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Lors de la 4ème Conférence ministérielle annuelle de l’initiative AAA, tenue en marge du Salon international de l’agriculture (SIAM) à Meknès, Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a plaidé pour le développement du financement mixte et des obligations vertes. Ces mécanismes visent à accélérer l’adaptation climatique de l’agriculture africaine, un enjeu important pour le continent.
Chami a souligné l’importance de déployer des produits financiers adaptés au secteur agricole, tels que les assurances indicielles, et d’exploiter efficacement le marché carbone. Selon lui, l’efficacité de ce dernier repose sur un échange de droits d’émission de carbone à un prix juste. Il a également insisté sur la nécessité d’impliquer davantage les citoyens et le secteur privé local dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’adaptation climatique.
Pour optimiser l’impact de ces initiatives, il préconise de renforcer les capacités locales pour assembler des projets bancables, promouvoir l’approche intégrée eau-énergie-sécurité alimentaire, et encourager l’innovation ainsi que la recherche et le développement. Ces actions visent à concevoir des solutions adaptées aux défis spécifiques de l’Afrique.
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Stratégies financières pour l’adaptation climatique en Afrique
En outre, Chami a rappelé les recommandations du CESE pour améliorer l’accès au financement. Cela inclut la réforme de l’architecture financière internationale pour simplifier l’accès aux fonds multilatéraux et augmenter les investissements dédiés à l’adaptation en Afrique. Il a également suggéré la création d’un mécanisme régional d’évaluation du risque souverain pour réduire les coûts d’emprunt et soutenir des financements économiquement viables.
Le président du CESE a aussi proposé de réviser le système des taux d’intérêt pour les droits de tirage spéciaux et d’élargir l’assiette fiscale pour augmenter les ressources intérieures, notamment en taxant davantage les activités polluantes.
Selon Chami, le financement actuel de l’adaptation en Afrique est insuffisant pour couvrir les besoins croissants du continent. Il prévoit que, d’ici 2050, le coût de l’adaptation pourrait s’élever de 20 à 50 milliards de dollars par an pour un réchauffement de +1,5°C, à plus de 100 milliards de dollars par an pour un réchauffement de +4°C.
Défis du financement climatique en Afrique
Ahmed Réda Chami a également pointé du doigt l’insuffisance des fonds alloués à l’adaptation comparativement à ceux destinés à l’atténuation, ainsi que la complexité d’accès aux fonds climatiques, souvent offerts sous forme de prêts non concessionnels, qui accentuent la pression de la dette sur le continent.
Il a également critiqué les conditions rigoureuses imposées par les mécanismes de financement multilatéraux, comme le fonds vert pour le climat, qui rendent difficile la réponse aux exigences techniques et financières, exacerbées par un manque de données et d’expertise locale pour développer des projets bancables.
Les défis de la mal-adaptation et l’action climatique Selon Chami
Par ailleurs, il a abordé la problématique de la «mal-adaptation», où le manque de planification et de priorisation, couplé à un déficit de données et à une ignorance des besoins réels des citoyens, creuse la vulnérabilité des communautés et augmente ainsi les besoins en financement.
En tant que président de l’Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA), Chami a mentionné une étude de perception couvrant 16 pays africains, qui a récolté les opinions de 8.200 citoyens. Les résultats ont inspiré un plaidoyer pour une action climatique adaptée aux réalités africaines, visant à influencer les politiques gouvernementales et internationales.
Ce plaidoyer se traduit par des actions spécifiques au niveau des pays, visant à intégrer les besoins des citoyens dans les Contributions déterminées au niveau national (CDN). L’UCESA a également lancé des études sur la mobilité climatique pour intégrer cette dimension dans les plans de développement national.
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Le CESE et UCESA
Chami a souligné le rôle du CESE dans la production de recommandations politiques et la mobilisation de financements pour renforcer l’intégration régionale du Maroc en Afrique. Il a rappelé la position particulière de l’Afrique, continent le moins polluant mais parmi les plus vulnérables aux changements climatiques, soulignant une double injustice.
En conclusion, Chami a affirmé l’engagement de l’UCESA à collaborer étroitement avec l’initiative AAA pour identifier et promouvoir des solutions locales efficaces contre le changement climatique et l’insécurité alimentaire croissante, en marge de la 16ème édition du SIAM qui se déroule sous le thème «Climat et agriculture : Pour des systèmes de production durables et résilients».
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