Entreprise (image d'illustration) © depositphotos
Lors de la conférence de presse prévue pour le 8 novembre à Casablanca, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des Très Petites Entreprises et Petites Moyennes Entreprises (TPE-PME), a soulevé plusieurs points de tension avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). À travers ses propos, El Fergui remet en question la légitimité de la CGEM à représenter l’ensemble du secteur privé estimant que la voix des TPE-PME n’y est pas correctement représentée. Tout en analysant ses affirmations, il est essentiel de prendre en compte les dynamiques complexes qui régissent le secteur privé au Maroc.
Selon Abdellah El Fergui, la CGEM, qui dispose de sièges parlementaires pour défendre les intérêts du secteur privé, ne représenterait en réalité que 0,6% des grandes entreprises et négligerait les TPE-PME, majoritaires. Ces dernières formeraient 98% du tissu économique marocain.
Lire aussi : PLF 2025 : manque de solutions pour les TPE-PME et auto-entrepreneurs
El Fergui estime que cette exclusion compromet la voix des plus petites structures économiques du pays, délaissées au profit des grandes entreprises. Par ailleurs, la CGEM se défend souvent en arguant qu’elle agit pour un secteur privé unifié, en cherchant un équilibre entre les besoins des grandes entreprises et ceux des TPE-PME, un équilibre difficile à obtenir dans une économie marquée par de fortes disparités.
Le cash pooling et ses effets sur les PME
Un autre point sensible abordé par El Fergui concerne la pratique du cash pooling, une méthode de gestion de trésorerie employée par de grands groupes marocains. D’après lui, cette pratique, bien que courante, manque de réglementation spécifique au Maroc, ce qui crée des difficultés financières pour les PME.
En effet, les fonds de ces dernières sont souvent transférés vers d’autres entités du groupe et les laissent dans une situation de précarité face à leurs fournisseurs et sous-traitants. En Europe, des lois obligent les holdings à prendre en charge les dettes des PME en difficulté, ce qui n’est pas le cas au Maroc.
Si la régulation du cash pooling peut effectivement offrir plus de sécurité aux PME, certains experts estiment que l’absence de réglementation permet aussi une certaine flexibilité financière aux entreprises.
Une représentation directe des TPE-PME : un besoin exprimé
El Fergui plaide également pour que la Confédération marocaine des TPE-PME soit reconnue comme interlocuteur principal des TPE-PME auprès du gouvernement et des administrations afin de garantir une représentation plus juste. Actuellement, la CGEM bénéficie d’une représentation exclusive, mais El Fergui insiste sur le fait que les TPE-PME ont des besoins et des problématiques spécifiques qui ne sont pas forcément en phase avec le mode de fonctionnement des grandes structures.
Lire aussi : 40.000 entreprises risquent de disparaître en 2024
Une solution pourrait être de créer une structure qui permette aux deux confédérations de coopérer afin d’éviter la fragmentation du secteur privé tout en assurant une meilleure écoute des petites entreprises.
La question de l’abus de pouvoir et des marchés publics
L’un des points les plus polémiques avancés par El Fergui, concerne des allégations d’abus de pouvoir sur le marché. Selon lui, de très jeunes entreprises auraient pignon sur rue, grâce à leur proximité avec les bonnes personnes.
Pour lui, cela traduit un déséquilibre et des pratiques inéquitables au sein du secteur privé, où des entreprises établies depuis des décennies rencontrent des difficultés à accéder aux mêmes opportunités. Si ces allégations soulèvent des inquiétudes légitimes, elles nécessitent une analyse plus approfondie pour déterminer s’il s’agit de favoritisme institutionnel ou d’une simple réussite entrepreneuriale.
Lire aussi : Fonds de soutien à l’innovation : les TPE n’y auront pas droit
Les propos d’Abdellah El Fergui mettent en lumière des défis cruciaux pour les TPE-PME marocaines. L’amélioration de la régulation et une meilleure inclusion des petites entreprises dans les instances de décision semblent cruciales pour renforcer l’ensemble du tissu économique.
AMDIE : prorogation des délais pour les programmes d’accompagnement à l’export
Économie - L'AMDIE, en collaboration avec le ministère et l’ASMEX, a annoncé la prolongation des délais pour ses programmes à l’export.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire
Économie - Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national.
Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024Rencontre entre la Confédération des TPE-PME et Nadia Fettah
Économie - L’objectif de cette réunion était de traiter les enjeux économiques pesant sur les TPE-PME, qui constituent 98% des entreprises marocaines.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024
Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever
Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024AMMC : dépôt d’un projet d’OPA obligatoire sur les actions « Eqdom »
Économie - Les sociétés Saham Finances, Société Générale Marocaine de Banques et Investima ont décidé auprès du l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) un projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire visant les actions « Eqdom ».
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024Crypto-monnaies : Nadia Fettah plaide pour une régulation
Économie - Les crypto-monnaies pourraient devenir un levier essentiel pour renforcer l’inclusion financière au Maroc, a affirmé Nadia Fettah, lors de l'AFIS 2024.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024RAM : reprise des vols directs entre Casablanca et Sao Paulo
Économie - Après cinq ans d’interruption, Royal Air Maroc (RAM) a repris ses vols directs entre Casablanca et Sao Paulo.
Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024Al Barid Bank réalise un PNB de plus de deux milliards de dirhams
Économie - Cette forte progression est due à la performance de ses activités de marché, qui ont enregistré un résultat en hausse de +218,6%.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Construction : une amélioration pour le 4e trimestre 2024 ?
Économie - Les anticipations sont bonnes, mais à voir. Selon le HCP, les chefs d’entreprises du secteur de la construction sont optimistes.
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024Chambre des conseillers : plénières mercredi et jeudi pour examiner et voter le PLF 2025
Économie - La Chambre des Conseillers tiendra mercredi et jeudi des séances plénières dédiées à l'examen et au vote du Projet de Loi de Finances (PLF) n°60.24 pour l'exercice budgétaire 2025.
Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024« L’Offre Maroc » : accélération vers l’hydrogène vert en 2024
Économie - Avec «L'Offre Maroc», le Royaume met en place un programme ambitieux pour catalyser le développement de l'hydrogène vert.
Chaima Aberni - 12 mars 2024La confiance des ménages en berne
J.R.Y - 20 avril 2020Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront Casablanca
Économie - Casablanca se prépare activement à être sous les feux des projecteurs internationaux à l’horizon 2030.
Hajar Toufik - 7 mai 2024