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Sommet arabe : tensions, renoncements et craintes d’échec

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Pendant deux jours, les dirigeants arabes se réunissent en sommet à partir de demain, mardi 1er novembre. Le premier en trois ans et qui portera sur l’ensemble des développements liés aux crises dans plusieurs pays. Ce rendez-vous a été précédé par une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes à laquelle Nasser Bourita a pris part. Et sans surprise, le ministre marocain a dû faire face à de premières tensions. Retour sur les coulisses de cette rencontre.

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En prévision de la 31? session du Sommet arabe, prévue mardi et mercredi, les travaux de la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes se sont tenus ce week-end au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal à Alger. Si l’Algérie a placé ce sommet sous le signe du « rassemblement », plusieurs pays n’y seront pas représentés par leurs chefs d’État.

Face à la presse, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, a affirmé que le projet d’ordre du jour de cette manifestation portera sur l’ensemble des développements liés aux crises dans plusieurs pays arabes. Les dossiers ne manquent pas : la Palestine bien évidemment, en plus du conflit sanglant au Yémen, l’instabilité politique en Libye ainsi que la situation en Syrie et au Soudan. Des projets de résolution spécifiques ont été d’ailleurs préparés pour chaque point.

Il a également fait état de convergence de vues autour de l’ensemble des projets de résolution présentés, assurant que tous les points inscrits à l’ordre du jour des travaux du Sommet ont été maintenus.

Lire aussi : Alger : Nasser Bourita prend part à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères 

Fake news, démenti et excuses

Le Maroc a été représenté à cette réunion ministérielle par une délégation présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. Elle comptait aussi l’ambassadeur du Maroc en Égypte et son représentant permanent auprès de la Ligue arabe, Ahmed Tazi, du directeur de l’Orient, du Golfe, des Organisations arabes et islamiques au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des MRE, Fouad Akhrif, et du chef de division des organisations arabes et islamiques au ministère, Abdelali Al-Jahed.

À son arrivée, le ministre a été assailli par une meute de journalistes qui l’ont escorté, micros et caméras à la main, tout au long du chemin qui mène à la salle des conférences. Mais les travaux de cette réunion n’ont pas démarré du bon pied. Rapidement, des rumeurs ont fusé du côté des médias algériens, faisant état d’un retour anticipé du ministre à Rabat suite à un différend avec le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra.

La réalité est que la délégation marocaine est restée dans la salle. Elle a d’ailleurs protesté contre la diffusion par la chaîne algérienne « AL 24 news », sur son site électronique, d’une carte du monde arabe différente de celle adoptée par la Ligue arabe. Suite à cette contestation, le secrétariat général de la Ligue arabe a condamné cet acte, soulignant qu’il n’adoptait aucune carte officielle affichant les frontières politiques des pays arabes, pas même celles du Maroc, afin de consolider le concept de l’unité arabe. L’instance panarabe a également démenti avoir des «partenaires médiatiques» pour la couverture des travaux du 31e sommet, affirmant qu’elle n’entretient «aucun lien avec une quelconque organisation médiatique» qui prétendrait le contraire.

Plus tard, la chaîne algérienne a supprimé la carte contestée, en présentant ses excuses, précisant qu’il ne s’agit que d’une erreur technique du service graphique.

À cela s’ajoute le rejet de la proposition du Maroc de condamner l’armement du « Polisario » par l’Iran de drones suicides, rapporte plusieurs sources médiatiques. En effet, le ministre algérien a refusé de soumettre la proposition marocaine au vote, ce qui est contraire à toutes les pratiques de préparation des sommets des chefs d’État. De plus, le non-respect de l’ordre alphabétique des États devant être de rigueur pour donner la parole aux chefs des délégations.

Lire aussi : Sommet arabe : les défections s’enchaînent, un revers pour les efforts de l’Algérie

Un risque d’échec ?

Les enjeux pour le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, sont élevés, mais les défections en série menacent déjà cette grand-messe de la diplomatie arabe. Surtout, que c’est le nombre de chefs d’État présents qui validera, ou non, la crédibilité internationale d’Alger.

Depuis quelques jours, plusieurs chefs d’État arabes se désistent l’un après l’autre. Cela a commencé avec le Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, qui avait invoqué un «traumatisme de l’oreille» l’empêchant de voyager sur recommandations médicales. Les excuses du roi Abdallah II de Jordanie, du Sultan d’Oman, du roi Hamad bin Isa Al Khalifa de Bahreïn et du président libanais démissionnaire, Michel Aoun, se sont ensuite enchaînées. Ce lundi, l’Emir du Koweït, Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a annoncé qu’il n’y sera pas lui aussi.

Concernant la participation du roi Mohammed VI, elle n’est toujours pas confirmée. Dimanche, Nasser Bourita a donné des nouvelles, faisant savoir que le Souverain conditionne son déplacement à une atmosphère saine.  «Le roi Mohammed VI décidera si les conditions de sa participation au sommet d’Alger sont réunies», a-t-il lancé.

À toutes ces absences de taille, s’ajoutent les violations du protocole et des pratiques organisationnelles, laissant planer un sérieux doute sur le succès de ce sommet, sur lequel le régime algérien tient énormément pour redorer son blason.

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