Accueil / Société

Sexe de l’enfant : baisse de la préférence pour la descendance masculine

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Plus de la moitié des femmes marocaines ne déclarent aucune préférence pour le sexe de l’enfant désiré, et celles qui la déclarent penchent pour les filles. C’est ce qui  ressort du dernier numéro de la publication les « Brefs du Plan » du HCP. Intitulée « Préférence relative au sexe de l’enfant au Maroc : Désir de répartition équilibrée et penchant vers la descendance féminine », l’étude révèle que les préférences des femmes marocaines quant au sexe de l’enfant changent en fonction de l’historique de la fécondité.

Au Maroc, comme dans d’autres pays arabes et musulmans, les garçons étaient souvent favorisés par rapport aux filles en raison de traditions et de valeurs historiques. Cette préférence pour les garçons était liée à la perception de leur rôle comme soutien financier de la famille et agent de perpétuation de la lignée familiale.

Dans le dernier numéro de sa publication les « Brefs du Plan », intitulé « Préférence relative au sexe de l’enfant au Maroc : Désir de répartition équilibrée et penchant vers la descendance féminine », le Haut-Commissariat au plan (HCP) s’est penché sur les préférences en matière de sexe de l’enfant chez les femmes marocaines mariées.

En se basant sur les données issues de l’enquête nationale sur la santé de la mère et de l’enfant (ENSME)-1997 et de l’enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF)-2018, l’étude tente de savoir si les femmes marocaines mariées et désireuses d’avoir un premier enfant ou un enfant supplémentaire continuent à préférer la descendance masculine, ou si leurs préférences ont changé.

Lire aussi : HCP : le Maroc fait face à un vieillissement rapide de sa population

Plus de la moitié des femmes ne déclarent aucune préférence

Selon l’étude, plus de la moitié des femmes marocaines ne déclarent aucune préférence pour le sexe de l’enfant désiré.

«Au Maroc, il est difficile de généraliser en affirmant qu’il y a une absence de préférence en matière du sexe de l’enfant, car les attitudes et les pratiques peuvent varier selon les régions, les milieux socio-économiques, les niveaux d’éducation et les traditions culturelles. Cependant, à partir des années 2000, il semble que la préférence pour un sexe spécifique de l’enfant n’est plus très répandue au Maroc», relève le HCP.

En effet, selon le rapport sur les résultats de l’ENSME-1997, «la préférence pour le sexe masculin n’est pas vraiment prioritaire pour les femmes enquêtées comme elle l’a été auparavant», souligne le HCP. Il note, dans ce sens, que près de la moitié des femmes mariées désireuses d’avoir un enfant à l’avenir ne déclaraient aucune préférence quant au sexe de cet enfant.

De plus, cette indifférence à l’égard du sexe de l’enfant a connu une augmentation, passant de 49% en 1997 à 54,4% en 2018 (ENPSF-2018), affirme la même source.

Dans le détail, l’indifférence quant au sexe de l’enfant désiré a connu une augmentation en milieu urbain, passant, selon le HCP, de 44,6% en 1997 à 52,2% en 2018. Cela a engendré en conséquence une baisse de la préférence pour la descendance masculine, passée de 25,6% à 19%, et une légère baisse de la préférence pour la descendance féminine, passée de 29,8% à 28,8% pendant la même période.

En milieu rural, l’indifférence par rapport au sexe de l’enfant a augmenté de 52,7% en 1997 à 57,2% en 2018, et la préférence pour les garçons a baissé de 26,4% à 19,5% sur la même période.

S’agissant des femmes ayant déclaré une préférence quant au sexe de l’enfant désiré, le HCP fait observer une neutralité vis-à-vis de l’identité sexuelle de l’enfant. Il note qu’en 1997, 26% des femmes marocaines désiraient avoir un garçon alors que 25% désiraient une fille. Cependant, en 2018, 26,4% des femmes souhaitaient avoir une fille, contre 19,2% penchaient vers un garçon.

Ainsi, la tendance vers la préférence des filles chez les femmes rurales a augmenté, passant de 20,9% en 1997 à 23,3% en 2018. Pour les citadines, la préférence des filles au détriment des garçons s’est renforcée au fil du temps (29,8% contre 25,6% en 1997, et 28,8% contre 19% en 2018).

Tout dépend de l’historique de la fécondité

Par ailleurs, le HCP explique que les préférences des femmes quant au sexe de l’enfant peuvent varier en fonction de l’historique de leur fécondité. Il relève ainsi que l’indifférence vis-à-vis du sexe de l’enfant désiré est plus élevée chez les femmes ayant le même nombre de garçons et de filles et chez les femmes n’ayant aucun enfant.

L’indifférence quant au choix du sexe de l’enfant désiré chez les femmes sans enfant a toutefois connu une légère baisse, passant de 84% en 1997 à 82,5% en 2018. Cela résulte d’une baisse en milieu urbain de 82,8% à 78,4% et d’une hausse en milieu rural de 84,8% à 88,3% durant la même période.

Concernant les femmes ayant le même nombre de garçons que de filles, cette indifférence a connu une hausse, passant de 79% en 1997 à 86,5% en 2018, accompagnée d’une hausse en milieu urbain de 79,2% à 85,1% et en milieu rural de 78,9% à 88% durant la même période.

Pour les femmes ayant des enfants de même sexe, l’indifférence quant au choix du sexe de l’enfant est moins élevée. Cette indifférence est en corrélation négative avec le nombre d’enfants du même sexe. L’indifférence quant au choix du sexe de l’enfant désiré est plus élevée chez les femmes ayant seulement des filles que chez celles ayant seulement des garçons.

En outre, le HCP révèle que la préférence d’avoir un enfant supplémentaire de sexe féminin est prioritaire au fur et à mesure que le nombre de garçons augmente parmi le nombre d’enfants vivants et la préférence d’avoir un garçon est prioritaire au fur et à mesure que le nombre de filles augmente parmi le nombre d’enfants vivants.

Ainsi, les femmes marocaines qui ont exprimé leur préférence quant au sexe de l’enfant désiré ont tendance à souhaiter un enfant de chaque sexe ou une répartition équilibrée de leurs enfants selon le sexe, puisqu’elles prennent en considération le sexe des enfants déjà nés dans la formulation de leurs préférences quant au sexe de l’enfant désiré.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Alerte Météo : fortes rafales et des tempêtes de poussières

Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange pour ce jeudi en raison de prévisions de fortes rafales.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024

Logements étudiants : la crise persiste

Société - Azzedine El Midaoui, a mis en avant les défis que rencontrent les résidences universitaires au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024

Inondations en Espagne : le Maroc envoie 70 secouristes à Valence

Monde, Société - Le ministère de l’Intérieur annonce l’arrivée d’équipes spécialisées dans l’extr action et le transport des boues du Maroc.

Mbaye Gueye - 13 novembre 2024

Mpox : un test PCR 100 % marocain validé par Africa CDC

Afrique, Société, Société - Africa CDC a récemment approuvé un test PCR pour la détection de la mpox, produit localement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024

4,7 tonnes de haschich saisie aux Canaries

Société - Une opération conjointe entre la Garde civile espagnole et la DGST marocaine a permis l’interception de 4,7 tonnes de haschich.

Ilyasse Rhamir - 12 novembre 2024

Les avocats reprennent le chemin des tribunaux

Société - Le ministère de la Justice s’est engagé à ouvrir les discussions en collaboration avec les parties concernées.

Mbaye Gueye - 12 novembre 2024

Casablanca : partenariat pour promouvoir l’entrepreneuriat sportif chez les jeunes

Société - Deux conventions de partenariat ont été signées dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat sportif auprès des jeunes.

Farah Nadifi - 12 novembre 2024

Berkane : l’INDH soutient l’employabilité des jeunes à travers deux nouveaux accords-cadres

Société - Deux accords-cadres ont été signés lundi à Berkane afin de renforcer l'employabilité des jeunes dans des secteurs stratégiques.

Farah Nadifi - 12 novembre 2024
Voir plus

Sous la présidence de la princesse Lalla Meryem, plus de 1.500 actes dentaires réalisés pour des enfants

Société -1.500 actes dentaires pour les élèves du Groupe scolaire Melloussa, situé dans la province de Fahs-Anjra.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Tétouan : un élan solidaire pour les malades du cancer

Société - Les 11 et 12 janvier prochains, Tétouan accueillera des journées de sensibilisation organisées par l’association « Le cancer, nous sommes tous concernés ».

Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025

La chanteuse populaire, Imane Tsunami, n’est plus

Société - Imane Tsunami nous a quittés ce mardi à l'âge de 45 ans, succombant à une intoxication alimentaire après plusieurs jours de soins

Rédaction LeBrief - 17 octobre 2023

Al Haouz : le silence des zones oubliées

Dossier - Le 8 septembre 2023, la région d’Al Haouz, au Maroc, fut secouée par un séisme d'une rare violence.

Sabrina El Faiz - 7 septembre 2024

Al Haouz : l’espoir renaîtra-t-il sous les tentes ?

Dossier - "Le monde a peut-être les yeux rivés sur Gaza actuellement, mais il semble avoir oublié notre tragédie".

Chaima Aberni - 7 septembre 2024

Al Haouz : des entrepreneurs escroquent les sinistrés

Société - Des entrepreneurs profitent de la crédulité des sinistrés d'Al Haouz pour les arnaquer.

Mouna Aghlal - 3 janvier 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire