Les étudiants en médecine en grève. © DR
Le bras de fer entre les étudiants des universités de médecine, médecine dentaire, et pharmacie et le ministère de l’Enseignement supérieur en la personne de Abdellatif Miraoui s’intensifie. Ces étudiants, en grève depuis des mois, revendiquent des améliorations dans leur formation et protestent contre ce qu’ils considèrent comme des suspensions arbitraires de leurs camarades. Leur action a été caractérisée par un sit-in devant le parlement le 18 mai, où ils ont appelé à un dialogue ouvert pour résoudre la crise.
La position ferme du ministre et la mobilisation des familles
Le ministre, de son côté, reste ferme sur sa décision de ne pas organiser de session d’examen extraordinaire, insistant pour que les étudiants reprennent les cours afin de se préparer pour les examens réguliers prévus en juin. Cette décision est vue par les étudiants et leurs familles comme un ultimatum qui pourrait aboutir à une année académique de perdue, compte tenu de l’impasse actuelle.
Les familles des étudiants se sont activement impliquées, prévoyant d’envoyer une lettre officielle au ministre pour demander la suspension des mesures disciplinaires prises et pour solliciter son intervention directe dans la crise. Elles expriment une profonde inquiétude face à la possibilité d’une année blanche, malgré la légitimité des demandes des étudiants visant principalement à améliorer la qualité de leur formation, sans intention d’émigrer à l’étranger, contrairement aux rumeurs.
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Conflit sur la formation et admissions
La commission nationale, représentant les étudiants, maintient sa position de ne pas reprendre les cours tant qu’un accord satisfaisant n’aura pas été signé, insistant sur la nécessité de revoir certains aspects de la formation et de la gestion des admissions. En réponse, Miraoui a signalé que bien que 45 des 50 requêtes des étudiants aient été traitées, certaines de leurs demandes, comme le fait de participer à la sélection des nouveaux étudiants et rejeter des aspects des formations pratiques proposées, ne sont pas acceptables pour le ministère.
Cette situation a engendré un large soutien pour les étudiants de la part de leurs pairs et de la société civile, mais également un flot de critiques envers le ministre pour sa gestion perçue comme rigide de la situation, avec des conséquences potentiellement graves pour l’avenir éducatif et professionnel des étudiants concernés.
Vision de Tayeb Hamdi sur la crise de l’enseignement médical et les réformes de santé
Dr Tayeb Hamdi, spécialiste en médecine et recherche sur les politiques de santé, met l’accent sur la période charnière que traverse actuellement l’année universitaire médicale, laquelle a des implications profondes, non seulement pour les étudiants actuels et futurs, mais aussi pour le secteur de la santé dans son ensemble. Il souligne que le pays est engagé dans d’importants projets de réforme du système de santé, initiés et suivis par le Roi, qui visent à établir de nouvelles fondations pour ce système.
Il exprime clairement que l’option d’une année blanche, que ce soit de manière officielle ou de facto, ne représente une victoire pour personne. Ni pour le ministère de tutelle, ni pour les étudiants, ni pour les autres acteurs impliqués comme les gouvernements, les syndicats, et les professionnels de la santé. Pour lui, un tel échec impacterait tout le monde et réduirait les efforts déployés à néant.
Hamdi ajoute que le véritable succès ne se mesure pas uniquement par les efforts, mais par les résultats concrets qui bénéficient au pays et à ses citoyens, particulièrement dans un système de santé qui fait déjà face à un manque de ressources humaines. Ce succès est essentiel pour insuffler de l’espoir dans l’avenir de la profession médicale et pour contrer la tendance à l’émigration des compétences médicales.
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Il reste cependant optimiste, voyant une lueur d’espoir, bien que limitée par le temps, pour éviter un échec collectif. Cette lueur d’espoir pourrait conduire à un succès qui serait un triomphe marocain, permettant de récupérer ce qui a été perdu.
Il souligne l’importance d’écouter attentivement et de manière responsable les propositions des deux ministères de tutelle concernant la réforme de la formation médicale. Cette réforme doit être envisagée non seulement dans le contexte du renouvellement du cursus lui-même, mais aussi en relation avec les défis tels que l’extension de la protection sociale, la généralisation de l’assurance maladie obligatoire, et une refonte radicale du système de santé. Ces réformes s’inscrivent dans un contexte de transformations mondiales dans le domaine de la santé.
Appel à une écoute mutuelle pour la réforme
Tayeb Hamdi insiste sur l’importance d’une écoute mutuelle entre tous les acteurs impliqués dans la réforme de l’enseignement médical, soulignant la nécessité de cette écoute de se dérouler dans un cadre de débat scientifique détendu, loin des pressions temporelles liées à l’année universitaire en cours.
Il précise que les étudiants, en particulier, requièrent une attention calme et judicieuse à leur vision des réformes proposées et du système de formation médicale en général. Ils ont besoin que leurs suggestions et préoccupations soient prises en compte sérieusement, et que leurs questions trouvent des réponses dans un contexte de débat constructif et patriote, sans être limités uniquement par les contraintes des négociations en cours.
Hamdi ajoute que les étudiants veulent comprendre clairement les bénéfices et les implications des réformes envisagées pour les prochaines années, sans ambiguïté. Il appelle à l’importance de prendre en compte les avis des experts et de tirer les leçons des différentes expériences vécues. Les professionnels de la santé, à travers leurs représentants, doivent être écoutés pour que leurs attentes soient comprises et leurs inquiétudes adressées. Cette démarche collective et inclusive est essentielle pour une réforme efficace et respectueuse des besoins de tous les intervenants.
Initiatives de Tayeb Hamdi pour la réconciliation et le progrès
Tayeb Hamdi propose un ensemble de mesures destinées à apaiser les tensions dans le secteur de l’enseignement médical, en mettant l’accent sur la collaboration et le dialogue. Il suggère d’organiser un colloque scientifique national, sous la présidence du chef du gouvernement, pour discuter du rôle et des priorités du Maroc dans les grands projets du secteur. Ce colloque devrait inclure une participation variée, incluant les départements gouvernementaux, les étudiants de toutes les facultés, leurs représentants, les professeurs, les professionnels de la santé, les experts et les citoyens représentés par leurs institutions.
Il recommande également de reprendre les discussions entre les ministères concernés, les étudiants et autres parties prenantes avant mi-septembre, s’appuyant sur les documents des réunions suspendues et enrichi par les conclusions du colloque.
Hamdi propose d’utiliser le temps de préparation, de réalisation et de suivi du colloque pour reconstruire la confiance et aborder les enjeux majeurs des grands chantiers de santé au Royaume.
Il appelle à une reprise immédiate des études et des stages pour tous les étudiants, nécessitant une flexibilité des étudiants pour ajuster leurs programmes de rattrapage et des autorités académiques pour lever les restrictions récentes qui empêchent certains de reprendre leurs études. Enfin, il exprime son espoir que ces initiatives mènent à une issue positive pour le pays et ses citoyens.
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Farah Nadifi - 18 décembre 2024
Il est clair sur cette situation aucune partie ne serait gagnante encore plus les étudiants et leurs parents qui ont investis dans leurs enfants futurs médecins il est prouvé aussi que des étudiants ont été empêchés de rentrer aux salles d’examens pour ne pas affaiblir le mouvement la connotation politique est présente de part l’influence des islamistes et l’extrême gauche d’un autre côté le ministère doit nous sortir toutes les revendications traitées et acceptées les fameuses 45 doléances sur les 50 des étudiants pour la pierre d’achoppement concernant le cursus de 6 ans au lieu de 7 il ne faut rien céder en Europe excepté la France sont partis sur cette reforme et les étudiants européens n’ont jamais mis en cause ce changement le retour au cours est aussi une condition urgente et nécessaire pour reprendre le dialogue