Ahmed Reda Chami © DR
Parmi les secteurs vitaux qui requièrent une réforme urgente et profonde, figure celui de la santé. Et pour cause, le secteur marocain de la santé pâtit de plusieurs dysfonctionnements et lacunes qui l’empêchent de répondre aux besoins des citoyens.
Selon le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, la qualité de prise en charge des urgences médicales demeure en deçà des besoins croissants et des normes internationales.
Lors d’un atelier de restitution, organisé mercredi 21 juin à Rabat par le CESE pour présenter les conclusions de son avis « Comment remédier à la situation préoccupante de la filière de prise en charge des urgences médicales au Maroc ? », Chami a indiqué que la qualité de prise en charge des urgences médicales ne répond pas aux standards internationaux. Ceci, en dépit des efforts consentis durant les vingt dernières années par les pouvoirs publics médicaux afin de remédier aux manques accumulés.
المجلس الاقتصادي والاجتماعي والبيئي يقدم رأيه حول المستعجلات الطبية https://t.co/AxkMuwpJwz via @FacebookWatch
— CESE Maroc (@CESEMaroc) June 21, 2023
Insuffisance des moyens logistiques
Le président du CESE a pointé du doigt la faible coordination entre les services de protection civile, les centres hospitaliers universitaires (CHU), les collectivités, les cliniques privées et les structures hospitalières à but non lucratif.
Aussi, il a relevé le manque d’organisation des services d’aide médicale urgente (SAMU) qui restent méconnus, non ouverts au secteur hospitalier privé, indisponibles dans trois régions et qui souffrent de l’insuffisance des ressources humaines et moyens logistiques.
En outre, le responsable a déploré les carences des transports sanitaires dans les secteurs public et privé, ce qui peut aggraver parfois l’état des patients et des blessés. Et, de noter l’absence de normes obligatoires pour les deux secteurs concernant les installations, les équipements et les mécanismes de régulation des services d’urgence médicale.
Lire aussi : Inflation : le CESE appelle à réglementer le rôle des intermédiaires
Pénurie de ressources humaines médicales
Il existe une pénurie de ressources humaines médicales et paramédicales qualifiées et spécialisées, a poursuivi Chami. Il a fait savoir que plus de 20 ans après la création de la spécialité de médecine d’urgence, le Maroc ne compte que 29 médecins urgentistes.
À ce propos, il a relevé le dysfonctionnement dans l’organisation de l’opération de secours, le retard des ambulances (entre 40 et 195 min), souvent non équipées (oxygène, défibrillateur, transport de nourrisson, etc), et non accompagnées de personnel de santé qualifié.
À cela s’ajoutent l’encombrement dans les services d’urgence, le manque de personnel médical spécialisé et l’absence de services d’urgence dans certains établissements hospitaliers.
Lire aussi : Minerais stratégiques : le CESE plaide pour une exploitation responsable
Élaborer des cahiers de charges
Par ailleurs, le président du CESE a indiqué que les urgences médicales font partie intégrante du système de services de santé qui doivent être fournis aux bénéficiaires par les pouvoirs publics. En tant qu’incarnation de l’effectivité du droit à la vie et de sa préservation et du droit d’accès aux soins et traitements médicaux, les citoyens méritent un service de qualité.
Il s’agit de droits fondamentaux consacrés par la Constitution, non seulement parce qu’ils font partie des bases de la pleine citoyenneté, mais aussi parce que la santé constitue un pilier indispensable pour réaliser la promotion sociale et le progrès économique, a-t-il expliqué.
Ainsi, Chami a recommandé d’élaborer des cahiers de charges. Ils constitueraient un référentiel normatif opposable aux secteurs public et privé concernant les bâtiments, les équipements, le personnel et l’organisation des services hospitaliers d’urgence.
De plus, il a appelé à œuvrer en faveur d’un investissement optimal dans la technologie numérique pour l’organisation de la prise en charge des urgences médicales (téléconsultation, téléexpertise, etc).
Le CESE organise une rencontre pour présenter les conclusions de son avis « Améliorer la prise en charge des urgences médicales pour préserver et sauver des vies et contribuer à assurer des soins de qualité pour tous», le 21 juin 2023 à partir de 10H30 au siège du CESE à Rabat. pic.twitter.com/yoxsp6d6Ly
— CESE Maroc (@CESEMaroc) June 19, 2023
Plus de 79.000 interactions
L’avis du CESE s’appuie sur les résultats de la consultation citoyenne lancée par le Conseil autour de ce sujet sur sa plateforme numérique participative (ouchariko.ma), a souligné Ahmed Reda Chami. Il a précisé que le nombre d’interactions a atteint 79.233, dont 621 réponses au questionnaire.
Près de 93% des participants ont déclaré avoir eu recours au système des urgences médicales et 12% ont dit que la prise en charge a été instantanée, a soutenu Chami. Il a ajouté que plus de la moitié des cas ont été pris en charge au bout d’une heure, tandis que 12% ont dû attendre quatre heures.
Enfin, parmi les recommandations émises par le CESE dans son avis, on trouve notamment l’incitation des dirigeants d’établissements de soins à s’inscrire dans une démarche d’accréditation par des organismes d’évaluation indépendants. Il est également mentionné la mise en place des mécanismes de suivi, de contrôle et d’évaluation de la qualité de prise en charge médicale dans tous les établissements publics ou privés ayant des services d’urgence, ainsi que le développement de filières d’urgences spécialisées au sein de chaque région.
Inwi lance sa grande opération nationale de don de sang
Société - L’opérateur téléphonique Inwi a annoncé le lancement de son opération de don de sang à l’échelle nationale.
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024En janvier, le prix de certains paquets de cigarettes augmentera de 1 à 2 DH
Société - Certains paquets de cigarettes verront leur prix augmenter de 1 à 2 dirhams à partir du 1er janvier 2025.
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024RAM : de Casablanca à Toronto en vol direct
Société - La RAM a lancé, dimanche, un nouveau vol direct reliant Casablanca à Toronto, consolidant ainsi son réseau aérien vers le continent américain.
Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne
Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura
Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Al Akhawayn alumni association se digitalise
Société - L’Association des lauréats de l’université Al Akhawayn franchit une étape dans sa modernisation en lançant une plateforme numérique.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024La viande toujours aussi chère sur le marché de gros
Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Benguerir primée par l’UNESCO pour ses avancées éducatives
Société - Benguerir a été honorée par l'UNESCO cette année pour ses avancées remarquables en matière d’éducation.
Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop
Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !
Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024Familles marocaines : les grandes mutations
Hafid El Jaï - 15 mai 2021Quand l’ultime repos devient un luxe
Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.
Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024Comprendre l’affaire Hamza mon bb
L'affaire Hamza mon bb continue de faire du bruit. Nous vous apportons les faits internes à l'affaire pour démêler le vrai du faux, et plus encore.
Nora Jaafar - 12 février 2020Berrechid : circulation suspendue de mardi à mercredi
Société - Dans le cadre des travaux d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Berrechid, ADM a annoncé la suspension temporaire de la circulation entre les échangeurs Berrechid-Nord et Berrechid-Sud.
Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024