Accueil / Économie

Séisme d’Al Haouz : la facture s’annonce salée

Temps de lecture

Des travailleurs déblayent des gravats dans la ville historique de Marrakech suite à un puissant séisme au Maroc, le 9 septembre 2023 © Abdelhak Balhaki, Reuters

Le séisme qui a frappé le 8 septembre dernier de nombreuses communes ou petits villages dans la province d’Al-Haouz, faisant près de 3.000 morts, selon le bilan provisoire, a conduit à l’effondrement d’innombrables bâtiments. Quatre jours après ce drame, de sérieuses préoccupations quant à son impact économique sur le pays ont été soulevées et il faut dire que la facture s’annonce salée. Détails.

En attendant le bilan officiel de l’État sur les dommages causés par le séisme d’Al Haouz, des experts américains ont fourni leurs premières estimations. Selon eux, les dommages et pertes économiques résultant du tremblement de terre, survenu le 8 septembre dernier, pourraient atteindre une somme colossale, à l’image du désastre qui a frappé plusieurs régions du Royaume.

Lire aussi : Armée, bénévoles, aide internationale … tout pour sauver encore des vies

Des pertes économiques majeures

Alors que tous les yeux sont actuellement rivés sur les opérations de secours dans les zones touchées par le séisme d’Al Haouz, ainsi que sur le bilan humain qui ne cesse d’augmenter, des estimations préliminaires font déjà surface, provenant notamment de l’United States Geological Survey (USGS). Cette agence américaine, experte en sciences de la Terre, a été parmi les premières à livrer ses observations sur l’impact économique potentiel de cette tragédie.

Selon l’USGS, le Maroc pourrait voir ses pertes économiques grimper à hauteur de 8% de son Produit intérieur brut (PIB). En termes monétaires, cela traduit une perte colossale avoisinant les 10,7 milliards de dollars, soit près de 107 milliards de DH (MMDH). Pour mettre ces chiffres en perspective, il est important de mentionner que cette estimation est basée sur le PIB marocain de 2022, évalué à 134,18 milliards de dollars d’après les données de la Banque mondiale.

Mais bien que l’expertise de l’USGS soit reconnue mondialement, certains spécialistes économiques se montrent sceptiques. Ils estiment que les projections de l’agence pourraient être légèrement gonflées. L’une des raisons avancées est que l’USGS pourrait ne pas disposer d’une connaissance parfaite des régions frappées par le séisme. En effet, nombre de ces régions sont rurales et caractérisées par une faible densité en infrastructures économiques. Ainsi, les dommages dans ces zones pourraient être nettement inférieurs aux prévisions de l’institut américain.

En outre, d’autres projections, plus optimistes, évoquent un coût de reconstruction post-séisme représentant 2% du PIB national, soit un budget de 27 MMDH. Bien sûr, ces chiffres ne sont que des spéculations à ce stade. De nombreux économistes insistent sur le fait que sans un bilan détaillé des dommages sur le terrain, toute estimation reste approximative. Il est donc crucial d’attendre des analyses et des évaluations plus complètes pour se faire une idée claire de l’impact réel de cette catastrophe.

Lire aussi : Séisme : une solidarité sans précédent 

La BM et le Maroc : une collaboration étroite face aux catastrophes naturelles

La Banque mondiale (BM) est reconnue pour son rôle majeur dans la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles. Son expertise, fruit de nombreuses années d’expérience, la place en première ligne pour assister les pays touchés par des événements climatiques dévastateurs. Aujourd’hui, face aux conséquences du séisme d’Al Haouz, elle se prépare à lancer une évaluation des dommages au Maroc.

L’institution financière internationale basée à Washington va identifier les régions les plus touchées et établir des priorités d’intervention. L’objectif principal est d’assurer une gestion efficace en période post-catastrophe, en coordination avec le gouvernement.

Il faut savoir que l’histoire de collaboration entre la Banque mondiale et le Maroc ne date pas d’hier. Suite au tremblement de terre qui a touché Al Hoceima en 2004, les autorités marocaines ont pris conscience de l’importance de la gestion des risques de catastrophes. Dès 2008, elles ont lancé un partenariat technique à long terme avec l’institution financière. Cette collaboration a porté ses fruits en 2016, aboutissant à un financement spécifique de la BM destiné à appuyer un programme de gestion intégrée des risques de catastrophes au Maroc.

En outre, une deuxième initiative financière a été mise en place. Un prêt à l’appui des politiques de développement avec une option de tirage différée en cas de catastrophes naturelles. Ce prêt a été crucial pour établir les bases du Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques (FSEC), renforçant ainsi la capacité du Royaume à répondre efficacement aux catastrophes naturelles.

Pour conclure, la priorité actuelle pour les autorités, notamment le ministère des Finances, reste l’assistance humanitaire et la mobilisation de ressources pour venir en aide aux victimes. L’influence de cette catastrophe sur l’économie nationale est palpable avec une période de reconstruction qui s’étalera probablement sur plusieurs années. La collaboration étroite avec des entités comme la BM sera donc essentielle pour dépasser cette période extrêmement difficile.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Investissements record : 134 MMDH et 28.000 emplois validés

Économie - Aziz Akhannouch a présidé la 6ᵉ Commission Nationale des Investissements, instituée par la nouvelle Charte de l’Investissement, a approuvé 56 projets pour un montant total de 134 milliards de dirhams.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Conseil de la Concurrence : le marché des aliments composés fait face à un monopole

Économie - Les aliments pour volaille représentent à eux seuls plus de 76 % de la production totale, suivis par les aliments pour bovins, ovins et caprins.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

AMDIE : prorogation des délais pour les programmes d’accompagnement à l’export

Économie - L'AMDIE, en collaboration avec le ministère et l’ASMEX, a annoncé la prolongation des délais pour ses programmes à l’export.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire

Économie - Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Rencontre entre la Confédération des TPE-PME et Nadia Fettah

Économie - L’objectif de cette réunion était de traiter les enjeux économiques pesant sur les TPE-PME, qui constituent 98% des entreprises marocaines.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024

Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever

Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

AMMC : dépôt d’un projet d’OPA obligatoire sur les actions « Eqdom »

Économie - Les sociétés Saham Finances, Société Générale Marocaine de Banques et Investima ont décidé auprès du l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) un projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire visant les actions « Eqdom ».

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024
Voir plus

PLF 2025 : vers un état social renforcé et des réformes ambitieuses

Économie - Fouzi Lekjaa a souligné que le PLF 2025, repose sur des analyses scientifiques précises, assurant que les hypothèses utilisées reflètent la réalité.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Hydrogène vert : le Maroc accélère sa transition énergétique

Économie - L'ICGH 2024 s’est ouverte ce mercredi à Rabat, réunissant experts, décideurs et professionnels autour du thème “Vers un écosystème dédié à l’hydrogène vert”.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024

Crédit du Maroc clôture avec succès le placement relatif à l’emprunt obligataire subordonné perpétuel de 500 MDH

Économie - Crédit du Maroc a réussi son placement relatif à l'emprunt obligataire subordonné perpétuel, , doté d’un mécanisme d’absorption des pertes et d’annulation de paiement des coupons, pour un montant global de 500 millions de dirhams (MDH).

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

CMGP Group : une entrée en Bourse qui restera dans les mémoires

Économie - Ce jour restera dans les mémoires. Celui où CMGP Group et a raflé le gros lot avec 33.771 souscripteurs.

Sabrina El Faiz - 16 décembre 2024

Casablanca : tourisme, culture et développement

Économie - Le Conseil de la commune de Casablanca a adopté de nouveaux projets stratégiques pour consolider le développement de la métropole et enrichir son offre touristique.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Air Arabia Maroc inaugure deux nouvelles lignes domestiques

Économie - Air Arabia Maroc annonce le lancement de deux nouvelles liaisons reliant Rabat à Nador et Oujda.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire