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Surpopulation carcérale : le malaise des prisons marocaines

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Dans son rapport annuel pour l’année 2023, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) offre un aperçu clair de la situation actuelle des prisons au Maroc. Le document dresse aussi les défis persistants et les efforts engagés pour améliorer les conditions d’hébergement, la sécurité et la sûreté dans les établissements pénitentiaires du pays. Les détails.

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La situation des prisons au Maroc suscite de plus en plus d’inquiétudes en raison d’une surpopulation carcérale persistante. Malgré les efforts consentis pour améliorer la capacité d’hébergement, ce défi majeur persiste. Le taux de surpopulation élevé et l’espace restreint dédié à chaque prisonnier montrent les limites de ces efforts et soulignent l’urgence de solutions plus efficaces pour améliorer les conditions de détention et relever les défis structurels du système pénitentiaire.

Lire aussi : Prisons : la surpopulation carcérale atteint des niveaux inquiétants

Une attention royale

Le rapport de la DGAPR met en lumière l’attention particulière que le roi Mohammed VI accorde à la réforme de la justice, en particulier au système pénitentiaire. Cette sollicitude royale découle de l’engagement du Souverain à consolider les valeurs de justice et des droits de l’Homme au Maroc, en adoptant une vision sage qui vise à construire une société équilibrée tout en renforçant l’ordre public. Le document souligne que cette approche s’aligne sur l’objectif de combattre les phénomènes sociaux négatifs et de placer la réhabilitation et la réinsertion sociales des détenus au cœur du développement.

Ce soutien royal se manifeste également à travers l’appui constant accordé par le Souverain aux projets de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, qui complètent et prolongent les initiatives menées par la DGAPR en matière de qualification et de réintégration des détenus. Selon la DGAPR, cette sollicitude se traduit aussi par le soutien aux différentes initiatives destinées à améliorer les conditions de vie des pensionnaires des établissements pénitentiaires. En particulier, celles qui visent à élargir les opportunités de réinsertion sociale après leur libération, contribuant ainsi à créer un environnement propice à leur intégration et à la construction d’une société plus inclusive.

Surpopulation carcérale : un défi majeur pour la DGAPR

La DGAPR a conclu l’année 2023 avec des défis majeurs, principalement liés à la croissance rapide de la population carcérale. Dans son rapport, elle fait état d’une augmentation d’environ 3% de la capacité d’hébergement, mais reconnaît que cela reste insuffisant pour réduire la surpopulation, actuellement estimée à 159%. Avec une superficie moyenne de seulement 1,75 m² par détenu, le système pénitentiaire reste sous une pression constante.

Cette problématique est accentuée par la hausse constante des détentions préventives dans les prisons du pays. Les chiffres du rapport parlent d’eux-mêmes : en 2023, les établissements pénitentiaires ont reçu 111.697 nouveaux détenus, dont près de 4 % étaient des femmes, 3 % des mineurs et 2 % des seniors âgés de plus de 60 ans. La majorité écrasante des détenus, soit près de 95 %, sont en détention préventive, tandis que seulement 5 % des prisonniers ont été condamnés définitivement pour purger leur peine.

Lire aussi : Prisons : 64.600 places pour 100.004 détenus

Dans le cadre de l’humanisation des conditions de détention dans les prisons marocaines, la DGAPR a ajouté 5.212 lits en 2023, portant la capacité carcérale totale à 64.649 lits. Mais bien que ces mesures témoignent d’efforts notables pour améliorer la situation, elles restent insuffisantes face à la croissance rapide du nombre de détenus. Cela met en évidence la nécessité d’une réponse urgente et stratégique pour équilibrer les impératifs de sécurité et les conditions humaines au sein du système carcéral du pays.

Infractions, agressions et tentatives d’évasion

Le rapport indique une légère diminution des infractions commises par les détenus, passant de 15% en 2022 à 14% en 2023. Le nombre d’agressions entre détenus a également diminué, passant de 6.940 en 2022 à 6.738 en 2023. En revanche, les tentatives d’évasion dans les prisons ont augmenté, atteignant six en 2023 contre seulement deux en 2021 et 2022.

Par ailleurs, le rapport se penche aussi sur les saisies de substances illicites. Bien que le nombre de confiscations d’argent ait diminué (137 en 2023 contre 187 en 2022), les saisies de drogue et de téléphones portables ont augmenté. Dans les détails, les cas de saisie de drogue ont atteint 936 en 2023 contre 753 en 2022, tandis que les téléphones portables saisis ont bondi à 839 en 2023 contre 39 en 2022. La plupart de ces confiscations ont été réalisées lors de visites ou en possession de nouveaux détenus.

Enfin, sur le plan sanitaire, la Délégation a relevé qu’un médecin était disponible pour chaque tranche de 1.128 détenus, tandis qu’un dentiste était affecté à chaque groupe de 1.316 détenus. Le rapport met aussi l’accent sur le renforcement du soutien psychologique, en particulier pour les détenus touchés par le séisme d’Al Haouz. Ainsi, 869 détenus ont reçu un soutien psychologique individuel et 6.411 ont participé à des thérapies de groupe, couvrant plus de 83% des détenus visés.

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