La marina de Saïdia © DR
L’été s’annonce bon, voire même très bon pour de la destination Maroc. Unanimes sur ce point, les professionnels du tourisme veulent voir le verre à moitié plein pour une saison estivale qui charrie tout de même son lot de petites contrariétés.
Les premiers jours de l’été ont confirmé une tendance qui se dessinait depuis plusieurs mois, avec une fréquentation en hausse. En mai dernier, le Maroc a reçu 801.179 touristes, soit en hausse de plus de 11% par rapport à 2019. Et le reste de la saison devrait être du même acabit.
Les destinations balnéaires font le plein
Avec la hausse de température que connaît le Royaume, les plages marocaines connaissent une grande affluence des estivants, locaux et MRE (Marocains résidant à l’étranger). Une forte fréquentation qui constitue une vraie bouffée d’oxygène pour les stations, après un recul très marqué lors des deux dernières années.
Il faut mentionner que la destination d’Agadir Souss-Massa contribue à hauteur de 30% du PIB touristique national. Connue comme première destination balnéaire du Maroc, la capitale du Souss présente un potentiel éco-touristique important.
Même perspective pour les autres régions balnéaires, comme Tanger-Tétouan-Al Hoceima ou encore l’Oriental. L’importance du tourisme de séjour dans ces zones est en partie due à l’importante dotation en infrastructure touristique, notamment une offre d’hébergement de qualité, marqué par une diversification des activités et des loisirs. À titre d’exemple, la station Saïdia affiche complet ces derniers jours et pourrait, selon les estimations, réaliser jusqu’à 100% de son taux d’occupation cet été.
Dans une déclaration accordée pour LeBrief, Zoubeir Bouhout, expert en tourisme, confirme que la reprise se poursuivra durant les prochaines semaines. «Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les chiffres d’avant-Covid, mais il faudra renforcer l’offre aérienne pour faire bénéficier toutes les régions du pays de cette relance», insiste-t-il.
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MRE, tourisme local et clientèle internationale
En réalité, la relance du secteur touristique a commencé à se confirmer depuis la réouverture de l’espace aérien du Maroc suivie de l’allégement des mesures d’entrée dans le territoire national. Une tendance amplifiée davantage avec l’opération « Marhaba 2022 », permettant le retour des MRE.
Les bonnes prévisions sont boostées à la fois par le souhait des Marocains de rester sur le territoire national lors de leurs congés, faute de visa Schengen, mais aussi grâce au retour de la clientèle internationale et européenne, en particulier. Les arrivées des touristes étrangers représentent d’ailleurs 51%, tandis que les MRE couvrent 49%.
Du côté des hôtels, les indicateurs sont au vert et la tendance haussière des réservations de dernière minute se confirme. Au cours du mois de mai dernier, un taux d’occupation moyen de 62% a été enregistré dans les hôtels et les résidences, soit un niveau quasi- similaire à celui du même mois en 2019, selon les données officielles de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Marrakech-Safi (ARIH-MS).
Dans certaines villes, comme Fès, la vraie reprise ne commencera qu’après l’été. Contacté par LeBrief, Aziz Lebbar, président du Conseil régional du tourisme (CRT) de la capitale spirituelle, rappelle que c’est le tourisme balnéaire qui se pratique pour le moment. «La région Fès-Meknès ne bouge qu’à partir de septembre. Nous avons déjà des réservations pour cette période qui s’annonce prometteuse. Nous sommes donc optimistes», se réjouit-il.
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Quelques inquiétudes
Si les craintes épidémiques sont moins présentes, la baisse du pouvoir d’achat, liée au contexte inflationniste, est en revanche souvent avancée et pourrait avoir un réel impact sur le déroulé des séjours touristiques. Avec la hausse des prix, la tendance 2022 est au tourisme local, aux courts séjours et aux week-ends. «Pour le Marocain de classe moyenne, les prix affichés dépassent ses capacités. Il n’y a pas d’offres qui correspond à son pouvoir d’achat touché par l’inflation», explique Zoubeir Bouhout.
L’un des secteurs impactés par cette hausse des prix est celui de la restauration. Imane Rmili, présidente de l’Association régionale des restaurateurs de Marrakech-Safi, avoue que la reprise se fait de manière très lente.
Selon elle, les raisons sont multiples. «C’est surtout à cause de la baisse du pouvoir d’achat. Après deux ans de crise, la sortie au restaurant reste un luxe et non une priorité. En plus, de l’augmentation des prix de certains produits». Une autre bonne raison est également évoquée par notre interlocutrice : la forte chaleur qui s’abat sur les villes touristiques du Royaume.
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