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Quatre jours après le tremblement de terre qui a frappé le Maroc, le nombre des victimes ne cesse de s’aggraver. Selon un dernier bilan publié par le ministère de l’Intérieur, au moins 2.901 personnes ont trouvé la mort dans le puissant séisme qui a secoué le pays dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 septembre, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique à Marrakech et plusieurs autres villes. Et, au moins 5.530 personnes ont été blessées dont plusieurs sont dans un état critique.
Ce séisme, de magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter, a dévasté des villages entiers composés principalement de maisons en terre ou en argile, situés dans des régions montagneuses du Haut-Atlas. Dans cette zone, les glissements de terrain ont encore rendu difficile l’accès aux villages touchés.
Les secouristes locaux appuyés par des équipes étrangères tentent d’accélérer les recherches pour retrouver d’éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leurs maisons. Les autorités locales et les organismes de secours ont mis en place des centres d’hébergement d’urgence dans certaines zones touchées pour offrir un abri temporaire aux personnes déplacées. Ces centres sont équipés de lits, de nourriture, d’eau potable et de services médicaux de base.
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Reconstruction des zones touchées
En application des Hautes instructions du roi Mohammed VI émises lors d’une séance de travail présidée par le Souverain, samedi dernier au palais royal de Rabat, concernant l’examen de la situation à la suite du tremblement de terre dans la province d’Al Haouz, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé une réunion, lundi 11 septembre à Rabat. Cette réunion avait pour but de superviser les actions de la Commission interministérielle chargée de mettre en place un programme d’urgence de réhabilitation et d’aide à la reconstruction des habitations dévastées dans les zones sinistrées, dans les plus brefs délais.
ﺗرأس ﺻﺎﺣب اﻟﺟﻼﻟﺔ اﻟﻣﻠك ﻣﺣﻣد اﻟﺳﺎدس، ﻧﺻره ﷲ، ﻣرﻓوﻗﺎ ﺑﺻﺎﺣب اﻟﺳﻣو اﻟﻣﻠﻛﻲ وﻟﻲ اﻟﻌﮭد اﻷﻣﯾر ﻣوﻻي اﻟﺣﺳن، ﺑﻌد زوال اﻟﺳﺑت 9 ﺷﺗﻧﺑر 2023 ﺑﺎﻟﻘﺻر اﻟﻣﻠﻛﻲ ﺑﺎﻟرﺑﺎط. pic.twitter.com/oYGmQnenN7
— رئيس الحكومة المغربية (@ChefGov_ma) September 9, 2023
Lors de cette rencontre, Aziz Akhannouch a souligné que son gouvernement se mobilise pleinement derrière le Roi pour intensifier les opérations de secours, accélérer les mesures liées à la gestion de cette crise, et garantir un soutien continu aux citoyens des zones affectées. Il a également insisté sur la nécessité de maintenir la prestation des services publics, comme l’indique un communiqué du département du chef du gouvernement.
Selon Akhannouch, la commission est en train de développer une vision pour mettre en pratique les Hautes instructions royales relatives à la reconstruction des zones touchées et à l’indemnisation des personnes sinistrées ayant perdu leur logement. Il a précisé que cette vision sera officiellement annoncée dans les prochains jours, après qu’elle soit affinée au cours de cette semaine.
De plus, il a mentionné qu’une offre claire et détaillée est en cours d’élaboration et sera également présentée dans les prochains jours. Il a aussi indiqué que des efforts sont actuellement déployés pour trouver des solutions d’hébergement pour la population en prévision de la reconstruction des logements.
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Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme
Face aux répercussions du séisme, un fonds spécial a été mis sur pied pour recueillir les contributions volontaires et coordonner les efforts de réhabilitation et de reconstruction dans les zones impactées.
Lundi 11 septembre, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a exposé aux deux Chambres du Parlement le projet de décret n°2.23.811 qui établit un compte spécial intitulé «Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre ayant frappé le Royaume du Maroc». Cette initiative découle des directives royales.
Ce projet de décret a été présenté au cours d’une séance conjointe entre la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants et la Commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers. Les présidents des deux chambres, Rachid Talbi Alami et Enaam Mayara, étaient présents, conformément aux dispositions de l’article 70 de la Constitution et de l’article 26 de la Loi organique relative à la loi de Finances.
Lors de cette réunion, Lekjaâ a expliqué que ce compte sera destiné à recueillir les contributions volontaires de solidarité des citoyens ainsi que des organismes privés et publics. Il aura pour principal objectif de financer les dépenses liées au programme d’urgence visant à réhabiliter et soutenir la reconstruction des habitations détruites dans les zones touchées par le séisme.
De plus, ce compte servira à financer les dépenses liées à l’assistance des personnes en difficulté, notamment les orphelins et les individus vulnérables, ainsi que l’aide immédiate aux sans-abri suite au séisme, en couvrant leurs besoins essentiels tels que le logement, la nourriture et d’autres besoins primordiaux.
De même, ce compte prendra en charge les dépenses destinées à encourager les acteurs économiques à reprendre rapidement leurs activités dans les zones touchées. Il financera aussi la constitution des réserves et des stocks de produits de première nécessité dans chaque région du Royaume, pour faire face à tout type de catastrophe, en plus de toutes les dépenses liées à la gestion des effets de ce séisme.
— Bank Al-Maghrib (@BankAlMaghrib) September 10, 2023
Combien de temps pour tout reconstruire ?
À l’heure actuelle, le coût des dégâts causés par le séisme n’a pas encore été évalué avec précision. Une chose est certaine, effacer les cicatrices de cette catastrophe prendra du temps, d’autant plus que certains villages reculés ont été presque totalement détruits par le tremblement de terre.
Patrick Coulombel, co-fondateur de la fondation française «Architectes de l’urgence» a expliqué sur la chaîne de télévision française d’information en continu LCI : «Une fois que les problèmes liés à la préservation des vies humaines et à la fourniture de nourriture auront été résolus, il sera essentiel de procéder rapidement à un relogement d’urgence». Il a ajouté que «la transition vers des logements permanents doit ensuite être envisagée, car cela éviterait un vide entre les deux étapes. Cette transition est cruciale, mais sa mise en œuvre s’annonce complexe et surtout chronophage».
Selon le responsable, «bien que de nombreuses actions puissent être entreprises en un ou deux ans, il faut généralement cinq ans pour que les effets d’une catastrophe de cette envergure commencent à s’atténuer». «Pour parvenir à une récupération complète, il faut compter environ dix ans, en raison des délais incompressibles qui sont inhérents à un tel processus», a-t-il précisé.
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In fine, les citoyens touchés par le tremblement de terre font face à des défis importants, mais avec le soutien du gouvernement, des organismes de secours, et de la communauté, ils peuvent progressivement reconstruire leur vie. Le relogement, la reconstruction, l’aide de l’État, le soutien psychologique, et la prévention future sont autant d’éléments cruciaux pour garantir que les citoyens touchés puissent se relever de cette épreuve et envisager un avenir plus sûr.
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