Accueil / Société

Tourisme au Ramadan : les performances seront-elles impactées ?

Temps de lecture

La ville de Marrakech © DR

Les touristes, on le sait, ont déserté le Maroc en 2020 et la facture de l’épidémie de la Covid-19 était salée. Mais le secteur a fini par reprendre sa dynamique revitalisante avec un taux de retour des touristes qui s’est élevé en 2022 à environ 84% par rapport à 2019. Alors que nous sommes en pleine période de Ramadan, l’occasion de faire le point sur l’activité touristique qui s’annonce très bonne, même si généralement, c’est une période qui est assez calme.

Cette année, comme l’an dernier d’ailleurs, le Ramadan tombe en pleine haute saison touristique. Une période qui est loin de constituer un frein à la croissance dynamique qu’enregistre le secteur depuis la réouverture des frontières le 7 février 2022.  Selon les opérateurs du secteur, ce mois sacré est une véritable occasion pour les voyageurs de découvrir le Royaume autrement.

Faire du Ramadan un atout pour découvrir une autre ambiance et aspect du Maroc : c’est bien leur mission pendant cette période afin de garder le même niveau de performance atteint l’an dernier, voire l’améliorer. Et si les recettes touristiques poursuivent leur croissance, marquant une bonne performance depuis le début de l’année, les professionnels misent beaucoup sur cette période de Ramadan, propice à la découverte des traditions et rituels locaux qui offrent aux touristes étrangers une expérience unique.

Lire aussi : Ramadan : le florissant business du mois sacré

Un coup de frein ? Pas vraiment

Contrairement aux années précédentes, le mois de Ramadan ne perturbe pas l’expérience voyage des touristes étrangers au Maroc. «Certes, ils sont moins nombreux que d’habitude, mais on les voit dans les rues, de nombreuses activités touristiques sont également proposées. À Marrakech par exemple, certains cafés et restaurants sont même ouverts pour les servir, cela veut dire qu’il y a un certain engouement des touristes, qu’ils sont bien là et qu’il y a surtout de la demande», nous dit Mustapha Amalik, secrétaire général de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Marrakech Safi (AIH).

Pour notre interlocuteur, le ralentissement des touristes étrangers durant cette période de Ramadan est totalement naturel. Cependant, il se dit optimiste et se réjouit des belles perspectives qui se profilent, avec notamment les vacances du mois d’avril, étant un des meilleurs mois de l’année.

«Nous avons des réservations pour le mois d’avril surtout de la part de la clientèle française puisque les vacances de pâques commencent le 5 avril. Il y a la fête juive de Pessa’h, aussi le mois prochain. C’est une belle coïncidence de voir ces trois événements religieux célébrés presque en même temps», rassure-t-il.

Autre raison qui explique cet engouement des touristes : le décalage du mois sacré.  «Que Ramadan commence fin mars pour prendre fin en mai reste une bonne période pour visiter le Maroc pour les étrangers. Avant, c’était en juin et donc dans une période où il fait très chaud, ce qui rendait le déplacement des touristes difficiles», explique Amalik.

Lire aussi : Tourisme : le Maroc rayonne !

À la découverte d’un délice culinaire

Qui dit Ramadan, dit plats typiques. Les incontournables de la cuisine marocaine sont en vedette et présentés au menu du repas de la rupture du jeûne, notamment dans les établissements hôteliers.

Pour Mustapha Amalik, qui est aussi gérant fondateur de Atlas Widan Marrakech, l’expérience du ftour attire les touristes. «Pour eux, c’est l’occasion idéale de goûter à toutes sortes de spécialités culinaires», indique-t-il. Et d’ajouter : «Le ftour est bien notre menu principal pendant ce mois, surtout que nous avons des clients marocains. Les touristes étrangers s’invitent, eux aussi, à cette table ramadanesque. Ils mangent bien et c’est un repas qui remplace le diner».

Pour conclure, le Ramadan n’est pas synonyme d’un arrêt total. Venir au Maroc peut être une expérience particulière pour un touriste puisque l’atmosphère spirituelle qui règne dans le pays vaut largement la peine d’être vécue.

Toutefois, il ne faut pas ignorer le fait que cette situation privilégie juste certaines villes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la clientèle internationale, très exigeante, continue de privilégier Marrakech, Agadir et Tanger qui cumulent tous les atouts de l’accessibilité et de l’attractivité, en raison des importants investissements qui ont été faits pour rester au sommet du confort et de la qualité de service, surtout pour le secteur de l’hôtellerie.

 

Dernier articles
Les articles les plus lu

DGSN : numérisation des démarches administratives

Société - La DGSN introduit le portail interactif E-Police. Ce projet centralise une variété de services administratifs dans un espace numérique conçu pour tous les citoyens marocains.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Nouvelle liaison directe entre Fès et Milan-Bergame

Société - Lancement de sa nouvelle liaison directe entre Fès, capitale spirituelle du Maroc et Milan-Bergame, en Italie.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Casablanca : accident mortel dans une station de tramway

Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024
Voir plus

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Horaires des prières à Rabat

Société - Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Rabat ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Rabat ainsi que d'autres informations utiles.

Rédaction LeBrief - 13 mars 2023

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Bistouri : du glamour à la dérive

Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.

Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire