Présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la cérémonie d’ouverture de ce colloque a eu lieu en présence de Fouzi Lekjaa, ministre délégué au budget et président de l’AMIF, de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, de Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale, de Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc, et de Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.
Appel à la mobilisation générale
Selon Aziz Akhannouch, la réussite de ce projet important dépend de l’adhésion et la contribution de toutes les parties prenantes et nécessite ainsi une mobilisation globale, conformément aux Hautes orientations royales. Il a fait savoir que ce projet requiert l’implication des partenaires sociaux, du patronat, des chambres professionnelles ainsi que des collectivités territoriales. Le but est de garantir la mise en place de ce chantier royal et donner une impulsion à l’enregistrement des catégories concernées et élargir la base des adhérents aux travailleurs non-salariés. La transformation digitale et la qualité des ressources humaines dédiées constituent également des leviers qui conditionnent la viabilité et les performances de la protection sociale.
De son côté, Khalid Aït Taleb a réaffirmé que ce chantier vise la création d’une société forte, inclusive, égalitaire et solidaire. «Il ne constitue pas un défi technique seulement, mais requiert la création d’un environnement mobilisateur, un portage politique fort, une appropriation par tous les acteurs concernés, une ingénierie judicieuse, un processus juridique, institutionnel, technique et financier ainsi qu’une grande capacité de notre administration pour orchestrer la conduite du changement y afférent», a-t-il fait valoir.
Fouzi Lekjaa a qualifié le projet de protection sociale de «tournant historique et de révolution» sociale au Maroc, sans donner plus de détails sur le mode de financement. Celui qui occupe également le poste de président de l’Association des membres de l’inspection générale des finances (AMIF) a toutefois invité toutes les bonnes volontés à «travailler la main dans la main afin que personne ne reste en marge de cet important chantier».
Parallèlement, Abdellatif Jouahri a relevé que la généralisation de la protection sociale nécessitera une contribution «significative» de l’État, compte tenu de la faible capacité contributive d’une large part de la population. D’après lui, les défis consistent à mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires.
Pour Nadia Fettah Alaoui, ce chantier est un excellent levier pour réduire la taille du secteur informel. Mais, pour réussir ce projet, il faudrait, selon elle, faire preuve d’imagination et d’innovation pour développer de nouveaux mécanismes, tout en générant les sources de financement dont le système a besoin pour sa pérennité.
L’ambassadrice de France au Maroc a, pour sa part, souligné que la protection sociale était une grande réforme dans le domaine de la sécurité sociale qui engagera le Royaume dans de profondes mutations sociales et économiques. Elle a également rappelé que ce chantier répondait à l’appel du roi Mohammed VI à transformer le dispositif de protection sociale en garantissant la couverture sociale au profit de tous les Marocains.
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Lutter contre la déperdition scolaire
Intervenant à un panel ce mercredi, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a souligné que les allocations familiales constituent un moyen important pour lutter contre la déperdition scolaire. Selon lui, la question de revenus des familles constitue le premier facteur derrière l’abandon des élèves de l’école.
Dans son intervention, il a assuré que le volet appui social aux élèves et parents contribue fortement au renforcement de l’équité et l’égalité de chances. Objectif : favoriser la scolarisation et réduire donc l’abandon, dont le taux reste assez élevé.
Benmoussa n’a pas manqué de rappeler que près de 330.000 élèves ont quitté les bancs de l’école l’an dernier dans les trois cycles du secteur public. Un phénomène qui représente un vrai défi pour le système éducatif à cause de son coût social et économique.
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Immatriculation de plus de deux millions de travailleurs non-salariés
À ce jour, plus de deux millions de travailleurs non-salariés ont été immatriculés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS). Un chiffre révélé par le directeur général de l’organisme, Hassan Boubrik.
Dans le détail, 840.000 sont agriculteurs, 380.000 artisans, près de 300.000 autoentrepreneurs et 250.000 artisans et commerçants assujettis au régime de contribution professionnelle unique
Sur les deux millions, 330.000 personnes ont déjà commencé à déclarer leurs familles (conjoints et enfants) pour bénéficier effectivement de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Le patron de la CNSS a également fait savoir que l’organisme traite quotidiennement 2.000 dossiers de l’AMO qui proviennent de ces travailleurs non-salariés.
Il est à rappeler que pour élargir son programme de protection sociale, le Maroc a récemment reçu un financement de 87 millions d’euros de la part de la Banque africaine de développement (BAD). Il a été précédé par un soutien de la Banque Mondiale (500 millions de dollars) et un autre de l’Agence française de développement (150 millions d’euros).
Le calendrier de déploiement de la réforme sociale, dont le coût global annuel s’élève à près de 51 milliards de DH, vise la généralisation de l’AMO en 2021-2022, la généralisation des allocations familiales en 2023-2024 et la généralisation de la retraite et de l’indemnité pour perte d’emploi à l’horizon 2025.
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