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Selon Nadia Fattah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, le pays devrait connaître cette année une croissance économique de 3,4%, légèrement inférieure aux 3,7% initialement prévus dans la Loi de finances 2024. En marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, la ministre a attribué ce ralentissement à la sécheresse persistante qui affecte le pays pour la sixième année consécutive. Elle a précisé que les nouvelles prévisions s’alignent désormais sur celles du FMI, récemment mises à jour.
En 2023, le Maroc a vu son économie rebondir, enregistrant une croissance de 3,2%, une nette amélioration par rapport au taux de 1,2% de 2022. Pour contrecarrer les effets néfastes de la sécheresse sur l’agriculture, qui représente environ 14% du produit intérieur brut, le Royaume mise sur la dynamisation des secteurs industriel, touristique et de la construction.
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Les réponses du Maroc aux défis économiques
Nadia Fettah a également évoqué les efforts substantiels du gouvernement pour soutenir les secteurs vulnérables cette année. Parmi les initiatives majeures, elle a souligné le lancement d’un programme d’aide de 10 milliards de DH destiné aux agriculteurs pour pallier les conséquences de la sécheresse prolongée. Ce programme vise à soutenir le cheptel, favoriser une agriculture printanière moins dépendante de l’irrigation, et stabiliser les prix des fruits et légumes locaux.
Parallèlement, dans le but de renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, le gouvernement a instauré dès janvier un dispositif de versement d’une allocation financière mensuelle aux familles nécessiteuses. Selon la ministre, cette mesure bénéficie actuellement à quatre millions de familles et représente un investissement de 2,5 milliards de dollars pour l’année en cours, un montant prévu pour augmenter à l’avenir.
Concernant la lutte contre l’inflation, le Maroc semble avoir pris l’avantage. Après avoir enregistré des taux annuels de 6,6% et 6,1% au cours des deux dernières années, les plus élevés depuis les années 1990, l’inflation a nettement ralenti ces derniers mois. En février, elle n’était que de 0,3% sur un an, le taux le plus bas depuis mars 2021, marquant une décisive victoire sur ce front économique.
Le Maroc forge sa résilience face à la sécheresse
Face à une sévère pénurie d’eau exacerbée par des années de sécheresse, le Maroc intensifie ses efforts pour contrer le stress hydrique, un enjeu important pour le secteur agricole. Classé parmi les pays les plus affectés par cette problématique mondiale, le Royaume a engagé des investissements dans la technologie de dessalement d’eau de mer. La construction de la plus grande installation de dessalement de Casablanca, qui aura une capacité de 300 millions de mètres cubes, a été lancée.
Dans une perspective plus large, le Maroc envisage de développer 16 usines de dessalement d’ici la fin de la décennie, augmentant ainsi sa capacité à 1,5 milliard de mètres cubes annuellement, contre 200 millions actuellement. Cet effort monumental a pour but de sécuriser l’approvisionnement en eau potable et d’irriguer le secteur agricole.
Nadia Fettah a souligné l’importance du secteur privé dans la réalisation de ces ambitieux projets de dessalement. Le soutien de la nouvelle Charte de l’investissement et l’élan des projets associés à l’organisation de la Coupe du monde 2030, co-organisée avec le Portugal et l’Espagne, devraient également jouer un rôle essentiel dans la concrétisation de ces initiatives.
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Le Maroc et le FMI renforcent leur collaboration
Nadia Fettah a mis en lumière les relations «fortes» entre le Maroc et le Fonds monétaire international (FMI), soulignant que ce partenariat robuste a permis au pays de naviguer à travers les crises tout en poursuivant ses réformes structurelles essentielles. Elle a illustré cette collaboration par l’obtention, en 2023, d’une ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars, une ressource financière conçue pour renforcer la capacité du pays à faire face aux crises économiques.
En outre, en septembre dernier, le Maroc a sécurisé un autre financement du FMI, d’une valeur de 1,3 milliard de dollars, via la facilité pour la résilience et la durabilité. Ce financement est destiné à améliorer la résilience du Royaume aux défis du changement climatique. La ministre a précisé que ce prêt, qui nécessite l’implémentation de réformes spécifiques pour s’adapter aux variations climatiques, est déjà en cours d’activation. Des réunions trimestrielles avec les experts du FMI sont organisées pour assurer le déploiement efficace de ces réformes, suivant un plan de travail et un calendrier bien définis.
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Fettah a également noté que ces accords avec le FMI renforcent la crédibilité du Maroc auprès de ses partenaires financiers internationaux, améliorent sa notation de crédit et facilitent l’accès à des financements internationaux à des coûts compétitifs. Cette situation financière avantageuse est importante pour le financement des projets prévus jusqu’en 2030.
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