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Actuellement, le Maroc connaît une crise climatique d’une ampleur inédite, comparable seulement à la grande sécheresse des années 80. Cette époque, toujours présente dans la mémoire collective, a été caractérisée par une absence prolongée de pluies, des réservoirs d’eau dangereusement bas, une sécheresse intense et la mort massive de bétail due à un manque d’eau et de fourrage. De 2018 à 2023, le pays est confronté à l’une de ses pires sécheresses. Cette situation alarmante affecte tout le territoire national, s’étendant du détroit de Gibraltar jusqu’à Lagouira, et englobant des régions diverses telles que l’Oriental, la vallée du Saïss, la région du Gharb, reconnue comme le grenier à blé du pays, ainsi que les zones montagneuses, le Sahara et les côtes atlantique et méditerranéenne.
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Plan d’urgence en réponse à la crise de l’eau
En réponse à cette crise, la séance de travail présidée par le roi Mohammed VI a été initiée par un exposé du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, sur l’état hydrique. Il a souligné un déficit important de précipitations de 70% par rapport à la normale de septembre à mi-janvier 2024, ainsi qu’une réduction du niveau des barrages à 23,2%, en baisse par rapport aux 31,5% enregistrés l’année précédente.
Grâce aux initiatives prises suite aux directives royales, en particulier dans le cadre du Programme national d’Approvisionnement en Eau potable et d’Irrigation 2020-2027, de nombreuses provinces et régions ont bénéficié d’un approvisionnement adéquat en eau potable ces dernières années. Ceci inclut notamment l’achèvement de l’interconnexion des bassins de Sebou et Bouregreg, ainsi que l’activation des stations de dessalement à Agadir et Safi/Jorf Lasfar.
Stratégies d’approvisionnement
Par la suite, le ministre a présenté au Roi un plan d’action d’urgence, conçu par les départements concernés, pour aborder la situation hydrique actuelle et garantir l’approvisionnement en eau, en particulier dans les zones déficitaires ou à risque. Ce plan, exposé au Souverain, propose une série de mesures immédiates, telles que la maximisation de l’utilisation des ressources des barrages, des puits et des stations de dessalement existants, l’installation d’équipements urgents pour l’approvisionnement en eau, et, si nécessaire, la limitation de l’usage de l’eau pour l’irrigation ou la distribution.
En parallèle, conformément aux orientations royales, des efforts seront déployés pour accélérer les projets à moyen terme. Ces projets comprennent la construction de nouveaux barrages, l’interconnexion des bassins du Sebou, du Bouregreg et d’Oum Rabia, l’expansion des stations de dessalement d’eau de mer, le programme de recyclage des eaux usées épurées, et des initiatives d’économie d’eau dans les réseaux d’approvisionnement et de distribution d’eau potable et d’irrigation.
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Lancement d’une nouvelle autoroute hydraulique
Le Maroc prévoit de se doter d’une nouvelle autoroute de l’eau, quelques mois après avoir inauguré celle reliant les bassins de Sebou et Bouregreg. Cette initiative a été annoncée par Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture. Cette nouvelle infrastructure hydraulique, s’étendant sur 32 km, reliera les barrages Oued El Makhazine et Dar Khrofa dans la région de Kénitra. Avec un budget de 900 millions de DH, le projet vise à transférer annuellement 100 millions de mètres cubes d’eau, selon le ministre.
Les travaux, dont le début est prévu pour février de cette année, devraient s’achever en l’espace de huit mois. Il convient de rappeler que l’appel d’offres pour la construction de cette autoroute a été lancé en décembre 2023 par l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA), sous l’égide du ministère de l’Agriculture.
Engagement royal pour une gestion efficace des ressources hydriques
En même temps, le roi Mohammed VI a appelé les départements et organismes concernés à intensifier leur vigilance et leurs efforts pour surmonter les défis liés à la sécurité hydrique et garantir un approvisionnement adéquat en eau potable dans toutes les régions du Royaume.
Dans cette optique, le Souverain a encouragé le gouvernement à maintenir une communication transparente et régulière avec les citoyens concernant les évolutions de la situation hydrique et les mesures d’urgence qui seront adoptées. Il a également insisté sur la nécessité de sensibiliser le public à l’importance de l’économie de l’eau et à la lutte contre le gaspillage et les usages irresponsables de cette ressource essentielle.
La séance de travail a vu la participation de plusieurs dignitaires, dont le Conseiller du Roi, Fouad Ali El Himma, ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Eau et de l’Équipement, Nizar Baraka, ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, et directeur général de l’Office national de l’Électricité et de l’Eau potable, Abderrahim El Hafidi.
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Initiatives de sensibilisation et collaboration pour une gestion efficace
Outre la construction de barrages, la mobilisation de ressources hydriques non conventionnelles, le transfert d’eau, et les innovations techniques pour connecter les barrages aux réseaux d’eau potable, la gestion de l’eau implique également l’engagement actif de toutes les parties concernées. Les contrats de nappe, un élément central de la gestion intégrée de l’eau, favorisent la collaboration entre différents utilisateurs locaux de l’eau, permettant ainsi de déterminer la répartition des ressources hydriques disponibles.
Nizar Baraka souligne que les territoires où les contrats de nappe ont été mis en place, privilégiant la participation et le partage de responsabilités entre les usagers, montrent des résultats positifs. Parmi ceux-ci, on trouve notamment Agadir, Berrechid, Boudnib et Berkane. S’ajoutent à cela les divers programmes de sensibilisation menés par le Département de l’Eau, surtout à travers les médias audiovisuels, la collaboration avec le ministère des Habous et l’organisation de Salons régionaux de l’Eau de chaque Agence de Bassin hydraulique.
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