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Le taux de remplissage global des barrages se situe à 30,7%, en légère baisse par rapport aux 34,6% constatés à la même période de l’année précédente. Cette diminution souligne la persistance de la crise hydrique dans le Royaume. Cette situation est exacerbée par des années consécutives de précipitations insuffisantes et une demande en eau croissante.
Malgré ce tableau quelque peu sombre, les récentes pluies ont apporté une lueur d’espoir. Elles n’ont certes pas été suffisantes pour inverser complètement la tendance de la crise hydrique, mais elles ont entraîné une amélioration relative. Cette légère augmentation du taux de remplissage des barrages, bien que modeste, est un pas dans la bonne direction. Elle indique que même de petites améliorations peuvent contribuer à alléger le stress hydrique auquel le pays est confronté depuis des années.
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Les pluies nourrissent les barrages du Nord
Le Maroc respire enfin. La longue attente pour les pluies salvatrices a pris fin ce printemps, apportant un soulagement tant attendu non seulement à la terre assoiffée mais aussi aux réservoirs d’eau du Royaume. Les dernières précipitations ont contribué de manière significative à augmenter les niveaux de remplissage des barrages, essentiels pour l’approvisionnement en eau de la population et pour les activités agricoles.
Selon le dernier bulletin sur la situation journalière des barrages publié par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, un changement positif dans la dynamique hydrique nationale est à souligner. Selon ce bulletin, six barrages affichent désormais un taux de remplissage optimal de 100%, tandis que 17 autres barrages ont franchi le seuil des 50%. Cette augmentation des niveaux d’eau marque une évolution notable par rapport à la précarité des ressources en eau constatée au cours des mois précédents.
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L’analyse régionale des impacts des récentes précipitations montre que c’est la région du Nord qui a bénéficié le plus de ces dernières pluies. Les barrages tels que Nakhla, Chefchaouen, Acharif Al Idrissi, Ali Oued Za, Bouhouda et Sidi Driss, situés dans cette région, ont vu leurs réserves d’eau atteindre la capacité maximale, se remplissant à 100%.
La période de précipitations qui a débuté le vendredi soir et s’est prolongée jusque dans la nuit du samedi a donc joué un rôle crucial dans le renversement de la tendance à la sécheresse, apportant un espoir renouvelé pour une gestion durable de l’eau au Maroc.
Les grands barrages à des niveaux critiques
La situation des grands barrages du Royaume est caractérisée par des taux de remplissage modérés à faibles, reflétant une situation hydrique toujours préoccupante.
Le barrage Al Wahda, le plus grand du pays, illustre parfaitement cette situation avec un taux de remplissage de 53,2%, représentant 1.875 mm³ sur une capacité totale de près de 3.600 mm³. Cette mesure, bien qu’imposante, marque un recul par rapport au taux de 59,6% enregistré à la même période l’année dernière.
La situation est encore plus critique pour le barrage Al Massira, le deuxième plus grand du pays, qui frôle la vacuité avec un taux de remplissage alarmant de 1,9%. Ce chiffre, qui se traduit par une réserve actuelle de seulement 51,5 mm³ pour une capacité globale de 2.657 mm³, souligne une urgence dans la gestion des ressources en eau. Quant au barrage Bin El Ouidane, troisième en taille, celui-ci connaît également un déclin avec un taux de remplissage actuel de 8,3%, loin des 17,5% de l’an dernier. Un recul qui témoigne de la persistance des conditions sèches et de la réduction des apports fluviaux.
Le bassin d’Oum Er Rbia n’est pas épargné par cette tendance, affichant un taux global de remplissage de seulement 6,80%. Ce niveau bas, avec un volume estimé à 294,76 mm³, soulève des inquiétudes quant à la capacité du bassin à répondre aux demandes croissantes en eau. Enfin, le barrage Idriss Ier, avec une capacité globale de 1.129,6 mm³, présente un taux de remplissage de 24%, inférieur au 28,5% de l’an dernier.
Nappes phréatiques : un impact positif mais limité
Il faut savoir que ces précipitations ont joué un rôle positif dans la recharge des nappes phréatiques. C’est ce que nous confirme Fouad Amraoui, professeur-chercheur en hydrologie à l’Université Hassan II de Casablanca. Bien que l’impact des pluies sur les nappes phréatiques soit généralement bénéfique, leur effet reste limité face aux déficits hydriques cumulés.
«La région du Nord a bénéficié significativement de ces précipitations, tandis que d’autres zones, telles que Al Haouz, n’ont pas connu de telles améliorations», explique notre interlocuteur qui ajoute que, malgré ces apports favorables, la situation globale reste préoccupante, avec une forte baisse du niveau des nappes phréatiques et un débit insuffisant des sources d’eau dans plusieurs provinces.
D’après lui, il faudrait encore espérer de fortes pluies et non pas se baser sur trois jours pour surmonter le retard accumulé et restaurer pleinement les réserves hydriques du pays.
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