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En 2022, les décès dus au terrorisme ont diminué de 9% pour s’établir à 6.701. Ce taux est maintenant inférieur de 38% au pic de 2015. Et pour la quatrième année consécutive, l’Afghanistan reste le pays le plus touché par ce fléau, malgré les attentats et décès en baisse de 75% et 58% respectivement, selon l’Indice mondial du terrorisme (Global Terrorism Index, GTI).
Le rapport 2023 de l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) précise toutefois que si l’on retirait ce pays de l’index, on noterait une augmentation de 4% dans les décès. En effet, le GTI n’inclut pas les actes de répression et de violence commis par des acteurs étatiques. À ce titre, les actes commis par les Talibans n’entrent plus dans le périmètre du rapport puisque ces derniers sont à la tête du gouvernement afghan.
On the 7th anniversary of the Brussels attacks, it was an honor to present the @GlobPeaceIndex Global Terrorism Index 2023 in Ottawa at UOttawa and during a press conference at the Parliament.
Thank you @borealissaves and @kylecmatthews for organizing all this! pic.twitter.com/iPxbJAI0BS— Serge Stroobants (@SergeStroobants) March 22, 2023
Évaluant non seulement les décès, mais également les incidents, les otages et les blessures dus au terrorisme, l’IEP indique que Daech et ses affiliés – Daech – Province du Khorasan (ISK), Daech – Province du Sinaï (ISS) et Daech – Afrique de l’Ouest (ISWA) – restent le groupe ayant perpétré le plus d’actes terroristes au monde en 2022 et pour la 8ᵉ année consécutive. Ce groupe est suivi par Al-Shabaab, le Front de libération du Baloutchistan (Baloch People’s Liberation Front, BPLF) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM).
Le terrorisme est un phénomène dynamique. Et, bien qu’après les fortes baisses enregistrées entre 2015 et 2019, les améliorations avaient atteint un plateau au cours des trois dernières années. Il y a eu en 2022, comme le précise ce dernier rapport, de fortes variations du fléau dans de nombreux pays, notamment le Niger, le Myanmar (Birmanie) et l’Irak.
«Sahelistan», une théorie devenue réalité ?
Mais derrière la baisse du nombre de morts du terrorisme, à l’échelle mondiale, l’indice distille un autre chiffre : les attentats terroristes sont devenus plus meurtriers en 2022. En moyenne, 1,7 personne est tuée par attaque contre 1,3 décès en 2021. Il s’agit de la première augmentation du taux de létalité en cinq ans. Et la région du Sahel est désormais l’épicentre du terrorisme, relève le rapport.
La région du Sahel est désormais le principal épicentre du terrorisme, comptant plus de décès dus au terrorisme en 2022 que l’Asie du Sud et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) réunis.Selon le triste classement du GTI, cinq des dix pays du monde les plus touchés par le terrorisme sont africains. Deux pays sont particulièrement préoccupants : le Burkina Faso et le Mali, représentant 73% des décès au Sahel en 2022 et 52% des décès liés au terrorisme en Afrique subsaharienne. Les deux pays ont enregistré une augmentation substantielle du terrorisme, avec des morts au Burkina Faso augmentant de 50% à 1.135 et au Mali de 56% à 944.
Les décès au Sahel représentent 43% du total mondial en 2022, contre seulement 1% en 2007. L’escalade de la violence au Burkina Faso s’est également propagée aux pays voisins, le Togo (27ᵉ dans le classement) et le Bénin (28ᵉ), enregistrant leurs pires scores au niveau de l’index avec, respectivement, 4,915 et 4,840. La plupart des attaques dans ces pays sont attribuées à des groupes terroristes inconnus, bien que Daech et le JNIM opèrent tous deux dans ces pays.
Ce triste constat traduirait-il le «Sahelistan» théorisé il y a une dizaine d’années ?
Le Maroc, un pays exemplaire dans la lutte contre le terrorisme
Le Maroc affiche une forte immunité face au terrorisme. L’édition 2023 du GTI classe le Royaume à la 83ᵉ place dans la catégorie des pays les plus épargnés par les actes terroristes, progressant de sept places par rapport à 2022. Une performance qui n’est nullement fortuite.
Depuis les attentats terroristes du 16 mai 2003, le pays, grâce à la Vision du roi Mohammed VI, a mis en place une stratégie efficace, multidimensionnelle et holistique de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, tout en veillant au respect des textes relatifs aux droits de l’Homme.
«Cette approche repose sur plusieurs piliers dont la réforme du champ religieux, le renforcement de l’État de droit et la coopération internationale avec les partenaires étrangers», a salué le journaliste gambien Malik Jones dans l’article “La stratégie du Maroc contre le terrorisme” paru sur le média The Voice Newspaper Gambia.
Le Maroc coopère en effet étroitement avec de nombreux partenaires et a aidé plusieurs d’entre eux à contrecarrer des attentats planifiés. «Il relève à l’évidence qu’avec une telle stratégie royale mise en œuvre, de nombreux pays reconnaissent les hautes capacités et expériences du Maroc et de fait s’en sont rapprochés», dont les États-Unis d’Amériques, le Canada, l’Afrique, les pays arabes et plusieurs pays européens dont la France, la Belgique et l’Espagne, a soutenu le politologue et écrivain franco-suisse, Jean-Marie Heydt.
Aujourd’hui, le Royaume démontre qu’il détient une expertise redoutable en la matière et son leadership avéré fait de lui un pionnier apprécié par de nombreux États.Lire aussi : Lutte contre le terrorisme, le Maroc co-préside avec l’UE deux réunions
– Jean-Marie Heydt, politologue et écrivain franco-suisse.
La stratégie marocaine de lutte antiterroriste repose sur la complémentarité de trois piliers : sécuritaire, religieux et socio-économique. Le triptyque choisi par le Royaume a d’ailleurs montré sa pertinence et son efficacité, servant désormais de modèle et d’exemple pour beaucoup de pays.
La modernisation et la professionnalisation des services de sécurité, initiées au lendemain des attentats de Casablanca, et la mise en place en 2015 du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), répondaient à l’impératif de renforcer la bonne gouvernance sécuritaire.
Cette approche proactive de renforcement de l’arsenal sécuritaire et juridique a permis d’anticiper d’éventuelles attaques terroristes, de faire avorter plusieurs opérations qui menaçaient non seulement le Maroc, mais toute la région du Maghreb et du Sahel, a précisé Malik Jones.
L’amélioration de la condition sociale des citoyens comme premier outil de lutte contre le terrorisme
Parallèlement, le Maroc a remanié en profondeur son champ religieux. Le Royaume, qui tenait à rester uni par les valeurs et les spécificités religieuses qui ont fait sa force depuis des siècles, a procédé ainsi à la déconstruction des thèses idéologiques erronées qui font le lit de l’extrémisme violent à travers une série de mesures audacieuses.
Le journaliste cite, entre autres, la rationalisation, la modernisation et l’unification dès 2004 de l’éducation islamique et l’inauguration en 2015 de l’Institut Mohammed VI de formation des imams mourchidines et mourchidates, devenu au fil des années l’un des instruments pour la promotion d’un islam authentique, modéré et ouvert.
Enfin, le Gambien a souligné que la lutte contre l’extrémisme violent passe également par la promotion d’un développement humain inclusif. Un pilier à même d’établir des filets sociaux solides permettant de renforcer la résilience des catégories vulnérables à la radicalisation et d’empêcher la création de terreaux propices au terrorisme et à l’extrémisme violent.
En ce sens, le Maroc a lancé nombre de programmes tels que l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) en 2005. Une initiative inédite qui, au fil des années, s’est imposée, assurant une meilleure répartition des fruits de la croissance et améliorant les conditions de vie des citoyens.
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