Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Santé : le CESE dénonce l’état déplorable des urgences au Maroc

Santé : le CESE dénonce l’état déplorable des urgences au Maroc

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

La qualité de prise en charge des urgences médicales au Maroc demeure en deçà des normes internationales. Tel est le constat alarmant dressé ce mercredi à Rabat par Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le responsable a ainsi souligné la nécessité de disposer d’une filière de prise en charge des urgences médicales délivrant des soins sûrs, en temps opportun, efficaces, efficients, équitables et centrés sur le patient.

Temps de lecture : 5 minutes

Parmi les secteurs vitaux qui requièrent une réforme urgente et profonde, figure celui de la santé. Et pour cause, le secteur marocain de la santé pâtit de plusieurs dysfonctionnements et lacunes qui l’empêchent de répondre aux besoins des citoyens.

Selon le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, la qualité de prise en charge des urgences médicales demeure en deçà des besoins croissants et des normes internationales.

Lors d’un atelier de restitution, organisé mercredi 21 juin à Rabat par le CESE pour présenter les conclusions de son avis « Comment remédier à la situation préoccupante de la filière de prise en charge des urgences médicales au Maroc ? », Chami a indiqué que la qualité de prise en charge des urgences médicales ne répond pas aux standards internationaux. Ceci, en dépit des efforts consentis durant les vingt dernières années par les pouvoirs publics médicaux afin de remédier aux manques accumulés.

Insuffisance des moyens logistiques

Le président du CESE a pointé du doigt la faible coordination entre les services de protection civile, les centres hospitaliers universitaires (CHU), les collectivités, les cliniques privées et les structures hospitalières à but non lucratif.

Aussi, il a relevé le manque d’organisation des services d’aide médicale urgente (SAMU) qui restent méconnus, non ouverts au secteur hospitalier privé, indisponibles dans trois régions et qui souffrent de l’insuffisance des ressources humaines et moyens logistiques.

En outre, le responsable a déploré les carences des transports sanitaires dans les secteurs public et privé, ce qui peut aggraver parfois l’état des patients et des blessés. Et, de noter l’absence de normes obligatoires pour les deux secteurs concernant les installations, les équipements et les mécanismes de régulation des services d’urgence médicale.

Lire aussi : Inflation : le CESE appelle à réglementer le rôle des intermédiaires

Pénurie de ressources humaines médicales

Il existe une pénurie de ressources humaines médicales et paramédicales qualifiées et spécialisées, a poursuivi Chami. Il a fait savoir que plus de 20 ans après la création de la spécialité de médecine d’urgence, le Maroc ne compte que 29 médecins urgentistes.

À ce propos, il a relevé le dysfonctionnement dans l’organisation de l’opération de secours, le retard des ambulances (entre 40 et 195 min), souvent non équipées (oxygène, défibrillateur, transport de nourrisson, etc), et non accompagnées de personnel de santé qualifié.

À cela s’ajoutent l’encombrement dans les services d’urgence, le manque de personnel médical spécialisé et l’absence de services d’urgence dans certains établissements hospitaliers.

Lire aussi : Minerais stratégiques : le CESE plaide pour une exploitation responsable

Élaborer des cahiers de charges

Par ailleurs, le président du CESE a indiqué que les urgences médicales font partie intégrante du système de services de santé qui doivent être fournis aux bénéficiaires par les pouvoirs publics. En tant qu’incarnation de l’effectivité du droit à la vie et de sa préservation et du droit d’accès aux soins et traitements médicaux, les citoyens méritent un service de qualité.

Il s’agit de droits fondamentaux consacrés par la Constitution, non seulement parce qu’ils font partie des bases de la pleine citoyenneté, mais aussi parce que la santé constitue un pilier indispensable pour réaliser la promotion sociale et le progrès économique, a-t-il expliqué.

Ainsi, Chami a recommandé d’élaborer des cahiers de charges. Ils constitueraient un référentiel normatif opposable aux secteurs public et privé concernant les bâtiments, les équipements, le personnel et l’organisation des services hospitaliers d’urgence.

De plus, il a appelé à œuvrer en faveur d’un investissement optimal dans la technologie numérique pour l’organisation de la prise en charge des urgences médicales (téléconsultation, téléexpertise, etc).

Plus de 79.000 interactions

L’avis du CESE s’appuie sur les résultats de la consultation citoyenne lancée par le Conseil autour de ce sujet sur sa plateforme numérique participative (ouchariko.ma), a souligné Ahmed Reda Chami. Il a précisé que le nombre d’interactions a atteint 79.233, dont 621 réponses au questionnaire.

Près de 93% des participants ont déclaré avoir eu recours au système des urgences médicales et 12% ont dit que la prise en charge a été instantanée, a soutenu Chami. Il a ajouté que plus de la moitié des cas ont été pris en charge au bout d’une heure, tandis que 12% ont dû attendre quatre heures.

Enfin, parmi les recommandations émises par le CESE dans son avis, on trouve notamment l’incitation des dirigeants d’établissements de soins à s’inscrire dans une démarche d’accréditation par des organismes d’évaluation indépendants. Il est également mentionné la mise en place des mécanismes de suivi, de contrôle et d’évaluation de la qualité de prise en charge médicale dans tous les établissements publics ou privés ayant des services d’urgence, ainsi que le développement de filières d’urgences spécialisées au sein de chaque région.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Urgences

Urbanisation végétale des villes : quelles solutions environnementales ?

Sous l'impulsion des associations écologistes, les autorités de Casablanca annoncent la fin de la plantation anarchique de palmiers sur les …
Urgences

VTC au Maroc : vide juridique et risques

Cette lacune expose les utilisateurs à des risques importants, notamment en matière de sécurité, tout en engendrant une concurrence déloyale…
Urgences

Crise des étudiants en médecine : où en est-on ?

Depuis le début de l’année 2024, la crise des étudiants en médecine s’enlise, malgré les efforts de médiation et de réforme engagés par le m…
Urgences

Don d’organes au Maroc : des progrès encore insuffisants

À l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe, célébrée chaque année le 17 octobre, le Maroc se trouve à un carrefour…
Urgences

Droit de grève : le CNDH se prononce sur le principe de «salaire contre travail»

La ponction de salaire des grévistes est légale ! Avec cette position, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) s’est rangé du côté …
Urgences

Bilan climatique 2023 : une année record pour le Maroc

L’année 2023 a marqué un tournant pour le climat du Maroc. Selon le rapport officiel de la Direction générale de la météorologie (DGM), 2023…
Urgences

Jonattan Harroch : la chute d’un magnat du sport au Maroc

Samedi, Jonattan Harroch, fondateur du groupe Nation Sportive, a été arrêté dans un palace de Casablanca. L’homme d’affaires se trouvait en …
Urgences

Journée mondiale de la santé mentale : quelles réalités au Maroc ?

Le 10 octobre, le monde célèbre la Journée mondiale de la santé mentale, l'occasion de sensibiliser sur les troubles mentaux et à promouvoir…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire