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Schizophrénie : zoom sur les protocoles nationaux de cette maladie

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Photo d'illustration © DR

Au Maroc, les maladies mentales restent marginalisées et incomprises. Parfois, vivre avec une personne ayant des troubles mentaux est un calvaire pour les familles qui doivent gérer, sans comprendre, tous les symptômes du malade. Portant sur la schizophrénie, le Congrès national de psychiatrie, tenu les 27 et 28 mai derniers à Marrakech, a mis en avant les protocoles thérapeutiques standardisés pour la prise en charge de la schizophrénie.

Afin d’élaborer des protocoles thérapeutiques standardisés pour le traitement de la schizophrénie, tous les psychiatres marocains, publics, universitaires et militaires se sont réunis à Marrakech le 27 et le 28 mai. Ces travaux étaient inscrits dans le cadre du 6? Congrès national de la société marocaine de psychiatrie (SMP). Ce dernier a permis aux professionnels de la santé mentale de se pencher sur certains aspects de cette maladie complexe.

340.000 Marocains sont atteints, jusqu’à présent, par ce trouble mental. Il touche essentiellement les jeunes entre 15 et 35 ans, sans distinction de genre, d’origine sociale ou de culture, révèle durant ce congrès, Mehdi Paes, éminent psychiatre marocain. Il s’agit d’une maladie qui touche 24 millions de personnes dans le monde entier, soit une personne sur 300, selon Abderrazzak Ouanass, président de la SMP.

La schizophrénie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est un trouble mental grave. Elle fait partie des psychoses qui impactent les différents aspects de vie des personnes atteintes. C’est un handicap pour le fonctionnement personnel, familial, éducatif, professionnel et social. Aussi, de nombreuses possibilités de prise en charge de cette maladie existent, mais seule une personne sur trois peut se rétablir complètement.

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Schizophrénie : la maladie incomprise

La schizophrénie est un trouble et une forme de psychose se caractérisant par des hallucinations persistantes et une perte de contact avec la réalité. La personne atteinte peut manifester également une extrême désorganisation du comportement, ainsi que des délires, indique l’OMS.

Au Maroc, les troubles mentaux sont généralement liés à des pratiques superstitieuses. Recourir au Fqih à la place d’un psychiatre aggrave l’état des patients, qui ne montrent aucune amélioration par la suite. L’incompréhension de cette maladie par l’entourage du malade complique la guérison et la retarde. De fait, 75% des familles qui vivent avec des schizophrènes ne comprennent pas cette maladie.

Pour la prise en charge chez les spécialistes de la santé mentale, les thérapeutes mettent en place certains process. Il s’agit notamment de la psychoéducation, de la Thérapie cognitivo-comportementale (TCC), des interventions familiales, de la réadaptation psychosociale, ainsi que de la prescription de certains médicaments, indique l’OMS.

Par rapport à la cause de la schizophrénie, les recherches n’ont toujours pas révélé des données précises à ce sujet. L’organisation onusienne explique que ce handicap pourrait avoir pour origine «une interaction entre des gènes et un certain nombre de facteurs environnementaux. Des facteurs psychosociaux peuvent également influer sur la survenue et l’évolution de la schizophrénie. Une forte consommation de cannabis est associée à un risque élevé de schizophrénie».

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Maroc : première élaboration de protocoles thérapeutiques

La 6? édition du Congrès national de la SMP avait pour objectif de réunir et comparer les études nationales et internationales sur la schizophrénie. Lors de cet évènement, Abderrazzak Ouanass, médecin-directeur adjoint de l’hôpital universitaire psychiatrique du CHU de Rabat-Salé, a dévoilé que les premiers protocoles thérapeutiques de la schizophrénie ont été élaborés. Ce guide thérapeutique constituera désormais une référence à l’échelle nationale pour prendre en charge la schizophrénie.

En outre, les organismes de remboursements des frais de soins psychiatriques se baseront sur le respect de ces protocoles par les médecins prescripteurs. Ils vont, ainsi, pouvoir accepter ou rejeter une prescription contre ce trouble mental.

In fine, les personnes atteintes doivent être accompagnées par des professionnels. «L’aide à la vie quotidienne, le logement avec services de soutien et l’emploi aidé sont des possibilités essentielles qui devraient être proposées aux personnes atteintes de schizophrénie», insiste Ouanass.

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