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Santé: Amine Tahraoui fait son bilan

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Amine Tahraoui, ministre de la santé et de la protection sociale © Mounir Mehimdate

Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a dressé un bilan contrasté du système de santé marocain lors de la récente séance à la Chambre des représentants. Il fait d’ailleurs le bilan de plusieurs progrès notables, des défis persistants, n’hésitant pas à montrer ses projets ambitieux. Cependant, son mandat n’est pas exempt de certaines controverses et accusations.

Lors de sa première intervention à la Chambre des représentants, le ministre de la Santé et de la protection sociale a mis l’accent sur la situation actuelle du système de santé. Entre projets ambitieux et attaques des partis de l’opposition, Amine Tahraoui s’est dû de défendre ses décisions, notamment l’annulation du marché public de l’équipement médical, lancé par son prédécesseur Khalid Ait Taleb.

Les enfants meurent moins, mais pas les fumeurs

Pendant cette séance, le ministre de la Santé et de la protection sociale s’est réjoui de la baisse de la mortalité infantile durant les deux dernières décennies. En effet, ce phénomène est passé de 244 décès pour 100.000 naissances en 2000 à 72 décès en 2020, soit une baisse de 70%. Dans ce sens, Amine Tahraoui a loué « les efforts déployés par le Maroc en matière d’encadrement médical, notamment en gynécologie-obstétrique ».

D’autre part, le ministre de la Santé a proposé un nouveau plan pour vaincre la pénurie des professionnels de santé. Ce nouveau programme a pour objectif le renforcement des effectifs pour atteindre 6.500 de professionnel en 2025, tout en privilégiant les compétences locales par l’ouverture de 88% de nouvelles places pour le master dans les facultés de médecine. Concrètement, Tahraoui a souhaité revaloriser le budget annuel du secteur.

Par ailleurs, le responsable gouvernemental a déploré de lourdes pertes dues du tabagisme. Il a révélé que le nombre de décès prématurés liés au tabac a atteint 12.800 cas. Et d’ajouter que le tabac a été responsable de 74.000 cas de maladies cardiovasculaires et 4.227 nouveaux cas annuels de cancer des poumons. Cette évaluation a également souligné que le coût économique annuel du tabac au Maroc dépasse les 5 milliards de dirhams, soit 8,5% des dépenses médicales.

Lire aussi: Vers un système de santé renforcé d’ici 2030

Tahraoui attaqué par l’opposition

Lors de cette séance des questions orales, Mustapha Ibrahimi, député du Parti de la justice et du développement (PJD), a interpellé le ministre sur l’annulation de certains marchés publics relatifs aux équipements et services dans le secteur de la santé. Le député a souligné que ces marchés publics sont estimés à 180 millions de dirhams. Face à ces interrogations, Amine Tahraoui a apporté des éclaircissements sur la démarche du ministère. Il a affirmé que la décision d’annuler certains marchés publics lancés précédemment, portant sur des équipements et services dans le secteur de la santé, « repose exclusivement sur des raisons objectives, liées à la pertinence pratique et technique de ces marchés ».

Concernant les risques de pannes dans les services de santé, le ministère a pris certaines mesures qui visent à mettre en place des équipes d’inspection spécialisées, chargées de mener des visites régulières pour évaluer l’état des infrastructures médicales ainsi que le renforcement des interventions de maintenance périodique pour garantir la continuité des services de santé. Il s’agit aussi de l’adoption de normes d’ingénierie modernes, intégrant des critères de flexibilité et d’expansion future, afin de moderniser les infrastructures hospitalières.

Lire aussi: Médicaments contrefaits : une industrie aux dépens de la santé publique

Les bonnes résolutions du mandat

Dans un autre volet, Amine Tahraoui a réaffirmé l’engagement de son département pour sécuriser et constituer le stock national de médicaments et de produits de santé. Cette démarche s’inscrit dans une vision globale visant à atteindre la souveraineté pharmaceutique et à assurer un approvisionnement continu du marché national. Il a également souligné que la création de l’Agence nationale des médicaments et des équipements médicaux représente un outil stratégique pour réguler le secteur et garantir sa stabilité. En effet, le ministère « travaille actuellement sur plusieurs mesures incluant la promotion de l’enregistrement des médicaments génériques comme alternatives aux médicaments sous monopole, le contrôle mensuel des stocks de réserve des établissements industriels, ainsi que la création d’un comité consultatif réunissant tous les acteurs du secteur pharmaceutique pour identifier les besoins essentiels en médicaments et produits de santé afin de garantir la continuité de l’approvisionnement du marché ».

Le ministre a également annoncé la préparation de deux plans nationaux pour renforcer la souveraineté pharmaceutique. Il s’agit du Programme national de lutte contre la pénurie de médicaments et de produits de santé essentiels ainsi que de la Stratégie nationale pour encourager l’industrie locale des médicaments. Ces initiatives incluent des mesures pour stimuler l’investissement dans les industries de transformation liées aux médicaments et promouvoir l’usage des médicaments génériques.

Dans ce contexte, Amine Tahraoui a mis en avant la nécessité d’apporter des réformes structurelles à son secteur sous les critiques d’une opposition qui scrute chaque décision. Alors que ces avancées semblent prometteuses, le ministre devra continuer de convaincre que ses choix sont les bases d’un avenir durable pour le système de santé marocain.

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