Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Séisme : l’historique tragique du Maroc

Séisme : l’historique tragique du Maroc

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, le Maroc a été secoué par l’un des plus violents tremblements de terre de son histoire, provoquant la mort d’environ 3.000 personnes. Toutefois, d’autres séismes meurtriers avaient marqué, par le passé, l’histoire du pays. Quels sont ces tremblements de terre ? Le Maroc est-il une zone à risque sismique ? Faut-il craindre des répliques aussi fortes que la secousse de vendredi ? … À ces interrogations, répond le sismologue, Kamal Agharroud.

Temps de lecture : 5 minutes

Il compte parmi les séismes les plus dévastateurs de l’histoire du Maroc. Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, un tremblement de terre d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter a entraîné la perte de près de 3.000 vies dans la région de Marrakech. Plus de 5.000 personnes ont été blessées. C’était la catastrophe naturelle la plus destructrice que le Royaume ait connue depuis plus de cinquante ans.

Situé à la frontière de la plaque tectonique africaine et de la plaque eurasienne, le Maroc est une région sujette aux tremblements de terre depuis des siècles. Ces plaques se déplacent l’une vers l’autre à un rythme d’approximativement 1 à 2 cm par an, et leur convergence provoque une compression des roches du sous-sol, conduisant parfois à des séismes.

Lire aussi : Séisme d’Al Haouz : relogement, reconstruction…ce qui attend les citoyens touchés

Les séismes les plus marquants de l’histoire du Maroc

Le 29 février 1960, la ville touristique d’Agadir a été secouée par le séisme le plus meurtrier de l’histoire du Royaume. Environ 12.000 personnes ont perdu la vie après un tremblement de terre d’une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter. Un tsunami a également dévasté une partie de la ville, composée de bâtiments ne répondant pas aux normes sismiques.

Plus de quarante ans plus tard, le Maroc a de nouveau été frappé par un puissant tremblement de terre. Enregistré à une magnitude de 6,3, le séisme d’Al Hoceïma, survenu le 24 février 2004, a entraîné la mort de 628 personnes.

En fouillant dans les archives du pays, le souvenir du séisme de Lisbonne en 1755 demeure l’un des plus douloureux pour le Maroc. Le 1er novembre, un séisme d’une magnitude estimée entre 8,5 et 9 a frappé la capitale portugaise, se propageant jusqu’au Maroc. Les villes côtières de Rabat, Agadir et Tanger ont été touchées, provoquant la mort de 10.000 personnes.

À deux reprises, la ville de Fès a été secouée par des tremblements de terre. Le premier, survenu en 1624, aurait causé la mort de milliers de personnes, tandis qu’en 1522, un séisme avait déjà provoqué d’importants dégâts.

Lire aussi : Séisme d’Al Haouz : la facture s’annonce salée

Séisme d’Al Haouz : était-il prévisible ?

Joint par nos soins, le sismologue Kamal Agharroud affirme que «c’est très difficile, voire impossible de prévoir un tremblement de terre, incluant celui d’Al Haouz. Pourtant, nous pouvons savoir les zones à activité sismique en se basant sur la sismicité historique et instrumentale». De même, «l’analyse de la tectonique active nous permet généralement de cartographier les différentes failles actives et qui peuvent générer des séismes avec des magnitudes plus élevées et de comprendre leurs comportements», a-t-il ajouté.

Selon le géologue, «la zone touchée (Haut-Atlas) est une zone à activité sismique modérée, donc un tel événement là-bas reste possible. Pourtant, une magnitude 7 dans une zone à activité sismique modérée est inattendue».

Interrogé sur d’éventuelles répliques suite au séisme de vendredi dernier, l’expert a soutenu que «les répliques sont normales après un tel événement pour libérer l’énergie accumulée, mais sont souvent moins fortes que l’origine. Rare de trouver une réplique plus forte qu’un tremblement de terre qui a été déclenché en premier».

Et, d’ajouter que «si on voit la distribution spatiale de la sismicité instrumentale, ainsi que les études qui ont été menées, je peux parler de trois zones dont l’aléa sismique est important». D’abord, le sismologue a cité la zone d’Al Hoceima ou le Rif central et sa façade maritime (ex. événements de 1994 et 2004). Il a également évoqué les zones Fès-Meknès-Moulay Driss Zarhoun (ex. événements 1755 et 1773). Il a expliqué que cette région n’est pas connue de tous par les séismes, mais il existe l’aléa, tout en proposant de lire son article scientifique dans un journal prestigieux qui parle de cela (Section 5.3). Enfin, il y a la chaîne atlasique (ex. événements 1960 à Agadir, 2019 à Midelt, et 2023 à Al Haouz).

«Donc, toutes ces zones là où il y a l’activité sismique, il convient généralement de prendre en compte la probabilité de survenue de séismes», a-t-il conclu.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Séisme

Stress au travail au Maroc, un défi insurmontable ?

Le rapport 2024 de Gallup sur l’état du lieu de travail mondial met en lumière des tendances globales sur l’engagement des employés, leur sa…
Séisme

Le Maroc au cœur des routes migratoires

Le rapport 2024 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur les migrations internationales met en lumière de…
Séisme

Heures sup des enseignants dans les écoles privées : un sentiment de déjà vu

Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, a annoncé que les enseignants peuvent …
Séisme

Les avocats reprennent le chemin des tribunaux

L’Association des Barreaux des Avocats du Maroc, a décidé de suspendre la grève. Cette annonce intervient après deux réunions tenues le mini…
Séisme

Comment la population marocaine a-t-elle évolué de 1960 à 2024 ?

Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2024 (RGPH 2024), publié par le Haut-Commissariat du plan (HCP), a permis…
Séisme

Santé : retour sur la grève des médecins internes et résidents

La Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) monte au créneau. Ils ont décidé de déclencher une grève les 7 et 8 novemb…
Séisme

PLF 2025 : le Maroc mise sur l’égalité des genres

Le Maroc poursuit ses efforts pour atteindre l’égalité des genres à travers un dispositif de Budgétisation sensible au genre (BSG), un cadre…
Séisme

RPM 2024 : IA et photographie, révolution ou menace ?

L’intelligence artificielle (IA) transforme de nombreux secteurs et la photographie n’échappe pas à cette révolution. Les technologies basée…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire