Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Transfert de fonds en Afrique : la diaspora marocaine classée troisième, mais où va cet argent?

Transfert de fonds en Afrique : la diaspora marocaine classée troisième, mais où va cet argent?

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Selon le rapport de la Fondation Mo Ibrahim, le Maroc occupe la troisième place des pays destinataires des envois de fonds de la diaspora sur le continent. Avec 11,2 milliards de dollars transférés, le Royaume se positionne juste derrière l’Égypte (28,3 milliards de dollars), et le Nigeria (20,1 milliards de dollars). Ces trois pays combinés représentent 61,1% du total des fonds reçus de la diaspora africaine. Une manne financière qui ne pèse pourtant pas sur l’investissement du pays.

Temps de lecture : 4 minutes

En 2022, la communauté marocaine résidant à l’étranger a convoyé 11,2 milliards de dollars dans le Royaume, selon le rapport de la Fondation Mo Ibrahim, intitulé «Financing Africa: Where is the Money». Le Maroc occupe ainsi la troisième place des pays destinataires des envois de fonds de la diaspora sur le continent. Le pays se positionne juste derrière l’Égypte, avec 28,3 milliards de dollars, et le Nigeria, avec 20,1 milliards de dollars. Ces trois pays combinés représentent 61,1% du total des fonds reçus de la diaspora africaine.

Le rapport a établi un top 10 dans lequel on retrouve le Ghana (4,6 milliards de dollars), le Kenya (4,1 milliards de dollars), le Zimbabwe (3,1 milliards de dollars), le Sénégal (3 milliards de dollars), la Tunisie (2,8 milliards de dollars), puis la Somalie et l’Algérie (1,7 milliard de dollars chacun).

Source : Fondation Mo Ibrahim

Pour revenir au cas spécifique du Maroc, les autorités ont pris conscience de l’importance de la diaspora comme levier des efforts de développement du pays. Elles ont mis en place des mécanismes pour encourager et soutenir les initiatives d’investissement des Marocains résidant à l’étranger (MRE). L’objectif est d’identifier les secteurs clés dans lesquels les émigrés porteurs de projets et d’idées innovantes peuvent investir, notamment en dehors de l’immobilier.

La diaspora marocaine mise sur le béton

Récemment, le ministre de l’Investissement, Mohcine Jazouli, avait indiqué que la diaspora constitue un pilier essentiel pour le développement économique du Maroc. Cependant, leurs investissements demeurent en deçà de leur potentiel. Ceux-ci représentent seulement 10% des transferts. 20% des transferts sont alloués aux dépôts bancaires, et le reste (70%) est consacré à la consommation.

Sur ces 10% investis, l’immobilier s’accapare 70%, laissant seulement 30% pour les secteurs des services et de l’industrie. Pour les économistes, plusieurs raisons expliquent cette situation. La complexité administrative actuelle dissuade de nombreux MRE d’explorer les opportunités d’investissement au Maroc. Et cela entrave le plein potentiel économique.

En outre, les avantages fiscaux actuels manquent de compétitivité, nécessitant une révision pour attirer des investissements plus importants. La ruée vers le secteur de l’immobilier crée des barrières à la diversification, entravant l’expansion dans d’autres secteurs économiques. Alors que des opportunités stratégiques existent.

Lire aussi : Transport aérien : les MRE déplorent les tarifs élevés

Souvent qualifiée de 13ᵉ région de par son nombre et sa capacité créatrice de richesse, la diaspora marocaine est devenue un pilier incontournable dans le développement du Royaume.

Qu’en est-il du reste du continent ?

Par ailleurs, le rapport estime que 160 millions de personnes nées en Afrique vivent et travaillent actuellement hors du continent. Les fonds qu’elles envoient font vivre quelque 200 millions de parents, ce qui représente une source clé de devises étrangères.

Lire aussi : États-Unis : Jazouli échange avec la diaspora marocaine sur les opportunités d’investissement

En 2022, 96,7 milliards de dollars ont été envoyés par la diaspora africaine vers le continent. Ce montant représente 12,3%, comparée aux fonds envoyés dans le reste du monde. Une somme qui représente 3,5% du PIB du continent, selon le rapport de la Fondation Mo Ibrahim.

Le rapport est revenu sur sujet d’autres sujets comme l’aide publique au développement (APD) accordée à l’Afrique. En 2022, celle-ci s’est élevée à 81,4 milliards de dollars. Le document a aussi révélé que dix pays africains ont capté près de 46,4% du montant octroyé au continent cette année-là.

Source : Fondation Mo Ibrahim

Le rapport précise que ces pays sont dans l’ordre : l’Égypte (7,7 milliards de dollars), l’Ethiopie (5,3 milliards de dollars), le Nigeria (5 milliards de dollars), la RDC (3,4 milliards de dollars), le Kenya (3,3 milliards de dollars), la Tanzanie (3 milliards de dollars, le Mozambique (2,9 milliards de dollars), le Maroc (2,6 milliards de dollars), l’Ouganda (2,4 milliards de dollars) et le Niger (2,2 milliards de dollars).

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Bonne dynamique de l’activité économique nationale en 2023

L'arrêté des comptes nationaux pour l'année 2023 met en lumière une croissance robuste de l'économie nationale, atteignant 3,4% contre 1,5% …

Portefeuille de l’État : la réforme en marche

Sous la présidence du roi Mohammed VI, le Conseil des ministres a adopté, samedi, les orientations stratégiques de la Politique actionnarial…

Gitex Africa 2024 : bilan positif et perspectives prometteuses pour le Maroc

Entre les murs chargés d'histoire de Marrakech, du 29 au 31 mai, s'est déroulée la seconde édition de Gitex Africa 2024, soulignant une étap…

Fabrication intelligente et intelligence artificielle, mais KESAKO !?

Souvent appelée industrie 4.0, la fabrication intelligente fascine, fait peur… et n’est souvent pas comprise ! En marge des stands de la deu…

Entre réformes et réalité, le Maroc face à la crise économique mondiale

Dans son dernier numéro, intitulé «Revalorisation salariale : un rattrapage partiel de la perte de pouvoir d'achat et une incidence limitée …

Petits agriculteurs : quel avenir dans ce contexte hydrique ?

L'agriculture, locomotive de l'économie marocaine, occupe une place centrale dans les discours royaux. Face à la raréfaction de l'eau, l'Ins…

Culture agricole : rien ne va plus pour les melons et les pastèques

Ce n’est vraiment pas un temps à être agriculteur. Ces dernières années, ils ont été parmi les premières victimes des changements climatique…

Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?

Environ 1,1 million de quintaux de semences céréalières certifiées ont été distribués à des tarifs subventionnés pour cette année. Les prix …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire