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La santé mentale est essentielle à l’équilibre de chaque être humain. Dans la pyramide de Maslow, ou la pyramide des besoins, qui a pour rôle de hiérarchiser les besoins des individus, la santé mentale fait partie du deuxième niveau (besoin de sécurité), après les besoins physiologiques.
L’Organisation internationale de la santé (OMS) définit la santé mentale comme un «état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté». La journée internationale de la santé mentale a été célébrée pour la première fois le 10 octobre en 1992 par l’OMS. Pour cette année, le thème choisi est « Faire de la santé mentale et du bien-être de tous une priorité mondiale ».
En Europe, l’organisation onusienne a révélé un constat alarmant, en estimant que 50% des personnes dépressives et 20% de celles atteintes de schizophrénie ne reçoivent aucun traitement médical. En sachant que les troubles de schizophrénie peuvent être dangereux non seulement pour la personne malade, mais aussi pour son entourage.
Le Maroc n’est pas épargné de ces problèmes. 48,9% de la population marocaine présentent ou ont déjà présenté des signes de troubles mentaux. Le dysfonctionnement réside dans la prise en charge de ces patients souffrant de maladies mentales.
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Au Maroc, la situation est préoccupante
À l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a publié une étude pour pointer du doigt les failles et les dysfonctionnements du secteur qui s’occupe des troubles mentaux au Maroc. «D’après les résultats de l’enquête nationale relative aux troubles mentaux, quelque 48,9% de la population marocaine enquêtée, âgée de 15 ans et plus, présentent ou ont déjà présenté des signes de troubles mentaux», indique l’étude. Le CESE soulève également le problème de la pénurie en ressources humaines à laquelle fait face ce secteur. «En effet, le Maroc ne dispose que de 2.431 lits réservés aux maladies mentales et de seulement 454 psychiatres, ce qui témoigne du sous-investissement de l’État dans le domaine de la santé mentale», précise-t-il.
Le Conseil souligne, par ailleurs, le rôle prédominant des déterminants socioculturels dans la perception et le déclenchement des maladies mentales. Il explique que ces déterminants sont généralement liés à la violence familiale et sociale, aux discriminations à l’égard des femmes, aux moyens de protection des enfants, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, aux conditions de travail en milieu professionnel, ainsi qu’à la stigmatisation de la maladie mentale.
S’agissant du cadre légal et de l’expertise judiciaire en psychiatrie et en psychologie, le CESE déplore les insuffisances qui ont été constatées, en sus des insuffisances en matière de capacité litière et d’infrastructures dédiées.
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Recommandations
Le Conseil a émis plusieurs recommandations pour faire face à toutes ces problématiques. Il propose d’agir sur les déterminants socioculturels de la santé mentale et psychique des individus, notamment en luttant contre les discriminations, les violences, le harcèlement, la précarité, l’isolement et la solitude. Aussi, il recommande de déterminer les risques psychosociaux dans le monde du travail, en ratifiant la Convention n°190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la violence et le harcèlement, en révisant le Code du travail en matière de reconnaissance du harcèlement moral.
Il est important, selon le CESE, d’améliorer l’accessibilité aux soins psychiques et psychiatriques, en adaptant les traitements aux besoins de chaque patient séparément. Enfin, «il est indispensable de promouvoir le développement de la profession de psychologue ce qui implique de définir pour les psychologues un statut juridique et fiscal clair et unique et soient inscrits dans une liste officielle nationale des psychologues», précise-t-il.
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