Accueil / Économie

Tomates : pertes sèches liées à la Tuta Absoluta

Temps de lecture

Tomates © DR

Les producteurs de tomates font face à des pertes significatives causées par la Tuta Absoluta, un ravageur redoutable qui s’attaque aux cultures depuis 2008 malgré les efforts de maîtrise. Les dégâts peuvent atteindre jusqu’à 35% du tonnage, aggravés par la résistance croissante aux pesticides et les conditions météorologiques de cette année. La lutte biologique est freinée par des préoccupations sanitaires parmi les agriculteurs. Malgré ces défis, des stratégies intégrées, incluant l’utilisation de pièges à phéromones et la recherche de variétés résistantes, sont déployées avec l’aide de collaborations internationales pour contenir ce fléau et soutenir la production de tomates à long terme.

Les producteurs de tomates font face à une situation pour le moins inconfortable avec la Tuta Absoluta. Celle-ci ravage les récoltes des cultivateurs de tomates, si on se fie à Fresh Plaza qui a rapporté les propos d’un agriculteur de légumes primeurs basé à Agadir. Même si Oussama Machi soutient que ce problème est maîtrisé depuis 2008, cela n’empêche pas la production d’être impactée comme ce fût le cas en 2015. Cette année, ne semble pas faire exception.

Les pertes varient considérablement en fonction du tonnage produit, environ 20% sans complications, mais jusqu’à 35% en cas de combinaison avec le ToBRFV (virus), voire davantage puisqu’il peut arriver que les plantes soient complètement arrachées. Une situation malheureusement fréquente. Même les exploitations les plus exemplaires dans leurs pratiques et leurs efforts de prévention, subissent des pertes minimales qui ne descendent pas en dessous de 70% sans ces mesures. Les dégâts sont également influencés par le stade de production, pouvant atteindre 100% avant la récolte, avec un pic observé depuis juin, selon lui.

Lire aussi : La Tuta Absoluta cause des dégâts importants sur les tomates

Originaire d’Amérique du Sud, la Tuta Absoluta s’est rapidement propagée dans diverses régions agricoles à travers le globe, devenant redoutable pour sa capacité à se reproduire rapidement et à développer une résistance à de nombreux pesticides.

La propagation répandue de la Tuta Absoluta dans les exploitations agricoles marocaines s’explique principalement par l’évolution des méthodes de lutte intégrée, notamment l’utilisation de pesticides. L’agriculteur a expliqué à Fresh Plaza que les insectes ont développé une résistance significative aux pesticides couramment utilisés tels que le chlorantraniliprole et l’abamectine. De plus, cette année, l’Europe ne permet que cinq ingrédients actifs, potentiellement réduits à trois en Allemagne. L’interdiction des pesticides efficaces contenant du Spinosad complique encore la situation. La chaleur et l’humidité de cet été ont également accéléré la propagation.

Lire aussi : La tomate marocaine gagne du marché en Europe

Un autre facteur aggravant la situation est la réticence des producteurs à utiliser l’autre volet de la lutte intégrée : la lutte biologique avec l’insecte Nesidiocoris tenuis « Les agriculteurs marocains croient souvent que la lutte biologique contribue à la propagation du virus de la fièvre catarrhale ovine parce que les insectes utilisés sont des vecteurs mécaniques du virus. Il n’y a pas d’avis scientifique ferme à ce sujet, mais c’est une observation empirique que les agriculteurs croient. Les producteurs sont donc réticents à appliquer la lutte intégrée contre les ravageurs, qui reste le seul moyen efficace de la contrôler », a-t-il précisé.

Cependant, il faut noter que les agriculteurs et les autorités marocaines n’ont pas attendu sans agir face à ce problème. Ils ont mis en place diverses stratégies pour lutter contre ce fléau. L’utilisation de pièges à phéromones, de filets anti-insectes et de traitements biologiques fait partie des méthodes employées pour réduire les populations de Tuta Absoluta.

Lire aussi : Agriculture : résilience et adaptation face aux défis climatiques

La recherche agronomique joue également un rôle important dans cette lutte contre la mineuse de la tomate. Des programmes sont en cours pour développer des variétés de tomates résistantes à ce ravageur et améliorer les techniques de lutte biologique. La collaboration internationale est essentielle pour partager les connaissances et les ressources nécessaires à cette bataille.

La sensibilisation et la formation continue des agriculteurs restent indispensables pour une lutte durable contre la Tuta Absoluta. Ils doivent être informés des meilleures pratiques de gestion et des innovations disponibles pour protéger leurs cultures. Une approche intégrée, combinant méthodes biologiques, chimiques et culturelles, est essentielle pour une gestion efficace de ce ravageur. La rotation des cultures, la gestion des résidus de récolte et l’amélioration des pratiques agricoles sont également des éléments clés pour minimiser l’impact de la Tuta Absoluta sur la production de tomates dans tout le Royaume.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Blé tendre : le Maroc renforce son alliance avec la Russie

Économie - Le Maroc a décidé de maintenir le soutien gouvernemental pour l’importation de blé tendre jusqu’à fin avril 2025.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

La loi de Finances 2025 publiée au Bulletin officiel

Économie - La loi de Finances 2025, promulguée par le Dahir n° 1-24-65 du 13 décembre 2024 a été publiée dans le Bulletin officiel.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Le commerce extérieur au vert, malgré un déficit croissant

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM), a révélé que les exportations de biens marocaines ont connu une hausse de 6,2% à fin octobre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Les OPCVM atteignent 663,3 MMDH d’actifs nets à fin novembre 2024

Économie - Une hausse de 18,5% depuis le début de l’année, selon le rapport de la politique monétaire publié par Bank Al Maghrib.

Rédaction LeBrief - 19 décembre 2024

L’inflation attendue à 0,8% au T4-2024 (BAM)

Économie - BAM a indiqué l’inflation au Maroc devrait revenir à 0,8% au quatrième trimestre (T4) 2024, après 1,3% le trimestre précédent.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

L’ACAPS renforce la protection des assurés, affiliés et adhérents

Économie - L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a publié son rapport annuel 2023.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Injaz Al-Maghrib : une assemblée générale sous le signe des réalisations et de l’avenir

Économie - L’assemblée générale ordinaire d’Injaz Al-Maghrib s’est tenue le 17 décembre 2024 au siège de Wafa Assurance, à Casablanca.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Banques : le besoin en liquidité atteint 131,6 MMDH au T3 2024

Économie - Le besoin en liquidité des banques marocaines a atteint 131,6 MMDH en moyenne hebdomadaire au troisième trimestre 2024

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024
Voir plus

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

CNT : Hamid Bentahar réélu

Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.

Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire