Les enseignants contractuels de l’enseignement public lors d’une manifestation contre le statut unifié. © DR
Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, avec les syndicats de l’éducation, s’apprête à présenter la version définitive du statut unifié des fonctionnaires du secteur. Cependant, la Coordination nationale des enseignants contractuels et cadres d’accompagnement a renouvelé lundi dernier son refus catégorique de ce cadre référentiel. Elle estime que celui-ci «ne répond pas à leurs revendications non négociables».
Lire aussi : Système éducatif, des réformes très timides selon le Conseil supérieur de l’éducation
«Les enseignants-cadres sont en colère parce qu’ils réalisent qu’aucune de leurs doléances n’a été satisfaite dans le cadre de ce statut unifié. Cette colère générale est exprimée non seulement par les enseignants affiliés à la coordination, mais également par ceux membres des quatre centrales syndicales qui mènent actuellement le dialogue avec le ministère et qui se retrouveront très bientôt isolées, car elles auront du mal à convaincre leurs membres des dispositions prévues dans ce statut», souligne Saâd Abil, membre du Conseil national de la Coordination et membre de la commission ayant pris part au dialogue avec le ministère, dans une déclaration accordée au Matin.
Dans son communiqué, la Coordination a exprimé de plus son attachement à défendre sa principale revendication : une intégration de tous les enseignants-cadres relevant des Académies dans la fonction publique et la création de nouveaux postes budgétaires à cette fin.
Un régime de base fragile
Les enseignants membres de la Coordination justifient leur rejet collectif du régime de base pour les agents de la tutelle pour plusieurs considérations. La première est qu’il s’agit «d’un régime de base» qui parie stratégiquement sur l’augmentation du nombre d’employés tenus de contracter avec des académies (AREF) chaque année.
D’où la disparition progressive des fonctionnaires et des employés du ministère, qui seront totalement remplacés. Cela équivaut, en d’autres termes, à la mise en place dans un proche avenir de nouveaux modèles d’emploi, marqués du sceau de la fragilité et de la vulnérabilité. Pour le Comité de la Coordination, ce statut «remplace l’emploi public permanent contre des miettes de dossiers de revendication partielle, qui seront bientôt retirés une fois amendés lors des révisions périodiques».
Lire aussi : Réforme du système éducatif, quel bilan ?
De plus, les protestataires estiment que le «système de base s’appuie sur l’augmentation de la surexploitation de l’éducateur-trice et l’alourdi de tâches supplémentaires et de salaires flexibles qui peuvent être contrôlés et maintenus au minimum». Ils notent aussi qu’«il criminalise l’acte de lutte et confisque le droit de grève considéré comme un arrêt de travail, exposant le salarié aux peines les plus sévères». Les «contractuels» ont fondé leur rejet du statut au motif qu’il s’agit «d’un système extérieur à la fonction publique qui supprimera tous les droits et acquis des travailleurs de l’éducation et du peuple marocain».
Par ailleurs, le Comité reproche à la tutelle ce qu’il considère comme une opacité ou tout au moins un manque de transparence. Il dénonce ainsi que «la discrétion, la confidentialité et l’absence de partage des conclusions des conseils nationaux avec tous ceux concernés par le système de base comme une expression explicite de la bureaucratie et une insulte manifeste à l’éducateur».
Lire aussi : Violence scolaire, un tableau noir pour l’école marocaine (CSEFRS)
La Coordination a averti que le nouveau statut «vise à perpétuer la culture de l’entrepreneuriat et de l’esclavage, et que certaines des miettes que le ministère tente d’accorder ne sont destinées qu’au leurre à la limite de la justice. Il est un démantèlement total des acquis de la fonction publique, ce qui est conforme à l’esprit du débat national de révision des statuts de la fonction publique, organisé en 2013 à Skhirat, et en présence de représentants de la Banque mondiale, et des recommandations du rapport de la Banque mondiale au Maroc en 2040».
Des protestations dès la rentrée scolaire
Les enseignants tiennent responsables de cette situation «les syndicats participant à l’élaboration» du cadre référentiel. La Coordination condamne, en effet, la démarche des quatre syndicats participant au dialogue avec le ministère et leur fait porter la responsabilité politique et historique de ne pas avoir tenu compte des doléances des travailleurs de l’éducation, toutes catégories confondues lors de l’élaboration de ce statut.
Lire aussi : Les bourses universitaires octroyées sur la base du «mérite social»
LeMatin annonce que la coordination s’apprête à tenir le 8 août prochain son conseil national, où il sera question de définir les futures formes de protestation qui auront lieu dès cette rentrée scolaire. Dans le cadre de la préparation des démarches de protestations au cours de la prochaine saison, la Coordination a appelé tous les bureaux régionaux «à veiller à ce que des groupes publics régionaux se forment, au cours de la première semaine d’août, pour discuter des moyens de poursuivre la lutte contre le nouveau statut en vue de la convocation d’un conseil national où la participation sera basée sur ces résultats».
En outre, la Coordination a réitéré sa condamnation des arrestations de militants et militantes du Comité national de coordination, des professeurs et des cadres d’accompagnement, auxquels le contrat a été imposé. Elle appelle à «l’abandon des charges et des peines injustes à leur encontre, et l’abandon de toutes les sanctions administratives prononcées à l’encontre des militants, hommes et femmes».
Tanger : débat international sur la résilience face à la sécheresse
Politique - Cet événement rassemble des experts et universitaires marocains et étrangers pour explorer des stratégies visant à renforcer la résilience face à la sécheresse et au stress hydrique liés au changement climatique.
Farah Nadifi - 26 octobre 2024Amitiés Maroc-France : une visite sous le signe de la coopération renouvelée
Politique - Le Maroc et la France, deux nations liées par une histoire riche et complexe, voient leurs relations se redéfinir sous l'égide de la visite officielle d'Emmanuel Macron à Rabat.
Farah Nadifi - 25 octobre 2024Droit de grève: les discussions prévues début de la semaine prochaine
Politique - Mustapha Baitas a assuré que l'exécutif procédera à l'écoute des différents groupes au sein des Commissions parlementaires.
Mbaye Gueye - 25 octobre 2024Passations de pouvoirs au sein du gouvernement marocain
Politique - Plusieurs cérémonies de passation de pouvoirs ont eu lieu à Rabat, au sein de divers ministères du gouvernement.
Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024Enseignement supérieur : passation de pouvoirs entre El Midaoui et Miraoui
Politique - La passation de pouvoirs entre Azzedine El Midaoui et son prédécesseur Abdellatif Miraoui s'est tenue jeudi à Rabat.
Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024Rabat : passation de pouvoirs entre Mohcine Jazouli et Karim Zidane
Politique - La passation de pouvoirs entre Karim Zidane, nommé ministre délégué, et son prédécesseur Jazouli, a eu lieu ce jeudi à Rabat.
Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024Législatives françaises : Elisabeth Moreno présente son programme pour la 9e circonscription
Politique - La campagne des législatives des Français de l’étranger bat son plein. Elisabeth Moreno, candidate pour la majorité présidentielle dans la 9ᵉ circonscription des Français de l’étranger, est entrée en campagne ce 23 mai au Maroc.
Atika Ratim - 27 mai 2022Aziz Akhannouch à Bruxelles pour les Journées européennes du développement
Politique - Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est à Bruxelles où il prend part aux Journées européennes du développement (JED). Il s’agit de l’un des principaux forums mondiaux sur la coopération au développement, et dont l’ouverture a eu lieu ce mardi 21 juin.
Rédaction LeBrief - 21 juin 2022Gouvernement Akhannouch : quel bilan de la première année ?
Khadija Shaqi - 11 octobre 2022Sahara : l’Uruguay gèle sa reconnaissance de la pseudo « RASD »
Politique - L'Uruguay a annoncé que le gouvernement s'apprête à annuler officiellement sa reconnaissance de la pseudo "RASD".
Hajar Toufik - 14 décembre 2022Maroc-Espagne : le roi Mohammed VI se félicite du développement de la coopération bilatérale
Politique - Le Roi est satisfait quant à l’amélioration des relations du Maroc avec l’Espagne dans le cadre de la nouvelle feuille de route.
Nora Jaafar - 1 février 2023France-Algérie : la visite de Tebboune à Paris sera-t-elle encore une fois reportée ?
Afrique, Politique - La visite du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, en France, risque un nouveau report jusqu’à l’automne prochain.
Hajar Toufik - 9 juin 2023PLF 2025 : répartition régionale des investissements
Politique - Le PLF 2025 vise à réformer la répartition des investissements pour un développement équilibré à travers les régions.
Farah Nadifi - 30 octobre 2024