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Le département de Khalid Aït Taleb a pointé du doigt la région de Souss-Massa comme épicentre de la recrudescence de la rougeole. Face à cette situation, une mobilisation exceptionnelle a été déclenchée. Les services régionaux et provinciaux du ministère se sont engagés dans une lutte acharnée contre cette maladie hautement contagieuse, déployant une série de mesures préventives et réactives sur le terrain.
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La rougeole, qu’est-ce que c’est ?
La rougeole, maladie virale que l’on pensait reléguée aux archives de l’histoire grâce aux progrès de la vaccination, resurgit avec une virulence qui rappelle son potentiel destructeur. Ce fléau continue en effet de sévir, révélant des statistiques inquiétantes. De façon alarmante, un enfant meurt de la rougeole toutes les quatre minutes. En 2021, le bilan mondial a atteint les 128.000 décès.
La contagiosité extrême de la rougeole constitue l’un de ses traits les plus redoutables. Le virus se transmet aisément par l’air lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue. Les surfaces contaminées sont également des facteurs de contagion, rendant le contrôle de sa propagation particulièrement difficile. D’ailleurs, un enfant malade peut infecter entre 16 et 20 personnes. Et parmi les proches non vaccinés, 90% risquent de contracter la maladie.
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Ce virus cible initialement l’appareil respiratoire avant de se répandre dans tout l’organisme. Généralement, les symptômes débutent par une fièvre, un écoulement nasal, des yeux rouges, une toux, de l’abattement, et de l’irritabilité. Ces symptômes sont rapidement suivis par une éruption cutanée rouge caractéristique. Cependant, le danger de la rougeole ne réside pas uniquement dans ses symptômes initiaux, mais dans ses complications potentiellement mortelles. Les conséquences de la maladie peuvent en effet être sévères, entraînant parfois des séquelles à vie. On peut citer à titre d’exemple de sérieux problèmes respiratoires, une encéphalite, la cécité ou encore la déshydratation.
L’importance de la vaccination
Face à cette menace sanitaire d’ampleur, l’heure est à l’action. Le pilier de la réaction repose sur la vaccination, un moyen préventif reconnu pour sa capacité à contrer efficacement la rougeole. En effet, le protocole vaccinal recommandé consiste en l’administration d’une première dose à l’âge de 9 mois. Celle-ci est suivie d’un rappel quelques mois plus tard. Ce qui garantit une protection robuste et durable.
Selon Tayeb Hamdi, l’efficacité du vaccin contre la rougeole ne fait aucun doute. La vaccination s’impose comme la stratégie de prévention la plus fiable pour éloigner le spectre de l’infection, protéger les populations de la maladie et prévenir les flambées épidémiques destructrices. «Le vaccin contre la rougeole est responsable du sauvetage d’environ cinq vies par minute à l’échelle mondiale. De plus, entre 2000 et 2021, la vaccination a contribué à sauver plus de 56 millions de vies, soulignant l’impératif de poursuivre l’effort d’élargir la couverture vaccinale à l’échelle globale», précise-t-il.
Il est d’ailleurs important de savoir que les individus, enfants ou adultes qui ne sont pas ou insuffisamment vaccinés – c’est-à-dire n’ayant pas reçu de vaccin ou ayant reçu une unique dose sans le rappel nécessaire –, restent exposés au risque d’infection. Lesquelles personnes contribuent à la persistance du risque épidémique au sein de la population.
Le cas du Maroc : besoin de relancer l’effort de vaccination
Le Maroc, souvent cité en exemple pour ses programmes de vaccination réussis, se trouve aujourd’hui face à un défi de taille. La recrudescence des cas de rougeole met en lumière la fragilité de la santé publique face à des obstacles imprévus, tels que la baisse de la couverture vaccinale.
Pour expliquer les raisons derrière cette augmentation des cas au Maroc, Tayeb Hamdi explique que les épidémies de rougeole se déclarent principalement lorsque le virus pénètre au sein de communautés où une part importante de la population n’est pas vaccinée. Selon lui, une couverture vaccinale inférieure à 95% offre un environnement favorable à la propagation de la maladie. En particulier dans des circonstances où la vaccination régulière est entravée par des catastrophes naturelles, des conflits ou d’autres crises qui impactent les infrastructures sanitaires. En outre, la surpopulation, la promiscuité et le manque d’hygiène sont aussi des facteurs de contagion aggravants.
Le Maroc a établi un standard en matière de vaccination pour garantir un haut niveau de protection vaccinale. Grâce à mobilisation nationale (comme par exemple, la campagne de rattrapage contre la rougeole et la rubéole en 2013 à destination de 10 millions de personnes de 9 mois à 19 ans), le pays a en effet atteint des taux de couverture vaccinale supérieurs à 95% pour les maladies ciblées chez les enfants. Cependant, l’émergence récente des cas de rougeole, particulièrement dans la région de Souss-Massa, met en lumière des préoccupations concernant une éventuelle réduction de la vaccination dans certaines zones. Tayeb Hamdi met en avant la nécessité de diagnostiquer les raisons de cette réduction de la couverture vaccinale et de trouver des solutions adéquates pour combler ce manque. Le spécialiste préconise également de se préparer à contrer d’éventuelles épidémies dans d’autres régions potentiellement à risque.
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