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Le Maroc traverse un épisode de stress hydrique aigu en raison du recul des précipitations. Devant une situation de plus en plus critique, l’État étudie les différentes options devant lui permettre de sortir la tête de l’eau en rationalisant la consommation de l’or bleu. Il a ainsi lancé divers projets afin de répondre aux besoins de la population en eau potable et des agriculteurs en eau d’irrigation.
Parmi ces projets, figure notamment le Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI) 2020-2027. Lancé le 13 janvier 2020, le PNAEPI vise l’accélération des investissements dans le secteur de l’eau pour renforcer l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation et renforcer la résilience du pays face aux aléas et dérèglements climatiques.
Pour suivre l’état d’avancement de ce Programme, le roi Mohammed VI a présidé, mardi 9 mai au Palais royal de Rabat, une séance de travail. Elle s’est déroulée en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, du conseiller du Roi, Fouad Ali El Himma, du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, de la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, et du directeur de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, Abderrahim El Hafidi.
Cette réunion fait notamment suite au discours royal d’ouverture du Parlement, en octobre dernier, dans lequel le Roi a appelé à une gestion rationnelle des ressources hydriques, et de trois séances de travail présidées par le Souverain. Lors de cette séance, Nizar Baraka a présenté un exposé devant le Souverain, portant sur la situation hydrique et sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des différentes composantes du PNAEPI.
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PNAEPI : un investissement supplémentaire alloué
Afin d’accélérer ledit Programme et d’en actualiser la consistance, un investissement supplémentaire important lui a été consenti, portant son budget global à 143 milliards de DH (MMDH). Notons que le coût initial du Programme se chiffrait à 115,4 MMDH.
En outre, le Roi a mis l’accent, lors de la séance de travail, sur la nécessité pour le gouvernement d’œuvrer à l’accélération du rythme de réalisation des grands, moyens et petits barrages et de la cadence de mise en œuvre du programme de dessalement de l’eau de mer. Ces initiatives vont jouer, d’après Nizar Baraka, un rôle majeur dans l’approvisionnement des citoyens en eau potable et dans la garantie des eaux d’irrigation pour le secteur agricole.
Aussi, le Roi a insisté sur la nécessité d’accélérer le projet d’interconnexion des bassins hydrauliques de Sebou, Bouregreg et Oum Er-Rbia, avec la réalisation en cours de la tranche urgente de cette interconnexion sur 67 km. S’agissant des travaux d’interconnexion des bassins de Sebou et Bouregreg, ils ont déjà démarré et vont s’étendre au bassin d’Oum Er-Rbia pour atteindre le Barrage d’Al Massira, a noté le ministre.
L’objectif de ce projet est «d’éviter que 500 à 800 millions de m3 d’eau aillent en mer et qu’ils puissent assurer les besoins en eau potable et en eau d’irrigation au niveau de l’ensemble de ces bassins», a-t-il expliqué.
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Réutilisation des eaux usées traitées
De plus, il a été question du traitement des eaux usées qui devront atteindre les 100 millions/m3 au lieu de 30 millions/m3, a souligné le chef du département. Il a noté que ces mesures contribueront à l’économie de l’eau et à la préservation de la nappe phréatique.
L’accent a aussi été mis sur l’efficacité hydrique et les moyens de réduire les pertes au niveau des canalisations aussi bien en matière d’irrigation que d’eau potable. À cela s’ajoute l’accélération du programme d’irrigation goutte-à-goutte pour atteindre 1 million Ha à l’horizon 2030. Sans oublier le renforcement de l’approvisionnement en eau potable du monde rural, en élargissant la couverture à plus de douars et en renforçant les moyens logistiques et humains mobilisés.
Par ailleurs, au regard de la situation climatique et hydrique ayant encore impacté négativement, cette année, le déroulement de la campagne agricole et la disponibilité des pâturages, le Roi a donné ses instructions au gouvernement pour activer, à l’instar de l’année précédente, les mesures d’urgence du Programme de lutte contre les effets de la sécheresse.
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Situation actuelle des barrages
Selon les dernières données officielles fournies par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le taux de remplissage des barrages dans le pays se situe à 32,4%, mardi 9 mai 2023, contre 34,3% à la même période l’an dernier.
Les réserves d’eau des barrages du Royaume se situent ainsi à près de 5.226 millions de mètres cubes (Mm3), alors que la capacité totale de remplissage s’élève à 16122,6 Mm3.
Pour le barrage Al-Wahda, le plus grand à l’échelle nationale, il contient actuellement 1988,6 Mm3, avec un taux de remplissage de 56,5%, contre 57,7% l’année dernière (2030,9 Mm3).
Le barrage Sidi Mohamed Benabdallah, qui alimente Rabat et sa région, a quant à lui, vu son taux de remplissage passer de 39,8% l’an dernier à 24,4% cette année. Sa capacité de remplissage est de 974,8 Mm3.
Quant au barrage d’Al Massira, qui alimente en eau Marrakech, il contient 112,3 Mm3. Sa capacité naturelle est de 2.657 Mm3, ce qui porte le taux de remplissage à 4,2%, contre 7,8% l’année dernière.
De son côté, le barrage Moulay Youssef à Tansift, qui approvisionne aussi Marrakech en eau, a atteint un taux de remplissage de 51,2% contre 28,2% l’année dernière. Il contient pour le moment 73,2 Mm3 et sa capacité de stockage est de 142,8 Mm3.
S’agissant du barrage de Bin El Ouidane, situé dans la région d’Azilal, qui approvisionne le sud de Casablanca, il a atteint un taux de remplissage de 19,4%, contre 12,6% l’an dernier. Il contient désormais 235,3 Mm3. Pour sa capacité de remplissage, elle est de 1215,5 Mm3.
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