Accueil / Société

Stress hydrique : entre élaboration d’un plan national et gaspillage excessif de l’eau

Temps de lecture

Le barrage Youssef Ibn Tachfin dans la province de Tiznit © DR

Le Maroc occupe aujourd’hui la 23e place sur 165 centrés exposés au risque hydrique. Face aux changements climatiques, causant sécheresse, désertification accélérée, asséchement des barrages… le gouvernement dévoile sa feuille de route pour assurer l’approvisionnement en eau. Retour sur les solutions proposées par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau.

Les réserves en eau du Maroc se détériorent, accentuant le stress hydrique du pays. Cette année, les précipitations enregistrées lors des mois de mars et avril ont, quand même, résorbé le déficit pluviométrique. En revanche, s’attendre au pire et assurer, à l’avance, la sécurité hydrique du Royaume demeure une condition sine qua non.

Durant son passage au Parlement ce lundi 23 mai, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, a alerté sur la situation hydrique nationale. 80% des apports en eau durant la saison 2022 ont diminué. Un constat qui se répercute automatiquement sur les réserves des barrages. Elles ont atteint 5,4 milliards de mètres cubes (m3), donc un taux de remplissage de 33%.

Il a précisé également que les différents départements gouvernementaux travaillent actuellement sur l’élaboration d’un plan national de l’eau. «Tenant compte des changements climatiques auxquels nous faisons face aujourd’hui, nous travaillons, avec les autres départements, sur un plan national de l’eau que nous allons soumettre au Conseil supérieur de l’eau. L’objectif est de rationaliser l’utilisation des ressources hydriques dont nous disposons. Nous consommons annuellement un milliard de mètres cubes de plus que les ressources qui sont disponibles», a-t-il révélé.

Lire aussi : Pluviométrie : la sécheresse derrière nous ?

Les solutions proposées par Nizar Baraka

Pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau et lutter contre le stress hydrique, le ministre a dévoilé ses stratégie et feuille de route. Ces dernières reposent sur quatre axes majeurs. Il s’agit de la poursuite de la réalisation de barrages, du plan de traitement des eaux usées, de la lutte contre la surexploitation et le gaspillage des ressources hydriques et de l’accélération de l’élaboration du programme de dessalement de l’eau de mer.

Nizar Baraka a aussi fait état des évolutions pour chaque axe. La réalisation de 16 barrages d’une capacité de 4 milliards de m3 a été lancée. Rappelons que l’objectif global du programme de renforcement des barrages est la construction de 20 barrages à l’horizon de 2027.

Par ailleurs, un programme de dessalement de l’eau de mer, mis en œuvre depuis quelques mois, a démarré à Dakhla et Agadir. Il prévoyait la construction d’une vingtaine de stations de dessalement d’eau de mer dans plusieurs zones côtières. En outre, le traitement des eaux usées est un axe important du plan proposé par le responsable gouvernemental. Seuls 70 millions de m3 sont exploités sur une capacité de 700 millions de m3. Néanmoins, la lutte contre le gaspillage de l’eau reste une solution très recommandée pour éviter la surexploitation des nappes souterraines.

Lire aussi : Crise hydrique : exacerbation de la pénurie d’eau au Maroc

Gaspillage de l’eau : ce qu’il faut éviter

Le gaspillage de l’eau et la surexploitation des nappes souterraines sont une préoccupation majeure pour la tutelle. Nizar Baraka a expliqué que le département n’a pas les statistiques exactes sur le nombre des petits puits creusés sans autorisation, de même pour les canaux d’exploitation illégale de l’eau. En revanche, le gaspillage coûte au Royaume l’équivalant de deux mètres de nappes phréatiques chaque année.

«Nous ne pouvons gérer les ressources hydriques sans mesurer la quantité d’eau exploitée chaque année par les puits non autorisés», a-t-il souligné. Plusieurs canaux d’irrigation perdent 30 à 40% de leurs ressources sans qu’ils soient exploités. Selon Baraka, les pertes, dans certains cas, peuvent atteindre les 60%.

Enfin, le ministère compte préparer un plan spécial afin d’améliorer la gestion des eaux allouées à l’agriculture et à la consommation domestique, surtout dans le monde rural. Cette proposition a pour objectif d’atténuer l’ampleur de ces exploitations anarchiques.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Arnaque aux voitures : un réseau démantelé à Marrakech

Société - Un homme de 41 ans, a été présenté au parquet de Marrakech pour son implication présumée dans un réseau criminel actif dans la fraude, la falsification et le vol de voitures.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025

Grâce royale : 1.304 condamnés bénéficient d’une clémence royale

Société - À l’occasion de la commémoration du Manifeste de l’Indépendance, le roi Mohammed VI a accordé une grâce royale à un total de 1.304 personnes condamnées.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025

Désinformation : Elon Musk de plus en plus inquiétant?

Société - Alain Aspect, partage son inquiétude vis-à-vis d'Elon Musk et ses déclarations contre des dirigeants européens et en faveur de personnalités d'extrême droite.

Mouna Aghlal - 10 janvier 2025

Le Roi adresse ses condoléances à la famille de feu Mohamed Ben Abdeslam

Société - Le Roi adresse ses condoléances à la famille de feu Mohamed Ben Abdeslam

Mouna Aghlal - 10 janvier 2025

Impayés et escroquerie : ce que pourrait cacher le FLAM

Société - Le Festival du Livre de Marrakech (FLAM), censé être une célébration de la littérature, serait entaché par des pratiques douteuses.

Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025

Essaouira : lancement de trois nouvelles lignes aériennes avec la France

Société - À partir d’avril 2025, Essaouira bénéficiera de trois nouvelles liaisons directes : Paris, Lyon et Nantes.

Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025

Rougeole : 47 cas d’infection recensés dans neuf prisons

Société - La DGAPR fait le point sur situation de la rougeole dans les prisons du Maroc

Mouna Aghlal - 10 janvier 2025

Rougeole : le ministère lance une campagne de sensibilisation

Société - Le ministère de la Santé a Maroc a lancé une campagne pour lutter contre la rougeole

Mouna Aghlal - 10 janvier 2025
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?

Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.

Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire