Statut unifié : le bras de fer entre syndicats, coordinations et gouvernement se poursuit
Les enseignants contractuels de l’enseignement public lors d’une manifestation contre le statut unifié. © DR
Le projet de statut unifié pour les fonctionnaires de l’Éducation nationale entre dans sa phase finale avant d’être transmis au secrétariat général du gouvernement. Les syndicats les plus représentatifs sont sur le point de recevoir la version définitive du document, après avoir soumis leurs dernières propositions d’amendement la semaine dernière. Ce texte, entièrement remanié récemment, a été minutieusement examiné par les syndicats et la commission tripartite pour affiner ses articles et en améliorer la formulation.
Dans le contexte actuel, les discussions sur le nouveau statut unifié se poursuivent, tandis que les actions disciplinaires du gouvernement continuent de susciter des débats. La situation des 500 enseignants suspendus est devenue un sujet central dans les échanges entre le gouvernement et les syndicats. La Fédération nationale de l’éducation-orientation démocratique a exprimé son désaccord avec la démarche du ministère de l’Éducation nationale concernant ces suspensions.
Lire aussi : Crise éducative : manifestation massive du corps enseignant à Rabat
Les syndicats en quête de réponses et de stabilité
Les syndicats attendent maintenant de voir si leurs recommandations finales ont été intégrées dans la version définitive du statut. Cette étape importante survient alors que la tension dans le secteur de l’Éducation nationale semble s’apaiser, notamment avec la suspension temporaire des grèves par les coordinations pour les deux prochaines semaines, en signe de bonne volonté.
Malgré cette détente, les syndicats souhaitent un retour serein en classe et aspirent à mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de trois mois entre les enseignants et le ministère. Ils continuent de plaider pour la réintégration des 500 enseignants suspendus pour des raisons liées à des perturbations du service public.
La Fédération nationale de l’éducation affiliée à l’UMT a partagé une position similaire dans un communiqué diffusé samedi dernier, demandant l’annulation des suspensions temporaires des enseignants et la restitution des salaires retenus des fonctionnaires grévistes. Ce syndicat met en avant le droit de grève, constitutionnellement garanti, et félicite les enseignants pour avoir priorisé l’intérêt national. Il encourage le ministère à répondre positivement à cet acte en annulant les suspensions.
Cependant, des informations récentes indiquent que le ministère de l’Éducation nationale a conditionné l’annulation des suspensions à la garantie des enseignants de ne pas perturber le bon fonctionnement du service public. Les syndicats ont rejeté cette exigence, la considérant comme une entrave au droit de grève.
La décision des coordinations d’arrêter les grèves a été bien reçue par la Fédération nationale des parents et tuteurs d’élèves. Tout en appréciant cette décision, la Fédération a exhorté à prendre des mesures pour rattraper le temps d’enseignement perdu, estimé à 50 jours ou 9 semaines, sur un total de 34 semaines de l’année scolaire.
Lire aussi : Pour rattraper le temps scolaire perdu, la tutelle s’active
La dissension des coordinations persiste
La Coordination unifiée du corps enseignant et des cadres de soutien a annoncé la suspension de ses protestations. Cependant, Abdelouahad Sehimi, membre de la Coordination nationale du secteur de l’éducation, insiste sur la poursuite de la lutte. Il critique l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats, le jugeant non inclusif et ignorant les véritables revendications des enseignants. Abdelouahad Sehimi souligne l’importance de la communication directe entre l’exécutif et les professionnels de l’éducation et indique la continuation du mouvement malgré une baisse de rythme due à la fatigue après trois mois de grèves.
Les enseignants espèrent que le gouvernement répondra à leurs revendications en s’attaquant aux problèmes de fond, notamment en améliorant les conditions sociales et économiques, en instaurant un statut unifié plus juste et en augmentant les salaires pour faire face à la vie chère.
Malgré l’accord signé le 10 décembre entre le gouvernement et les syndicats pour une augmentation salariale de 1.500 DH répartie en deux tranches, la Coordination nationale estime que la lutte n’est pas encore terminée. Sehimi prévoit un retour en force des enseignants dans les rues pour revendiquer leurs droits, y compris les dossiers des doctorants et des enseignants de la cellule 10 qui demandent une augmentation salariale et le passage à l’échelle supérieure.
Lire aussi : Benmoussa : quelles stratégies pour mieux gérer le temps scolaire ?
La Déclaration de Rabat pour résoudre la crise de l’éducation
Les coordinations ont formulé cinq conditions pour leur retour en classe et pour résoudre la crise qui dure depuis environ quatre mois. Ces conditions ont été intégrées dans «la Déclaration de Rabat pour résoudre la crise de l’éducation», issue d’une réunion d’étude sur la «possibilité de résoudre la crise de l’éducation», organisée au parlement par la députée du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, vendredi dernier. Ce débat a vu la participation de représentants de la société civile, d’organisations de droits humains, d’experts et de professeurs d’université, ainsi que de 32 coordinations.
Dans le même contexte, le coordinateur national du secteur éducatif du PSU, Abdelrazzak Benchrigui, qui a préparé les documents de la réunion d’étude, a indiqué que la «Déclaration de Rabat», à travers ses cinq recommandations, constitue une base pour surmonter la crise et restaurer la confiance dans l’école publique en tant que levier fondamental du changement social et de la construction d’une société de connaissance et de développement. Cela passe par le retrait immédiat des suspensions abusives pour l’exercice du droit constitutionnel et le remboursement des montants déduits, étant des prélèvements illégaux.
L’explication de Benmoussa
Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a défendu la décision de suspension au parlement, arguant que les enseignants «ont commis des actes qui portent atteinte au droit des élèves à l’éducation». Il a souligné que les suspensions concernent uniquement «les enseignants qui incitent les élèves à ne pas entrer en classe et empêchent les enseignants non grévistes d’entrer». Il a réitéré que «le droit de grève est un droit constitutionnel, mais le droit des élèves à l’éducation l’est aussi», confirmant que la décision de suspension a été prise «car nous sommes sortis du cadre de la grève pour d’autres sujets».
MRE, qui ne veut pas de vous ?
DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité
Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques
Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche
Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?
Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Latifa Akharbach défend le droit universel à l’éducation numérique
Société - Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a souligné que l’éducation à l’information et au numérique doit être considérée comme un droit universel.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours
Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Migration : un nouvel axe Maroc-UE en construction
Société - Le Maroc et l’Union européenne (UE) s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur collaboration stratégique sur le dossier migratoire.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024