Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch © DR
C’est devant les parlementaires de la Chambre des représentants que Aziz Akhannouch était invité à s’exprimer sur la question de la souveraineté alimentaire dans un contexte international dégradé et marqué par une inflation toujours élevée. Un thème qui revient sur le devant de la scène depuis quelques années et notamment avec la crise de la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, ce qui a provoqué des difficultés sur la chaîne d’approvisionnement.
Pour le chef de l’Exécutif, il s’agit d’un sujet qui revêt une grande importance compte tenu de son lien avec le dynamisme des transformations et des changements majeurs qui s’opèrent sur la scène nationale et internationale. «Loin des discours politiciens et superficiels, force est de constater que les mutations survenues sur la scène internationale laissent présager davantage de défis dont la portée et l’ampleur échappent au contrôle, spécifiquement dans le sillage de la course engagée par les différents pays du monde, après la crise sanitaire, pour obtenir des ressources en vue de consolider leur souveraineté nationale», a-t-il d’abord souligné.
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Souveraineté alimentaire : l’enjeu du gouvernement
Pour Aziz Akhannouch, la sécurité alimentaire stratégique est devenue l’un des enjeux majeurs de l’action gouvernementale, compte tenu des menaces qui pèsent sur la sécurité des systèmes alimentaires mondiaux. En évoquant ces actions, il a souligné que son gouvernement s’emploie, sous la conduite royale, à instaurer les bases d’un système alimentaire durable basé sur une agriculture moderne à forte valeur ajoutée tout en approuvant des politiques publiques et des plans agricoles soucieux d’atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire, et ce, malgré les défis conjoncturels difficiles.
En outre, il a fait savoir que des mesures importantes ont été prises pour développer les filières de production et assurer leur pérennité, notamment celles dans lesquelles le Maroc bénéficie d’avantages compétitifs, en quadruplant les superficies irriguées au goutte-à-goutte, en plantant plus de 590.000 hectares d’arbres fruitiers, en réduisant les maladies végétales et animales, entre autres.
Dans son allocution, le chef du gouvernement n’a pas manqué de rappeler que le Royaume a pu mettre en place un modèle agricole innovant, doté d’options stratégiques à long terme pour le développement de la production alimentaire. Il s’agit du plan Maroc Vert, lancé par le roi Mohammed VI en 2008 et remplacé depuis début 2021 par le programme «Génération Green 2020- 2030».
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Plan Maroc Vert : Akhannouch se défend
Devant les élus, Akhannouch n’a pas eu la langue dans la poche et a répondu à ses détracteurs qui critiquent le Plan Maroc Vert qu’il avait conduit pendant plus d’une décennie lorsqu’il était à la tête du département de l’agriculture. Défendre son bilan, c’est en effet l’exercice auquel il s’est livré devant la Chambre des représentants. D’après lui, les réalisations ont atteint les seuils fixés et les objectifs escomptés, notamment en ce qui concerne la réalisation de la sécurité alimentaire des Marocains.
Plus clairement, Aziz Akhannouch a fait noter que le Plan Maroc Vert a contribué à la pleine exploitation du potentiel agricole du Maroc, en doublant le produit intérieur brut (PIB) agricole pour franchir le cap de 127 milliards de DH (MMDH) en 2021 et en triplant les exportations, tout en créant plus de 50 millions de journées de travail supplémentaires avec un taux d’emploi de 75% dans le secteur rural, qui a contribué à améliorer 66% du revenu agricole moyen dans le monde rural. Quant au volume d’investissement, il a atteint, selon lui, près de 160 MMDH, dont plus de 60% d’investissement privé.
Et à ceux qui dénigrent les efforts du gouvernement, Aziz Akhannouch leur a souligné que le déficit de la balance commerciale agricole s’est réduit, puisque la couverture des importations par les exportations agricoles est passée de 49% en 2008 à 65% en 2020. «Notre pays a également enregistré, durant la période de 2008 à 2020, la stabilité de l’indice des prix à la consommation. Les denrées alimentaires représentaient 0,2%, contre 1,7% en moyenne mondiale pour cet indicateur» , a-t-il ajouté, lui qui s’est dit fier que le Maroc ait atteint une parfaite autosuffisance alimentaire en produits de base, notamment de viande rouge, de volaille, d’œufs, de légumes, de fruits et de lait, qui oscille entre 98% et 100% enregistrant ainsi les indicateurs les plus élevés de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Par ailleurs, le chef du gouvernement a mis fin aux doutes concernant la célébration cette année de la fête du sacrifice, annonçant que Aïd Al-Adha aura bien lieu cette année et que le Maroc continuera les importations d’ovins pour deux raisons : garantir des prix abordables et permettre la reconstitution du cheptel national.
Enfin, sur la polémique des bovins importés, Aziz Akhannouch a justifié cette démarche par le fait que le pays connaît un dysfonctionnement dans la chaîne de production de la viande rouge à cause de la succession des années de sécheresse qui a conduit les éleveurs à sacrifier leur cheptel et ce qui a par conséquent a provoqué une réduction de la production de lait. «Nous avons importé jusqu’à présent 30.000 têtes du Brésil, un pays qui exporte annuellement environ un million de vaches», a-t-il lâché, tout en assurant que cette variété brésilienne est de bonne qualité.
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