Accueil / Économie

Tourisme : Aziz Akhannouch veut une montée en qualité

Temps de lecture

Aziz Akhannouch intervenant, le 25 avril 2023, à la Chambre des conseillers lors de la séance mensuelle sur la politique générale © DR

Aziz Akhannouch était face aux élus de la Chambre des conseillers, mardi 25 avril. Consacré au tourisme, ce grand oral du chef du gouvernement était l’occasion d’évoquer le bilan d’un secteur qui a été le plus touché par la pandémie de la Covid-19. Le chef de l’exécutif a également dressé l’état des lieux et a tracé les grandes lignes d’une stratégie, dont l’objectif est d’amplifier la dynamique engagée et accélérer la montée en gamme de la destination Maroc.

Pour conforter la position du Maroc et atteindre l’objectif d’accueillir 17,5 millions de touristes à l’horizon 2026, le gouvernement a mis en place une politique ambitieuse de développement du secteur touristique. Sous les commandes de Aziz Akhannouch, l’exécutif est déterminé à renforcer l’attractivité touristique pour valoriser la destination Maroc sur tous les marchés stratégiques, en prenant et en soutenant des mesures concrètes dans plusieurs domaines prioritaires.

Lire aussi : Aziz Akhannouch : le tourisme national a récupéré 84% de ses touristes par rapport à 2019

Un bilan positif

Pour le chef du gouvernement, tous les indicateurs sont au vert. À la Chambre des conseillers, Aziz Akhannouch s’est réjoui du bilan touristique, indiquant que la destination Maroc a réussi son challenge pendant la crise.

«Le secteur a récupéré, en seulement 10 mois, 84% des touristes par rapport à 2019, considérée comme une année de référence. Ce taux est supérieur au taux de récupération moyen mondial, qui est estimé à 63%», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter que les recettes touristiques en devises ont dépassé le plafond de 91 milliards de DH (MMDH) à fin 2022, en augmentation de + 116% par rapport à 2019 et de 166% par rapport à l’année 2021.

En parallèle, le transport aérien a, lui aussi, repris de manière significative. Selon les chiffres de l’Office national des aéroports (ONDA), les aéroports du Royaume ont enregistré un trafic commercial de 5.912.986 passagers et de 46.313 mouvements aéroportuaires au premier trimestre 2023, soit une évolution du trafic passagers de 5% et un taux de récupération des mouvements d’avions de 96%, par rapport à la même période de l’année 2019.

Ces résultats satisfaisants sont, pour Aziz Akhannouch, le fruit du plan d’urgence élaboré par son gouvernement en partenariat avec les professionnels et les acteurs du secteur. Doté d’un budget de 2 MMDH, ce plan a permis au secteur d’être sauvé de l’effondrement dans une conjoncture économique mondiale inédite, en accompagnant les professionnels y opérant à éviter les faillites et les pertes d’emplois.

Autres actions engagées : le lancement de vastes campagnes promotionnelles, aux niveaux local et international. Dans ce cadre, Akhannouch a cité la campagne «Ntla9aw f bladna», qui a pour objectif d’inciter les Marocains du Maroc et de l’étranger à découvrir le potentiel et la richesse touristique du Maroc. Il a aussi évoqué la plateforme «Visit Morocco», dédiée au tourisme international et lancée en complément de la marque «Maroc, Royaume des Lumières». Toutes ces actions de promotion sont, dit-il, des moyens d’aborder la question du tourisme sous l’angle de l’attractivité afin d’accroître la visibilité du pays et de promouvoir le tourisme marocain au niveau mondial, en s’ouvrant à de nouveaux marchés.

Lire aussi : Tourisme : vers un été exceptionnel au Maroc ? 

Diversifier l’offre touristique

Aziz Akhannouch a affirmé que son gouvernement se donne les moyens de relever tous les défis. Selon lui, l’enjeu aujourd’hui de diversifier l’offre touristique et de l’adapter aux nouvelles exigences des touristes pour attirer un segment diversifié de visiteurs, et ce tout au long de l’année. Dès lors, l’exécutif s’emploie activement à «poser des bases solides pour le développement durable du tourisme intérieur comme levier de relance du secteur touristique, en cristallisant un ensemble de mesures dont la mise en œuvre a déjà commencé», a lancé le chef du gouvernement.

Une ambition confirmée avec la mise en œuvre la feuille de route 2023-2026, qui vise à attirer 17,5 millions de touristes par an d’ici 2026, à créer environ 200.000 emplois directs et indirects et à atteindre le seuil de 120 MMDH de recettes en devises pour le secteur.

Il s’agit d’une stratégie qui tend à mettre en exergue le potentiel du Maroc en tant que destination touristique de choix, tout en prenant en considération le développement de l’offre touristique, l’intensification de la concurrence au niveau régional et international et l’innovation de nouvelles méthodes efficaces dans le domaine du marketing, de la promotion et de la communication.

Pour atteindre les objectifs tracés, Akhannouch a tout d’abord appelé à la mobilisation de l’ensemble des acteurs publics et économiques et des institutions bancaires. Il a aussi insisté sur l’importance du tourisme interne, considéré comme «un pilier essentiel en raison de sa capacité à résister aux crises».

En outre, il a mis l’accent sur le tourisme sportif en se félicitant des récents événements organisés comme la Coupe du monde des clubs, qui ont eu un impact très positif sur le volume des visiteurs. «Ces compétitions ont été couronnées par un succès sans précédent au niveau de l’organisation, en plus d’une affluence record du public, faisant bénéficier notre pays de la confiance des fédérations sportives au niveau continental et international», a-t-il souligné.

De ce point de vue, il a indiqué qu’il est nécessaire de continuer sur cette lancée, surtout que le Maroc a déjà fait ses preuves en matière d’organisation de grandes manifestations internationales et dispose désormais d’une solide expérience qu’il souhaite mettre en avant en 2030, s’il arrive à dérocher l’organisation de la Coupe du monde avec ses voisins européens, l’Espagne et le Portugal.

Lire aussi : Tourisme : 10,9 millions de touristes en 2022

Un développement par les infrastructures

Parce que le transport est toujours une partie intégrale et un élément clé de l’expérience touristique, le développement des infrastructures fait partie des priorités de l’exécutif. Pour cela, Aziz Akhannouch a indiqué que son gouvernement continue à mobiliser tous les efforts en vue de renforcer le programme de vols depuis la dernière saison estivale, au cours de laquelle Royal Air Maroc a mis en place une offre de six millions de sièges sur 80 liaisons aériennes à travers différents continents.

Il a avancé que 48 liaisons aériennes supplémentaires ont été mises en place pour suivre le rythme de la période estivale, rappelant que près de 300 millions de DH (MDH) ont été alloués dans le cadre des accords de partenariat entre l’État, les autorités et les compagnies aériennes, pour accompagner le renforcement de la connectivité aérienne dans les différentes régions.

L’autre dispositif cible les infrastructures routières et ferroviaires. Il a évoqué, dans ce sens, la finalisation des études relatives aux projets d’extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse devant relier Marrakech à Agadir, la poursuite de celles liées au projet de liaison ferroviaire du port Nador-Med West, outre la poursuite des travaux au niveau de l’autoroute Tiznit-Dakhla en vue de fournir un axe routier aux normes internationales et de haute qualité.

Et ce n’est pas tout. Le chef du gouvernement est aussi revenu sur la réhabilitation des nouveaux ports, annonçant que le gouvernement poursuit la construction du port Dakhla Atlantique. D’un montant total de 12,65 MMDH, ce méga-projet stratégique permettra la dynamisation du tourisme dans les provinces du sud et soutiendra le développement socio-économique de la région. Il a également évoqué celui de Nador West Med (12 MMDH), qui est le plus grand projet structurant du bassin méditerranéen et qui contribuera, lui aussi, à la redynamisation du secteur touristique au Maroc.

Le capital humain, un enjeu d’attractivité

C’est l’une des clés de la réussite de la stratégie du gouvernement. La question du capital humain revêt en effet une importance cruciale dans l’essor du secteur touristique. Pour cela, la priorité est donnée aux formations.

À cet égard, Aziz Akhannouch a indiqué que le gouvernement travaille à former le capital humain opérant dans le secteur, en lui permettant de suivre les tendances et les évolutions mondiales, en particulier dans un environnement concurrentiel. «Nous travaillons sur une approche holistique pour un modèle marocain innovant de tourisme durable à même de relever les défis sous toutes leurs formes, qu’ils soient sanitaires, environnementaux ou économiques», a-t-il conclu.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Faillites d’entreprises : « les derniers chiffres publiés ne reflètent pas la réalité » (Abdellah El Fergui)

Économie - Le récent rapport de l'Observatoire marocain des TPME révèle l'état alarmant par lequel passent les sociétés marocaines.

Mouna Aghlal - 25 décembre 2024

Maroc – Sénégal : un partenariat stratégique pour un avenir partagé

Afrique, Diplomatie, Économie - Le Maroc et le Sénégal réaffirment leur volonté de renforcer un partenariat économique solide, à l’occasion d’entretiens entre Nadia Fettah et Yassine Fall.

Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024

Numérique : vers un âge légal de 16 ans?

Politique - Le groupe parlementaire du PPS a proposé une loi relative à la protection des données personnelles des individus.

Mouna Aghlal - 25 décembre 2024

Le ministère de l’Équipement accélère les études pour le tunnel d’Ourika

Économie - Le département de Nizar Baraka a annoncé, mardi, que son département travaille activement sur les études finales visant à déterminer le coût global du projet de tunnel d'Ourika.

Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024

Port de Tanger : les débarquements de pêche reculent de 30% à fin novembre (ONP)

Économie - Les débarquements de la pêche côtière et artisanale au port de Tanger ont chuté de 30% à 3.330 tonnes à fin novembre 2024, selon l’ONP.

Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024

Adjudication du 24 décembre : souscription de BdT pour 100 MDH (DTFE)

Économie - Un montant de 100 millions de dirhams (MDH) a été alloué en réponse à une offre globale de 2,25 milliards de dirhams, lors de l'opération d'adjudication des bons du Trésor (BdT) tenue ce mardi.

Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024

Le Maroc vise à atteindre 67% de routes en bon état d’ici 2027

Économie - Actuellement, 64% des routes marocaines sont en bon ou excellent état, l’objectif est d’atteindre un taux de 67% d’ici 2027.

Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024

Maîtrise des prix : une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat ?

Économie - L'inflation devrait descendre à 1% en 2024. Quand cette maîtrise de prix sera-t-elle positive pour le pouvoir d'achat ?

Sabrina El Faiz - 25 décembre 2024
Voir plus

Financement du développement en Afrique : Fettah plaide pour une mobilisation collective

Politique - Lors de la 5e édition de l’Africa Investment Forum (AIF), tenue à Rabat, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé à une mobilisation collective pour améliorer l’accès au financement en Afrique

Farah Nadifi - 4 décembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Coupe du Monde 2030 : la feuille de route

Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.

Farah Nadifi - 5 décembre 2024

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Économie - Au cœur de cette réforme, l’impôt sur le revenu (IR) fait l’objet d’une révision significative. Selon Mohamed Rahj, professeur à l’Université et consultant expert des questions en fiscalité, l’objectif principal de ce projet est de « rehausser le salaire net des employés sans accroître la charge des employeurs ».

Farah Nadifi - 21 octobre 2024

L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations

Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire