Accueil / Société

Stress au travail au Maroc, un défi insurmontable ?

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Dans un monde où la santé mentale des employés et leur engagement deviennent des priorités globales, le Maroc fait face à des défis uniques. Le rapport Gallup 2024 dresse un tableau révélateur de l’expérience professionnelle dans le pays, entre pressions quotidiennes et espoirs de changement. Découvrez comment ces tendances influencent le bien-être des travailleurs marocains et ce que cela signifie pour l’avenir du travail.

Le rapport 2024 de Gallup sur l’état du lieu de travail mondial met en lumière des tendances globales sur l’engagement des employés, leur santé mentale et les facteurs économiques influant sur leur bien-être. Si le document examine diverses régions, il offre aussi des perspectives spécifiques pour des pays comme le Maroc où des défis persistants liés au stress, à l’engagement des travailleurs et au climat de l’emploi continuent de façonner l’expérience professionnelle.

Un stress élevé au travail : une réalité marocaine

Le rapport souligne que la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), incluant le Maroc, enregistre les niveaux de stress les plus élevés au monde avec un taux de 52%. Cela reflète une situation dans laquelle les employés font face à des pressions croissantes, qu’il s’agisse de conditions de travail difficiles ou d’une inadéquation entre leurs attentes et les réalités professionnelles.

Lire aussi : Quarte jours pour mieux travailler !

Au Maroc, cette situation s’explique, en partie, dans certains secteurs comme l’industrie textile ou encore l’agriculture où les travailleurs sont soumis à des horaires prolongés et des ressources limitées. Le manque de soutien managérial figure également parmi les causes principales. Des initiatives organisationnelles, comme des politiques favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, pourraient atténuer ces tensions.

Avec un taux d’engagement des employés dans la région MENA de seulement 14%, les entreprises marocaines doivent relever un défi de taille. L’engagement, défini comme le sentiment de connexion et de motivation au travail est essentiel pour la productivité et le bien-être des employés. Le rapport montre que les managers jouent un rôle important dans cet engagement. Malheureusement, beaucoup restent eux-mêmes désengagés ou stressés, rendant difficile leur rôle de catalyseur.

Pour le Maroc, cela nécessite une révision des pratiques managériales, en mettant l’accent sur la formation des leaders et l’amélioration des conditions de travail. Le développement de relations interpersonnelles positives entre managers et employés pourrait augmenter le taux d’engagement avec des bénéfices indirects sur la rentabilité et la satisfaction générale.

L’influence des lois sociales sur le bien-être

Le rapport Gallup met en avant le rôle des protections sociales dans l’amélioration du bien-être des travailleurs. Au Maroc, bien que des progrès aient été réalisés dans des domaines tels que les congés de maternité et les conditions de sécurité au travail, l’application et le suivi restent souvent faibles.

Lire aussi : Journée mondiale de la santé mentale : quelles réalités au Maroc ?

Les lois marocaines, si elles sont alignées sur les meilleures pratiques internationales, pourraient avoir un impact significatif. Des protections comme des salaires équitables, une meilleure sécurité de l’emploi et des conditions de travail plus sûres ont été associées à une diminution du stress et à une augmentation du bien-être émotionnel. Ces mesures doivent cependant être renforcées par une volonté politique et des ressources allouées à leur mise en œuvre.

Le climat de l’emploi au Maroc reflète des opportunités limitées avec seulement 33% des personnes interrogées dans la région MENA jugeant que c’est un bon moment pour trouver un emploi. Cela se traduit par un fort taux de désengagement actif, où les employés se sentent piégés dans des postes insatisfaisants.

Pourtant, des secteurs émergents comme les technologies de l’information et l’énergie renouvelable offrent des perspectives positives. Investir dans la formation et l’éducation, notamment pour les jeunes générations, pourrait non seulement réduire le chômage, mais aussi favoriser une perception plus optimiste de l’avenir professionnel.

Lire aussi : Le bonheur au travail, réellement important au Maroc ?

Le rapport Gallup illustre les défis complexes du Maroc dans le domaine de l’emploi et du bien-être au travail. Le stress élevé, le faible engagement des employés et le climat de l’emploi défavorable appellent des réponses coordonnées impliquant les employeurs, les décideurs politiques et les travailleurs eux-mêmes. En adoptant des politiques inclusives et en soutenant les initiatives managériales, le Maroc pourrait transformer ses défis actuels en opportunités pour construire un lieu de travail plus humain et plus productif.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle

Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Spoliation immobilière : un homme d’affaire écope de six ans de prison ferme

Société - La Chambre criminelle de première instance a condamné Abdallah Boudrika à six ans de prison ferme pour spoliation immobilière.

Mbaye Gueye - 16 décembre 2024

Alerte Météo : vents violents au nord du Maroc

Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange concernant des rafales de vent localement fortes prévues lundi dans certaines provinces du nord du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Deux soldats des FAR périssent dans l’explosion d’une mine

Société - Une mine antichar a explosé, causant la mort de deux soldats des Forces armées royales (FAR) et blessant grièvement un troisième.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024
Voir plus

Cherté de vie : le citoyen se révolte

Société - Mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix à la consommation, les ménages se révoltent.

Khadija Shaqi - 5 décembre 2022

Mères célibataires et mères divorcées : un vrai calvaire !

Dossier - Le statut des mères célibataires et divorcées au Maroc n’est pas de tout repos, entre traditions ancrées et exigences de modernité.

Sabrina El Faiz - 19 octobre 2024

Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques

Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.

Khadija Shaqi - 29 juin 2022

CNSS : augmentation des pensions de 5%

Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.

Khadija Shaqi - 9 septembre 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire