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SIAM : l’eau, un véritable enjeu pour le Maroc

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Les premiers mètres cubes d'eau du bassin du Sebou sont arrivés, lundi 28 août, au bassin du Bouregreg © DR

Le Maroc traverse une sècheresse sans précèdent dans un contexte bouleversé par le changement climatique. La rareté de l’eau est de plus en visible tant sur le plan agricole que dans la vie de tous les jours. C’est dans ce sens qu’une conférence a eu lieu en marge du salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM), l’occasion pour les acteurs du secteur d’échanger sur cette question vitale qui engage l’avenir du Royaume.

Le ministère de l’Equipement et de l’Eau a annoncé que les dernières pluies ont permis de remplir les barrages du Maroc à hauteur de 31,79% avec un volume de retenues de plus de 5,124 milliards de mètres cubes (m3). Ces précipitations exceptionnelles représentent une évolution par rapport au taux de 23,2% enregistré à fin janvier. Toutefois, ce résultat reste en deçà de celui établi à la même période de l’année passée en 2023, qui était de 34,53% avec un volume de retenues de 5,576 milliards de mètres cubes.

Cinq barrages affichent un taux de remplissage de 100%. Il s’agit des barrages de Nakhla, Chefchaouen, Acharif Al Idrissi, Oued Za, Bouhouda, sachant que leur capacité ne dépasse pas les 300 millions des m3, pouvait-on lire dans leur communiqué.

Lire aussi : Journée nationale du consommateur : une 11e édition axée sur l’économie de l’eau

Le même texte note que plusieurs barrages avaient affiché des taux de remplissage supérieurs à 50% : à savoir, Tanger-Med (83%), Smir (90,2%), Moulay El Hassan Ben Al Mahdi (67,7%), Mechraa Hammadi (57,6%) Al Wahda (56,3%) et Sidi Driss (98,9%).

C’était aussi pareil pour les barrages de Sidi Chahed (50,6%), Bab Louta (53,7%), Michlifen (57,3%), Timinoutine (79,1%), Sidi Mohamed Ben Slimane El Jazouli (72,4%), ainsi que ceux de Yacoub El Mansour, Abou Abbass Sebti et Sidi Saïd Maâchou dont les taux de remplissage se sont chiffrés respectivement à 86,9%, 78% et 76,7%.

Une situation hydrique alarmante

Mais la réalité de ces chiffres maquille une situation hydrique plus inquiétante, comme l’explique Abderrahim Haddouga de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou. Il a affirmé que la situation du bassin de Sebou est à l’image des autres bassins du royaume. Il s’exprimait en marge du salon international de l’agriculture du Maroc dans une conférence qui avait comme thème « Economie circulaire et gestion durable de l’eau dans l’industrie de l’emballage ».

Il explique que la population oublie souvent que le Maroc est un pays aride à semi-aride. L’année hydrologique 2022/2023, qui s’est étalé de septembre 2022 à août 2023, a vu le pays enregistrer un déficit de plus de 70% des apports d’eau. Entre septembre 2023 et avril 2024, un déficit de 69% a été enregistré, en dépit des pluies exceptionnelles survenues lors du mois de mars. Sans ces averses, le taux allait être à plus de 88% de déficit.

Lire aussi : Augmentation de 9% de la pluviométrie par rapport à 2023

Le bassin de Sebou a enregistré son pire taux de remplissage avec 36%, « du jamais vu en début d’année. Après les dernières pluies, il est passé à 48%. Plus de 70% de ce volume est stocké dans le barrage de Wahda. Ce bassin représente 40% en eau sur le plan national. Nous avons le bassin de lokhlass qui totalise plus de 80% des ressources en eau actuellement disponible niveau de la réserve en eau », fait savoir le spécialiste.  Ce qui veut dire que les autres bassins sont presque asséchés.

Selon lui, l’eau est un facteur de développement socio-économique qui doit être l’affaire de tous. Car c’est une ressource irremplaçable. Il faut que tout le monde se mette à la préservation de celle-ci pour permettre aux générations à venir de pourvoir en bénéficier.

Lire aussi : Stress hydrique : taux de remplissage des barrages à 31,79%

Il ajoute qu’il « faut recentrer la problématique de l’eau dans le débat des politiques publiques. Les acteurs politiques doivent savoir que l’eau n’est pas renouvelable. S’il n’y a plus d’eau dans les forages ou bassins, c’est toute l’activité économique du pays qui va disparaître ».

Chaque année, les nappes phréatiques s’affaisse de deux à trois mètres, mais cette année a noté des baisses de cinq mètres dans certaines zones, a signalé Abderrahim Haddouga.

Il affirme que s’il n’y avait pas l’interconnexion des bassins, les villes comme Casablanca ou Rabat allaient manquer d’eau. Tout en soulignant la gravité de situation, il a lancé un appel aux autorités afin que ces dernières puissent prendre des dispositions particulières.

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