Sardines. © DR
Confrontés à cette crise, les acteurs de la pêche ont sollicité une intervention du Conseil de la concurrence pour réguler les circuits de commercialisation du poisson et stabiliser les prix, tout en combattant des pratiques commerciales douteuses. Par ailleurs, la Confédération nationale des commerçants de poisson en gros a avancé plusieurs propositions pour réformer les pratiques et techniques de pêche actuelles.
Lire aussi : Conseil de la concurrence : soupçons d’entente sur les prix dans le secteur de la sardine
Appel à régulation et réforme des pratiques de pêche
Dans un communiqué, la Confédération a affirmé que les grossistes en poisson, opérant sous le cadre légal de la loi 08-14, respectent rigoureusement les réglementations en vigueur, depuis la réception au port jusqu’aux transactions dans les marchés de gros, sous la supervision de l’Office national des pêches ou des agents désignés. Elle a précisé que leur responsabilité se limite aux marchés de gros.
Selon cette organisation professionnelle, trois principaux facteurs influencent les prix du poisson. Le premier est l’absence de régulation efficace de l’offre et de la demande, ainsi que le manque de solutions pour contrôler l’accès aux marchés, une problématique récurrente qui reste sans réponse. Cette situation entrave la gestion durable des ressources maritimes et l’équilibre du marché.
Le deuxième facteur est lié aux conditions climatiques, qui affectent directement l’environnement marin. Le non-respect des normes établies par l’Institut national de recherche halieutique et la surpêche ont conduit à une exploitation excessive des ressources, au mépris des périodes de repos biologique indispensables pour préserver les stocks de poissons.
Enfin, la Confédération souligne l’absence d’une vision stratégique pour valoriser les produits de la mer dans les marchés portuaires et les centres de tri. Elle plaide pour l’instauration d’un véritable système d’enchères, notamment pour les sardines, afin de se conformer à la stratégie Halieutis, qui vise à augmenter la valeur ajoutée, améliorer les revenus des pêcheurs, et garantir la durabilité des ressources halieutiques.
Vers une convention collective
Pour encadrer efficacement les prix du poisson, la Confédération appelle à la mise en place d’une convention collective réunissant le Conseil de la concurrence, l’Office national des pêches (ONP), l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), et le ministère de la Pêche. Cette synergie est jugée indispensable pour établir un prix d’achat juste, tout en assurant la qualité des produits de la mer jusqu’au consommateur final.
En outre, la Confédération milite pour l’adoption d’une «loi sur la deuxième vente», destinée à être intégrée dans le cadre législatif actuel régissant la pêche et la commercialisation des produits halieutiques.
Elle rappelle que le commerce de gros du poisson est régulé par la loi 08-14, composée de 35 articles visant à garantir la durabilité des ressources maritimes. La Confédération mentionne également la loi 12-15, qui supervise le suivi des espèces pêchées jusqu’à leur vente au détail, ainsi que les législations en vigueur concernant la sécurité des produits alimentaires. Selon elle, les grossistes ont un rôle important au sein de cet écosystème, interagissant étroitement avec tous les acteurs professionnels du secteur.
Lire aussi : Pêche et aquaculture en UE : le Maroc sur le podium des fournisseurs
Flambée des prix et déséquilibre de l’offre
Alors que les prix du poisson continuent de grimper, pesant lourdement sur le budget des citoyens, les professionnels estiment que la crise trouve principalement son origine dans un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande. Ce phénomène s’accentue durant l’été et le mois de Ramadan, périodes où les prix s’envolent bien au-delà des tarifs pratiqués sur les marchés de gros.
Les marchés de gros dans des métropoles telles que Marrakech, Casablanca, Meknès, Fès, et Tanger subissent également les effets de cette baisse de production, amplifiée par la raréfaction des sardines en provenance de ports comme Sidi Ifni, Essaouira, Safi, et El Jadida, qui sont les principaux fournisseurs de ces régions. La production réduite, difficile à écouler, a provoqué une flambée des prix, atteignant parfois jusqu’à 1.000 DH par caisse dans certains ports du nord et du centre. Abdellatif Saadouni, président de la Confédération, dénonce cette hausse vertigineuse des prix, qu’il attribue davantage à une «surenchère obstinée» qu’à une réelle problématique de concurrence.
Face à cette situation, la Confédération nationale des commerçants de poisson en gros appelle le ministère de la Pêche et l’Office national des pêches à réévaluer certaines mesures et directives précédentes, tout en œuvrant à une restructuration des pêcheries en collaboration avec les autorités concernées. Elle met en garde contre la prolifération des points de vente informels, l’anarchie qui règne sur certains marchés, la médiation illégale et le manque de contrôle rigoureux sur les méthodes de pêche. Autant de facteurs qui contribuent à l’escalade des prix des produits de la mer.
La pénurie de sardines ne se limite pas à la consommation directe ; elle perturbe également l’ensemble de la chaîne de valeur, affectant tant la pêche côtière que les navires réfrigérés (RSW). Ce déséquilibre, souligne la Fédération des pêches maritimes (FPM), impacte gravement les usines de transformation, créant une situation préoccupante pour tout le secteur.
Pour remédier à cette crise, la FPM propose la mise en place d’un système de zonage, à déterminer par les autorités compétentes. Ces recommandations ont déjà été transmises aux pouvoirs publics, dans l’espoir d’une action rapide pour stabiliser le marché et préserver la filière.
Le Maroc régule les cryptomonnaies et les risques climatiques
Économie - Le Maroc s’engage dans une démarche ambitieuse de régulation des cryptomonnaies, un secteur en pleine expansion.
Ilyasse Rhamir - 27 novembre 2024Gestion des déchets : la BM approuve un financement de 250 millions de dollars pour le Maroc
Économie - La Banque mondiale a approuvé le financement d’un montant de 250 millions de dollars pour la gestion des déchets.
Mbaye Gueye - 27 novembre 202429,93% de taxes sur les tomates égyptiennes
Économie - L’instauration d’un droit antidumping de 29,93% sur les importations de conserves de tomates en provenance d’Égypte.
Ilyasse Rhamir - 27 novembre 2024FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB
Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024Participation active du Maroc au Conseil exécutif de l’ONU Tourisme
Économie - La session a permis au Royaume de mettre en avant sa résilience et ses performances remarquables dans le secteur.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024910.000 emplois pour les sans-diplôme : un plan ambitieux
Économie - Le gouvernement dévoile une nouvelle stratégie ambitieuse pour combattre le chômage parmi les non-diplômés.
Ilyasse Rhamir - 27 novembre 2024Aéroport Essaouira-Mogador : hausse de près de 30% du trafic des passagers à fin septembre
Économie - L'aéroport international Essaouira-Mogador a enregistré une hausse de 29,7% du trafic des passagers à fin septembre 2024.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024Jouahri : les régulateurs financiers marocains face aux défis du risque climatique
Économie - Les régulateurs financiers marocains sont particulièrement sensibles aux risques climatiques, a affirmé Abdellatif Jouahri
Farah Nadifi - 26 novembre 2024Le déficit commercial du Maroc se creuse de 6,5% à fin novembre
Économie - Le déficit commercial du Maroc a connu une nouvelle aggravation à fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de dirhams.
Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024Agroalimentaire au Maroc : quel potentiel ?
Économie - Le Maroc est un pays à vocation agricole qui présente un fort potentiel pour devenir un grand exportateur de produits alimentaires.
Khadija Shaqi - 9 septembre 2022Tourisme : l’aérien vise 8,2 millions de sièges en 2023
Khadija Shaqi - 21 décembre 2022Union africaine : bilan du 36e Sommet de l’organisation
Afrique, Économie, Politique, Politique - Clap de fin dimanche pour la 36e session ordinaire du Sommet de l'UA, où une dizaine de résolutions ont été adoptées.
Manal Ben El Hantati - 20 février 2023Chômage au Maroc : des chiffres qui inquiètent
Économie - La sécheresse a fortement impacté le marché de l’emploi. Le taux de chômage n’a pas baissé au premier trimestre de 2024.
Mbaye Gueye - 8 mai 2024Transformation digitale : levier clé pour l’éducation et l’emploi ?
Économie - Transformation digitale, tendances émergentes et impact de l'intelligence artificielle sur le marketing digital au cœur du débat.
Sabrina El Faiz - 8 octobre 2024Bourse de Casablanca : près de 4,2 MMDH levés, 6 IPO opérées sur 4 ans
Économie - Depuis 2020, la bourse de Casablanca a réalisé six introductions en bourse (Initial Public Offering) pour un montant global souscrit à 82,3 s MMDH, avec des levées de près de 4,2 MMDH.
Mbaye Gueye - 16 décembre 2024Intermédiaires d’assurances : l’ACAPS a émis 284 décisions en 2023 (rapport)
Économie - L'ACAPS a émis 284 décisions relatives aux intermédiaires d'assurances en 2023, contre 264 décisions en 2022.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024
On raillait les voisins de l »Est pour » rareté » des sardines et leur cherté eh bien nous venons de les rejoindre malgré les 3000km +- de côtes maritimes.
Et n’invoquez surtout pas les conditions climatiques, les raisons étant ailleurs