Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
L’ouverture des frontières avec plusieurs pays, ainsi que celles avec l’Espagne, Sebta et Melilia, marque la relance officielle du secteur touristique. La propagation de la Covid-19 a obligé la quasi-totalité des pays à fermer leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres. Au Maroc, le secteur du tourisme a gravement été impacté par ces mesures restrictives. À préciser aussi que ce secteur contribue, avec un taux élevé, au Produit intérieur brut (PIB) marocain. Moteur essentiel de l’écosystème économique national, sa relance est sine qua non.
Afin de porter un intérêt particulier à ce secteur et ses ressources humaines, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a convoqué une séance de travail, mardi 10 mai 2022. Cette réunion s’est tenue en coordination avec le président et les représentants de la Confédération nationale du Tourisme (CNT). Elle a aussi connu la présence des directeurs généraux de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT).
Pour comprendre exactement les raisons du déficit des ressources humaines, la rédaction LeBrief a contacté Saïd Tahiri, expert en tourisme et ancien directeur général de la CNT. Il nous explique qu’«au moment de la crise liée à la Covid-19, le secteur du tourisme avait eu des moments très difficiles. C’était difficile, d’abord, pour fidéliser les ressources humaines que nous avions. Et ça l’est encore plus difficile pour faire appel à eux aujourd’hui, au moment où nous prévoyons justement cette reprise». Il ajoute également que «la pandémie de la Covid-19 nous a réellement plombé. Elle a montré nos limites. Donc, on ne pouvait pas demander aux opérateurs de recruter et former, alors qu’il y a une réelle crise économique à l’échelle nationale. Les gens ne trouvaient même pas de quoi payer leurs factures».
La réunion de travail, sous la présidence de la ministre du Tourisme, a permis de rappeler les perspectives positives que connait actuellement le secteur du tourisme mondial et national. De son côté, le président de la CNT a mis en lumière deux problématiques majeures freinant la reprise du secteur. Il s’agit notamment de l’aérien qui conditionne la proposition de la valeur touristique et l’attractivité de la destination Maroc.
Pour le second problème, il concerne le manque de ressources qualifiées à cause de la perte de l’attractivité de l’emploi dans le secteur touristique. De fait, la demande accrue que connaitra le secteur rendra ce sujet encore plus critique. Selon Saïd Tahiri, «aujourd’hui, ce déficit de ressources humaines est un constat qui est là. Il est dû au fait que nous n’avions pas su les fidéliser et que nous avions un problème avant même l’arrivée de la pandémie».
Lire aussi : Relance du tourisme : Fatim-Zahra Ammor fait le point avec les professionnels
Employabilité du secteur touristique : quelles solutions aujourd’hui ?
Afin de repositionner l’employabilité du secteur et de favoriser la rétention des profils, le ministère du Tourisme annonce qu’il mettra en place un plan dédié à cet effet. En revanche, l’expert nous révèle qu’«il y a différentes problématiques liées aux RH. D’abord, le nombre de personnes qui travaillent dans ce secteur a été réduit. Avant, près d’un million de personnes travaillaient dans ce secteur de manière directe. Aujourd’hui, ce nombre est passé à 70.000. Cette baisse est une réelle problématique pour le tourisme national».
Concernant l’employabilité dans ce secteur, le manque concerne particulièrement les profils disposant de formations spécialisées. «Il y a un problème de ressources, mais surtout de ressources formées. Par exemple, trouver un chef pâtissier ou de cuisine formé est très difficile. C’est un métier très pointu et nous avons du mal à trouver des solutions par rapport à cela», précise l’intervenant. Il faut souligner aussi le problème des professionnels qualifiés qui sont partis à l’étranger, car les frontières ont été ouvertes tardivement au Maroc. Pour y remédier, les opérateurs recrutent et forment selon le besoin, pour une période prédéfinie. Mais ce n’est pas une solution pérenne, ajoute l’expert.
Parmi les solutions proposées par le ministère, un communiqué du département indique que «la ministre a sensibilisé les professionnels sur l’importance de développer les offres loisirs et animation, afin de capturer les touristes et notamment les touristes locaux. Ces offres viendront compléter les efforts de promotion déployés par l’ONMT et favoriser, à court terme, une croissance sur de nouveaux marchés».
Enfin, Saïd Tahiri souligne que pour garder ces employés, il faut améliorer leurs conditions de travail. «Il y a aussi la motivation. On doit motiver les gens, mais pas uniquement à travers les salaires. Ils ont besoin de bénéficier d’une couverture sociale et d’être déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ainsi que de profiter d’une assurance maladie. Sans oublier la reconnaissance et la valeur humaine de ces employés, qu’il faut toujours mettre en avant». Et de conclure : «c’est une problématique qui doit être prise très au sérieux. Nous avons réellement besoin de ressources qualifiées de manière très urgente».
Temps de lecture : 5 minutes
MRE : un pilier pour le développement durableLes Marocains résidant à l'étranger jouent un rôle essentiel dans l'essor du Royaume. À travers des transferts financiers massifs, des initi… |
Agriculture : l’irrigation localisée en plein essorLe Maroc, pays aux ressources hydriques limitées, mise sur l’innovation pour répondre aux défis du stress hydrique et booster la compétitivi… |
Le Maroc renforce son industrie face aux enjeux mondiauxLe secteur industriel marocain, moteur de la croissance économique du pays, fait face à des défis importants en raison des mutations globale… |
Maroc 2024 : réformes clés pour un avenir durableEn 2024, le Maroc se trouve à un carrefour décisif de son développement économique. À la suite de plusieurs chocs externes, dont la pandémie… |
Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?Les parlementaires du groupe socialiste n’ont pas été tendre avec le ministre délégué en charge du Budget, Fouzi Lekjaa. Ces derniers ont fo… |
Défis budgétaires : quelle est la stratégie de l’État ?Le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques d’octobre 2024, publié par la Trésorerie générale du Royaume du Maroc met en lumi… |
Crise de la main-d’œuvre dans l’agriculture marocaineDepuis plusieurs années, l’agriculture marocaine subit une transformation profonde, principalement en raison de la migration de nombreux tra… |
PLF 2025 : taxe sur les gains, une menace pour les casinosDans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) 2025, le gouvernement marocain propose d’introduire une taxe directe sur les gains des joue… |