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Tout savoir sur les aides sociales directes

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De passage au Parlement lundi, le chef du gouvernement a levé le voile sur le programme d’aides sociales directes longtemps attendu. Au cours d’une séance plénière conjointe des deux Chambres du Parlement, Aziz Akhannouch a exposé en détail ce projet ambitieux, qualifié de « bouclier social » pour 60% des familles marocaines qui, jusqu’à présent, n’étaient pas bénéficiaires des régimes de Sécurité sociale. Sa mise en œuvre nécessitera un budget global considérable, ce qui souligne l’importance de s’attarder sur les sources et les moyens de financement à mobiliser. Les détails.

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C’est une initiative inédite qui vise à soutenir les foyers répondant aux critères de ciblage après leur inscription dans le Registre social unifié (RSU). Devant les élus, Aziz Akhannouch a salué l’opportunité de lancer le programme de soutien social direct, mettant en évidence son importance historique pour la réalisation de la vision royale. Elle vise à renforcer la protection sociale et à construire un Maroc orienté vers le progrès et la dignité. Concrètement, ce programme prévoit une aide financière minimale de 500 DH par mois pour chaque famille éligible, quelle que soit sa composition.

Lire aussi : Soutien social direct : Akhannouch échange avec les syndicats

Aides sociales directes : ce qu’il faut savoir

Ce nouveau programme sera lancé à partir du 30 décembre prochain. Il a été élaboré pour soutenir deux principales catégories de familles. Les bénéficiaires sont, d’une part, les familles avec des enfants de moins de 21 ans. D’autre part, cela profitera aussi aux familles sans enfants ou ayant des enfants adultes (âgés de plus de 21 ans) vivant dans des conditions de pauvreté ou de vulnérabilité. L’objectif fondamental est de renforcer la sécurité financière des ménages et d’améliorer leur pouvoir d’achat.

Pour atteindre cet objectif, le programme met en place trois principales mesures de soutien. En premier lieu, les familles ayant des enfants de moins de 21 ans se verront octroyer une allocation mensuelle modulée en fonction de l’âge des enfants. Plus précisément, les familles avec des enfants de moins de cinq ans bénéficieront d’une augmentation progressive de leur allocation. Ainsi, en décembre 2023, chaque enfant de moins de cinq ans recevra une allocation de 200 DH, un montant qui augmentera à 250 DH en 2025, puis à 300 DH à partir de 2026. De plus, les familles nombreuses, avec plus de trois enfants, recevront une aide supplémentaire de 36 DH pour les quatrième, cinquième et sixième enfants.

En ce qui concerne les familles ayant des enfants âgés de 6 à 21 ans, elles bénéficieront d’un soutien financier similaire, tandis que les enfants en situation de handicap recevront 300 DH jusqu’à la fin de 2024. Ce montant augmentera par la suite à 400 DH à partir de 2026. De plus, une aide spécifique sera accordée aux enfants des femmes veuves dans le cadre du programme « Daâm » : 350 DH par mois jusqu’à la fin de 2024, 375 DH en 2025 et 400 DH à partir de 2026. Cependant, il est important de noter que la valeur de ces allocations diminuera si les enfants abandonnent l’école.

Le deuxième volet du programme s’adresse aux familles sans enfant ou ayant des enfants adultes âgés de plus de 21 ans, en particulier celles qui ont des personnes âgées à charge. Ces familles recevront une allocation mensuelle de 500 DH à partir de fin décembre.

Enfin, la troisième mesure consiste en une prime de naissance de 2.000 DH pour la première naissance et 1.000 DH pour la deuxième naissance.

Lire aussi : Aide au logement : voici les grandes lignes du nouveau programme présenté devant le Roi 

Quid du financement ?

Pour mettre en œuvre cet ambitieux programme, le gouvernement prévoit un budget considérable de 25 milliards de DH (MMDH) en 2024, qui sera augmenté à 29 MMDH par an d’ici à 2026. Ce financement s’ajoute aux 10 MMDH alloués annuellement par l’État pour généraliser l’Assurance maladie obligatoire (AMO) aux familles en situation de pauvreté et de précarité. En gros, ces allocations atteindront un budget total de près de 40 MMDH d’ici à 2026, couvrant à la fois la couverture médicale et l’aide sociale directe.

Et, afin d’assurer le financement, l’exécutif a mis en place diverses sources de revenus. Il prévoit de mobiliser 20 MMDH sur les trois prochaines années à partir des ressources propres de l’État. De plus, 6 MMDH proviendront des revenus de l’imposition relatifs à la participation sociale solidaire sur les bénéfices et les revenus des entreprises. Aussi, ce financement pourra mobilisé des recettes fiscales liées à la contribution libératoire sur les biens et les avoirs détenus à l’étranger par des Marocains.

En outre, une enveloppe de 15 MMDH sera octroyée par le biais de la rationalisation, du regroupement et de la réaffectation des crédits budgétaires alloués à d’anciens programmes d’aide. À cela s’ajoutent 9 MMDH qui proviendront de la réserve du Fonds national de cohésion sociale pour l’année 2024, avec une mobilisation supplémentaire de 12 MMDH progressivement d’ici à 2026. Cela se fera après un trimestre du début du versement de l’aide sociale directe, grâce à la réforme progressive de la Caisse de compensation, conformément aux dispositions de la loi-cadre relative à la protection sociale.

Lire aussi : Compensation : la réforme inachevée 

En somme, l’État affiche une détermination sans failles à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour soutenir le programme d’aides sociales directes. Il s’engage à mettre en œuvre la réforme de la Caisse de compensation et à réduire les budgets publics de manière progressive, partielle et limitée sur la période de 2024 à 2026. Et, en parallèle, l’exécutif poursuivra la généralisation des programmes d’aide directe. Cette approche vise à instaurer une plus grande équité sociale et à répondre aux besoins des couches les plus défavorisées de la société. De ce fait, elle témoigne de la détermination du gouvernement à l’amélioration du bien-être de l’ensemble de la population marocaine.

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