Image d'illustration © DR
Dans un village à 140 km de Casablanca, les habitants courent chaque matin vers la fontaine ou chez un voisin pour s’approvisionner en eau. «Ça me donne envie de pleurer», se confie à l’AFP Mohamed Sbaï, un ancien agriculteur. Il a abandonné l’agriculture à cause des sécheresses successives qui s’abattent sur son village. Il déclare que «les fontaines ne sont opérationnelles qu’un à deux jours par semaine, les puits commencent à se tarir et le fleuve d’à côté s’assèche de plus en plus».
Cette situation est considérée comme critique en raison de la position géographique de ce village. Ce dernier, bien qu’il soit proche du fleuve Oum Errabiâ et du barrage Al-Massira, il souffre d’une grave pénurie d’eau. Cette pénurie est d’autant plus alarmante vu que le taux de remplissage du barrage Al-Massira n’est que de 5%, alors qu’il est censé alimenter de nombreuses villes, dont la capitale économique. Ce barrage n’est pas le seul à afficher un faible taux de remplissage. En effet, les retenues d’eau ne sont aujourd’hui qu’à 27% de la capacité totale des barrages du Royaume.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, un pays considéré en manque d’eau dispose de moins 1.700 m3 par habitant. Le Maroc en est aujourd’hui à 600 m3 par habitant, contre 2.600 m3 en 1960. Pour la Banque Mondiale, le Royaume fait désormais face à un stress hydrique structurel.
La police de l’eau est indispensable
Pour sauver le secteur agricole, qui représente 14% du PIB et consomme 80% des ressources hydriques du pays, le ministère de l’Intérieur a ordonné de limiter l’utilisation de l’eau potable, sauf en cas de nécessité. Les autorités ont ainsi interdit l’arrosage à l’eau potable des espaces verts et des golfs, la construction de puits clandestins et l’exploitation excessive des sources et cours d’eau.
La réglementation étant obsolète, les lois doivent être révisées et leur application effective avec la mise en place de sanctions à l’encontre des contrevenants. Selon des acteurs associatifs, la réinstauration de la police de l’eau est plus que nécessaire pour veiller au respect de la loi.
Mohamed Jalil, expert en ressources hydriques, a pour sa part indiqué à l’AFP que le Maroc est «dans une gestion de crise plutôt que dans une gestion de risque anticipé». Il estime qu’il sera difficile de pousser les citoyens à adopter les mesures mises en place par les autorités pour faire face à cette crise hydrique.
De son côté, le ministère de l’Équipement et de l’eau prévoit la construction de 20 stations de dessalement de l’eau de mer d’ici 2030 afin de résorber la pénurie d’eau potable dans le pays.
Les bons réflexes à prendre pour préserver l’eau
Selon Ivan Pajolli, directeur marketing général, utilité, recyclage et gestion des déchets en sein du groupe Air Liquide, pour conserver l’eau, il faut suivre avec la logique des 3R : Réduire, Réutiliser, Recycler. Pour réduire la consommation de l’eau, l’expert recommande de prendre une douche au lieu d’un bain, de sorte à se mouiller, puis se savonner et enfin se laver sans laisser l’eau coulée. Pour réutiliser une eau, il conseille d’arroser les plantes, avec l’eau utilisée pour laver les fruits et les légumes. S’agissant du recyclage, il explique que «pour donner une seconde vie à l’eau», il existe des traitements pour la réutiliser à des fins d’irrigation, de nettoyage ou de consommation. En 2021, le secteur du traitement de l’eau représentait près de 800 milliards d’euros dans le monde.
Ivan Pajolli a également précisé que, quelques décennies auparavant, «les gens avaient un réseau d’eau linéaire, ils utilisaient l’eau et après la rejetaient. Aujourd’hui, à cause de la rareté de l’eau, il faut se tourner vers un réseau intégré qui minimise la captation et donc augmente l’économie circulaire». En d’autres termes, économiser l’eau sans la gaspiller.
Comment traiter les eaux usées??
Ivan Pajolli explique qu’il faut d’abord enlever 30% à 40% des solides et d’autres matières organiques. Ensuite, il faut enlever les substances dissoutes grâce à des bactéries qui prennent la forme de boue. À la fin de ce processus, ces bactéries peuvent être utilisées comme de l’engrais ou de la matière première pour faire du biogaz. La dernière étape du traitement des eaux usées consiste à éliminer tout le reste des substances chimiques dangereuses pour l’humain, tel que des résidus de médicament, des pesticides ou des hormones.
L’objectif du traitement des eaux usées est de nettoyer l’eau et non pas la rendre potable. Notons qu’en 2020, 80% des eaux usées ont été rejetées sans être filtrées. Et ce n’est que par la suite que le traitement des eaux usées à l’échelle mondiale est devenu une priorité pour la survie de l’humanité.
Par ailleurs, l’expert ajoute que les gaz industriels, comme l’oxygène, l’ozone et le CO2, sont aussi utilisables dans le traitement de l’eau. Dans le passé, pour nettoyer une eau grâce aux bactéries, il fallait injecter de l’air comprimé, pour que cet écosystème puisse respirer. Or, de nos jours, l’industrie du traitement de l’eau utilise l’air pur, parce qu’il augmente jusqu’à trois fois la capacité de traitement des eaux usées, et contient cinq fois plus d’oxygène. Cela facilite le travail des bactéries.
Concernant l’ozone, Ivan Pajolli évoque l’exemple de l’industrie pharmaceutique, qui «brûle» l’eau grâce à ce gaz pour se débarrasser des restes de composants chimiques, et d’autres micro-organismes. Pour le CO2, il explique qu’il est utilisé par les usines laitières pour filtrer les eaux trop alcalines. Les solutions utilisant l’oxygène, le CO2 ou l’ozone sont fiables et performantes et ne nécessitent pas d’importants investissements. Ils peuvent aussi être installés de manière permanente ou temporaire. «C’est efficace, peu coûteux et avec moins d’impact sur l’environnement», assure le spécialiste.
Les médias au service des migrants
Société - Les médias et les journalistes jouent un rôle fondamental dans la défense des droits des travailleurs migrants.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2024Erasmus+ : 5 milliards d’euros pour les échanges éducatifs en 2025
Monde, Société - En 2025, l'Union européenne allouera 5 milliards d'euros au programme Erasmus+, destiné à soutenir les échanges éducatifs.
Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024Stress au travail au Maroc, un défi insurmontable ?
Société - Le rapport Gallup 2024 dresse un tableau révélateur de l’expérience professionnelle et la santé mentale des employés au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2024Taxis : modernisation en cours
Société - Le secteur des taxis marocains entame une refonte majeure destinée à améliorer sa gestion et son fonctionnement.
Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2024Alerte météo : averses orageuses et rafales de vent attendues lundi et mardi dans plusieurs provinces
Société - La Direction générale de la météorologie (DGM) a émis une alerte concernant des averses orageuses localement intenses, accompagnées de rafales de vent, qui toucheront plusieurs provinces du Royaume ce lundi et mardi.
Farah Nadifi - 18 novembre 2024Solitude urbaine : l’invisible poids des villes
Dossier - La solitude urbaine au Maroc n’est pas qu’une anecdote, elle est le reflet d’une fracture sociale, d’une urgence humaine.
Sabrina El Faiz - 16 novembre 2024Le Parlement de l’Enfant fête son 25e anniversaire
Société - Le Parlement de l’Enfant célèbre son 25e anniversaire avec un événement marquant : un camp d’entraînement réunissant 395 jeunes.
Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024Le Maroc au cœur des routes migratoires
Société - Le rapport 2024 de l'OCDE sur les migrations internationales met en lumière des tendances migratoires inédites.
Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024Qui était Abdelhak Khiame ?
Société - Première figure du "FBI marocain" et ex-patron de la BNPJ qu'il dirigea peu après les attentats du 16 mai 2003, Abdelhak Khiam est décédé mardi 23 août à l'âge de 64 ans.
Atika Ratim - 29 août 2022Affaire Lakhsem : du ring au tribunal
Société - Mustafa Lakhsem fait parler de lui depuis quelques semaines. L’ancien champion du kick-boxing est poursuivi pour diffamation.
Hajar Toufik - 11 avril 2023Réseaux sociaux : quels sont les vrais usages des Marocains ?
Société - Le Groupe Sunergia a publié une étude sur la manière dont les Marocains interagissent avec les réseaux sociaux.
Hajar Toufik - 21 septembre 2023Alerte météo (vigilance orange) : 40 cm de neige attendus à Midelt, Azilal, Beni Mellal
Société - La DGM annonce des chutes de neige importantes, de samedi à lundi, dans plusieurs provinces du Royaume.
Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024Le Maroc participe à la 14e conférence des ministres arabes de l’Education
Société - La 14e Conférence des ministres arabes de l'Éducation, initiée par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (ALECSO), a débuté à Doha avec la participation de plusieurs pays, dont le Maroc.
Mbaye Gueye - 5 janvier 2025Tout ce qu’il faut savoir sur la Marche verte
Khansaa Bahra - 15 avril 2021Pourquoi transpire-t-on ?
Société - Nous éliminons un litre de sueur par jour sans vraiment nous en apercevoir. Et l'été, en cas de fortes chaleurs ou lors de gros efforts, nous pouvons suer jusqu'à quatre litres d'eau.
Atika Ratim - 8 août 2022Horaires des prières à Marrakech
Société - Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Marrakech ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Marrakech et d'autres informations utiles.
Rédaction LeBrief - 14 mars 2023