Le douar Imine Talaint, relevant de la commune rurale d'Angal, dans la province d'Al Haouz, a été pratiquement rayé de la carte par le séisme. © Le360
À la suite du tremblement de terre du 8 septembre dernier, les scientifiques sont déterminés à revoir la carte sismique du pays (dernière révision en 2011). Cette fois, ils comptent utiliser des technologies de pointe, notamment les données GPS. Contacté par la journaliste de Médias24, Basma Khirchi, Nacre Jabour, directeur de l’Institut national de géophysique, a livré plusieurs explications. Il précise que ladite actualisation s’étalera sur plusieurs années. C’est un travail titanesque qui mobilisera toute la communauté scientifique. L’annonce des premières conclusions est prévue dans les mois à venir.
Surveillance intensive dans la région épicentrale
Dans le cadre du protocole d’intervention post-sismique, un réseau sismique temporaire a été déployé dans la région épicentrale. Ce dernier est supervisé par une équipe du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST). Ce réseau joue un rôle crucial en surveillant divers éléments, dont les barrages. Son objectif et de mieux comprendre les répercussions sismiques à long terme.
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Changement de paradigme : redéfinition des zones à risque
Selon la révision du Règlement de construction parasismique de 2000, le Maroc est divisé en cinq bassins distincts, rapporte Basma Khirchi. Les villes d’Al Hoceima/Nador dans le Nord-Est et Agadir dans le Sud-Ouest sont traditionnellement les plus exposées aux séismes. Pourtant, le séisme du 8 septembre a bousculé cette classification. La province d’Al Haouz, considérée à risque modéré, a été touchée, remettant en question l’ensemble de la carte sismique du pays. Les villes plus au sud du pays pourraient également voir leur statut révisé, voire l’introduction d’une sixième zone à risque. Cette refonte totale est maintenant à l’étude.
Dynamique sismique passée
L’examen de la sismicité historique montre que le Maroc est exposé à des séismes de diverses magnitudes. Ils étaient principalement situés entre 3,5 et 4,5 sur l’échelle de Richter, avec une concentration dans le Nord-Est. Les séismes les plus forts, entre 4,6 et 5,5, touchent le Nord-Est, le Moyen Atlas et le Haut Atlas.
Taj-Eddine Cherkaoui, expert en sismologie, attribue cette activité sismique à la collision des plaques tectoniques africaine et eurasiatique. Il souligne à nos confrères que cette activité est particulièrement intense dans la région bético-rifaine, englobant le sud-est de l’Espagne, la mer d’Alboran et le nord du Maroc. Cette collision a engendré des séismes majeurs, notamment celui d’Al Hoceima en 2004.
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Tout le Maroc, sauf le Sahara, est sismique
Le directeur de la Géologie au ministère de la Transition énergétique et de l’Environnement, Ahmed Benlakhdim, insiste sur le fait que le Maroc, exception faite du Sahara, est sujet aux séismes. Il précise que les provinces du Sud sont exemptes de risque sismique. Jusqu’à présent, cette région n’a connu aucun tremblement, précise-t-il.
Forces Tectoniques en Action
Abderrahmane Soulimani, professeur de géologie structurale à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, a également été contacté par nos confrères. Il leur a confié que les mouvements sismiques découlent de l’interaction entre les plaques tectoniques constituant la croûte terrestre. Les zones en bordure de ces plaques sont davantage soumises à ces mouvements. Ils présentent donc, ajoute-t-il, un risque sismique élevé. A contrario, les régions plus éloignées des plaques sont moins exposées à ces forces tectoniques et affichent un risque sismique moindre.
En somme, la mise à jour de la carte sismique, l’application de normes parasismiques dans la construction et la sensibilisation de la population sont autant de mesures cruciales pour mieux préparer le Maroc à affronter les futurs séismes. La dynamique géologique du pays exige une collaboration étroite entre les autorités et la société civile afin de minimiser les risques et de protéger la vie des citoyens.
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