Accueil / Société

TikTok : entre engouement et craintes

Temps de lecture

Le réseau social TikTok © DR

Sur TikTok, une forme de vidéos gagne de plus en plus de popularité, mais suscite aussi des critiques. Pour certains, ces contenus sont perçus comme un divertissement banal, tandis que d’autres les qualifient de « mendicité 2.0 ». Ces vidéos, souvent jugées humiliantes, semblent aller à l’encontre de la charte déontologique du réseau social. Dans ce contexte, des députés marocains se sont engagés dans un débat, oscillant entre la nécessité de réguler et l’éventualité d’interdire cette plateforme, dans le but de protéger les mineurs des risques qu’elle représente.

Dans l’univers des réseaux sociaux, TikTok s’est imposé comme un phénomène incontournable qui séduit une audience jeune au cours des dernières années, mais sa popularité grandissante soulève néanmoins des inquiétudes. Au Maroc, l’intérêt pour les gains possibles sur la plateforme inquiète de plus en plus, ce qui a poussé des députés à réclamer des mesures strictes pour y faire face, y compris l’idée d’interdire ce réseau social.

Lire aussi : Faut-il interdire TikTok ?

De la mendicité 2.0

Sur TikTok, une dynamique nouvelle et captivante s’est imposée, attirant un nombre important d’utilisateurs à la recherche de profits financiers. Cette tendance a transformé la plateforme en un espace compétitif, particulièrement pour les influenceurs. Cette mutation a suscité des réactions diverses, allant même jusqu’à qualifier cette pratique de «mendicité 2.0», en raison de son aspect facile de génération de revenus.

Pour comprendre ce phénomène, il est crucial de se pencher le fonctionnement de ce réseau social. Les influenceurs organisent des «matchs» devenus aujourd’hui une sorte de spectacle quotidien, opposant deux ou plusieurs utilisateurs. Le principe est simple : les participants incitent leurs fans à manifester leur soutien par des cadeaux virtuels, dont les prix varient de 1 à plusieurs centaines de dollars. Ces cadeaux, accumulés, peuvent ensuite être convertis en argent réel par l’influenceur.

L’opportunité de monétisation ne se limite pas aux affrontements virtuels. En effet, les influenceurs ont également la possibilité de solliciter des dons directement auprès de leurs communautés, sans la nécessité de jouer. Pour cela, ils développent diverses stratégies pour inciter leurs abonnés à faire des dons en forme de roses ou de cœurs via la plateforme, qui prend d’ailleurs une commission considérable sur ces transactions, atteignant un minimum de 50%.

Cette tendance soulève de multiples interrogations, tant éthique qu’économique. D’une part, elle illustre la capacité des réseaux sociaux à créer des opportunités de revenus significatifs pour les utilisateurs les plus influents. D’autre part, elle invite à réfléchir sur le type d’influence exercée par ces personnalités du web et sur les répercussions de telles pratiques dans l’écosystème numérique.

Lire aussi : France : TikTok et Netflix désormais interdits sur les téléphones des fonctionnaires

Appels croissants pour réguler ou interdire TikTok

Dans ce contexte de méfiance vis-à-vis de ce réseau social, le Parlement est actuellement le théâtre d’un débat intense autour de ce phénomène. Les députés se penchent aujourd’hui sur la question et mettent en lumière les dangers liés à certains contenus diffusés sur la plateforme, allant jusqu’à réclamer son interdiction.

Les principaux points évoqués par les représentants parlementaires incluent l’infantilisation de la société, la prolifération de la mendicité électronique et la présence de contenus jugés inappropriés pour les enfants. Ces inquiétudes ont conduit la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants à envisager sérieusement l’interdiction de TikTok. La proposition discutée vise également d’autres réseaux sociaux, accusés de manquer de sécurité et de normes d’utilisation transparentes.

Parmi les députés qui ont été particulièrement actifs dans ce débat, on retrouve la PAMiste, Hanane Atarguine. Elle a adressé une question écrite à la ministre de la Transition numérique, Ghita Mezzour, dans laquelle elle l’interroge sur les stratégies envisagées par le gouvernement pour protéger les mineurs des effets nocifs de ces plateformes. Elle souligne aussi que certaines applications permettent des comportements répréhensibles, tels que la mendicité, le harcèlement et bien d’autres pratiques illégales, qui échappent souvent au contrôle.

Dans le même esprit, Nabil Dakhch, membre du groupe Haraki (Mouvement populaire) à la Chambre des représentants, a, lui aussi, exprimé ses préoccupations dans une question écrite adressée au ministre de la Culture et de la Jeunesse. Il met en garde contre les risques sociétaux associés à TikTok et à des plateformes similaires, notamment leurs effets néfastes sur la santé mentale et intellectuelle des utilisateurs. Il souligne que l’usage croissant de TikTok a incité de nombreux pays à adopter des mesures législatives pour réguler ou interdire la plateforme, afin de protéger les enfants, les adolescents, les jeunes et les citoyens en général.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Santé : lancement de la campagne nationale de vérification du statut vaccinal

Société - le ministère de la Santé a lancé la campagne nationale de vérification du statut vaccinal et de rattrapage vaccinal.

Mbaye Gueye - 28 octobre 2024

Le modèle marocain de coexistence religieuse promu à Montréal

Société - Lors d'une conférence organisée à Montréal, le modèle marocain de tolérance et de coexistence religieuse a été mis en lumière

Farah Nadifi - 28 octobre 2024

Fortes pluies et chutes de neige du lundi au mercredi

Société - De fortes pluies orageuses avec rafales, grêle localisée, chutes de neige et baisse des températures.

Rédaction LeBrief - 28 octobre 2024

El Guergarat : 72 kg de cocaïne interceptés

Société - Les forces de sécurité marocaines ont intercepté 72 kg de cocaïne dans deux interventions simultanées.

Ilyasse Rhamir - 28 octobre 2024

Justice en panne : les avocats en grève

Société - L'ABAM a décidé d’une grève inédite suspendant dès le 1er novembre toutes les audiences et procédures juridiques.

Ilyasse Rhamir - 28 octobre 2024

Quand l’ultime repos devient un luxe

Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.

Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024

Benslimane : un centre de formation pour l’intégration socio-économique des femmes rurales

Société - Le Centre de qualification et de formation de la jeune fille rurale, situé à Ahlaf dans la province de Benslimane, se positionne comme un modèle exemplaire dans la lutte contre la pauvreté et la précarité des femmes et jeunes filles en milieu rural.

Farah Nadifi - 25 octobre 2024

PLF 2025 : le Maroc mise sur l’égalité des genres

Société - Le Maroc poursuit ses efforts pour atteindre l’égalité des sexes à travers un dispositif de budgétisation sensible au genre (BSG).

Ilyasse Rhamir - 25 octobre 2024
Voir plus

ENCG Casablanca : la grogne des enseignants contre la direction

Société - Depuis plus d’une semaine, un bras de fer oppose les professeurs de l’École nationale de commerce et de gestion de Casablanca (ENCGC) et sa direction. Le corps enseignant a dénoncé les décisions unilatérales et illégales émises par l’administration et accuse le directeur de l’établissement d’abus de pouvoir.

Nora Jaafar - 19 mai 2022

Visa Schengen : bientôt la fin du calvaire ?

Société - Calvaire bureaucratique, délais interminables...S’achemine-t-on vers la fin d’une vraie problématique qui dure depuis plusieurs années déjà ?

Hajar Toufik - 3 avril 2023

Le gouvernement prépare une régulation stricte des trottinettes électriques

Société - Une nouvelle régulation vise à encadrer l'utilisation des trottinettes électriques pour garantir une sécurité optimale.

Chaima Aberni - 12 juin 2024

Chefchaouen, parmi les plus belles du monde selon Architectural Digest

Culture, Société - Chefchaouen est classée huitième plus belle ville du monde par Architectural Digest, devant Istanbul et Barcelone.

Chaima Aberni - 6 août 2024

Fermeture des hammams et stations de lavage auto : est-ce vraiment le cas ?

Société - Depuis ce lundi, les hammams et les stations de lavage automobile doivent fermer leurs portes trois jours par semaine.

Hajar Toufik - 12 août 2024

Suites aux incidents des taxis, l’Intérieure rappelle à l’ordre

Société Le ministre de l’Intérieur a publié une circulaire visant à remettre de l'ordre dans les villes connu des incidents de taxis.

Mouna Aghlal - 31 décembre 2024

Achoura : la fête explosive est de retour

Société - Comme chaque année, à l’approche de la fête de Achoura, les pétards et feux d’artifice réinvestissent les rues du Maroc.

Atika Ratim - 26 juillet 2023

Médecins internes en grève : colère et revendications

Société - L’année 2025 commence sous le signe de la contestation pour les médecins et pharmaciens internes et résidents.

Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire