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Saison agricole 2024-2025 : le ministère dévoile des initiatives pour booster l’agriculture

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Une réunion présidée par le ministre de l’agriculture dresse un état des lieux. © DR

La nouvelle campagne agricole 2024-2025 démarre sous de bons auspices avec l’annonce de mesures proactives par le ministère de l’Agriculture. Au cours d’une réunion stratégique présidée par Mohamed Sadiki, des plans ambitieux ont été dévoilés pour booster la productivité agricole et assurer une gestion durable des ressources.

À l’aube de la saison automnale, le ministère de l’Agriculture a donné le coup d’envoi aux préparatifs de la nouvelle saison agricole 2024-2025, dévoilant un arsenal de mesures destinées à booster le secteur. Présidée par Mohamed Sadiki, cette assemblée a vu la participation de plusieurs acteurs du secteur, débattant des nouvelles orientations pour dynamiser l’agriculture. Il s’agit des présidents de la Fédération des chambres d’agriculture et de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER).

Le ministère a annoncé un plan ambitieux visant à accroître la résilience et la productivité agricoles à travers un approvisionnement solide en semences et engrais, et une gestion plus efficace de l’eau d’irrigation. Des mesures telles que des dispositifs d’assurance adaptés et des options de financement spécifiques sont prévues pour soutenir les agriculteurs face aux défis contemporains.

Au cœur de ces initiatives, le ministère prévoit de mobiliser 1,26 million de quintaux de semences de céréales certifiées. Ces efforts sont complétés par une politique de subventions maintenues pour rendre ces inputs essentiels plus abordables. En parallèle, une attention particulière est accordée aux cultures légumières comme les tomates, les oignons et les pommes de terre, avec des subventions destinées à réduire les coûts de production et garantir un approvisionnement régulier sur le marché national. De plus, le ministère a programmé la distribution de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés, conservant les tarifs de l’année précédente, et a renouvelé les aides pour les analyses de laboratoire, favorisant ainsi une fertilisation raisonnée.

Lire aussi : Agriculture : résilience et adaptation face aux défis climatiques

Adaptation et innovation face aux changements climatiques

Le programme prévisionnel pour les cultures, adapté aux réalités hydrologiques des zones pluviales, prévoit la mise en culture de 4,36 millions d’hectares de céréales, environ 545.900 hectares dédiés aux cultures fourragères, près de 300.000 hectares consacrés aux légumineuses alimentaires et 105.860 hectares pour le maraîchage d’automne. La concrétisation de ce programme demeure toutefois tributaire des conditions climatiques et de la disponibilité en eau d’irrigation.

Dans le domaine de la production animale, la subvention de l’orge et des aliments composés sera ajustée en fonction de l’évolution climatique et de l’état des pâturages ainsi que de la production fourragère. Parallèlement, le ministère s’emploie à restaurer progressivement l’équilibre des différentes filières agricoles, en intensifiant les investissements structurants pour accroître la résilience du secteur face aux défis du changement climatique.

Ces efforts sont encadrés par la stratégie Génération Green, qui continue de stimuler les investissements dans l’agriculture à travers des incitations financières octroyées par le Fonds de développement agricole (FDA). Ces mesures incluent le maintien des aides existantes et l’introduction de nouveaux soutiens.

Deux programmes structurants se distinguent pour les céréales. Le premier, le programme national de développement du semis direct, vise à couvrir 1 million d’hectares d’ici à 2030, avec une cible de près de 260.000 hectares pour la prochaine campagne. Ce programme prévoit également la distribution de 200 semoirs aux coopératives agricoles, avec un soutien financier pour l’acquisition de ces équipements. Le second programme se concentre sur l’encouragement de l’irrigation complémentaire pour les systèmes céréaliers, avec l’objectif de développer également 1 million d’hectares. Des études sont en cours pour identifier les zones potentielles pour cette pratique.

Crise hydrique sévère impactant l’irrigation

La réunion a de plus mis en lumière les défis critiques liés à la gestion des ressources hydriques. Selon les données révélées, le cumul pluviométrique national au 14 juillet 2024 s’établit à 240 mm, marquant une baisse de 34% par rapport à une saison normale et de 3% comparativement à l’année précédente à la même période. Le taux de remplissage des barrages dédiés à l’agriculture a par ailleurs fléchi, ne représentant que 29% de leur capacité totale.

Face à cette situation préoccupante, l’irrigation a été suspendue dans la majorité des grands périmètres irrigués, à l’exception des zones du Loukkos et Tafrata qui couvrent 39.000 hectares, soit seulement 6% de la superficie totale des grands périmètres. Ceux-ci continuent de bénéficier normalement de l’eau. En revanche, les autres districts, qui englobent 550.000 hectares, soit 78% de la superficie principale, endurent des restrictions d’irrigation sévères, certains n’ayant pas reçu d’eau depuis plus de quatre ans.

Le ministère a indiqué que les zones comme le Gharb subissent des restrictions de moyennes à sévères. Les périmètres du Tadla, du Haouz (Tassaout amont et N’fis) et de la Moulouya, ainsi que ceux d’Ouarzazate, font, eux, face à des restrictions extrêmement sévères avec un arrêt complet de l’irrigation. Cette situation est similaire dans les régions de Doukkala, du Haouz central, du Souss-Massa et du Tafilalet, où l’irrigation est également interrompue.

Dans ce contexte difficile, seulement 390 millions de mètres cubes d’eau sont réservés à l’irrigation, correspondant à 10% des capacités des barrages agricoles. Pour pallier en partie ces déficits, le ministère a lancé des mesures d’urgence pour protéger les cultures pérennes et les patrimoines arboricoles. Ceci notamment par des irrigations d’appoint pour les jeunes plantations, en particulier dans le cadre des projets de l’agriculture solidaire. Ces efforts visent à sauvegarder une partie essentielle du secteur agricole national en ces temps de crise hydrique aiguë.

Lire aussi : Stress hydrique : les grands barrages toujours en quête d’eau

Impact de la sécheresse sur les cultures

La situation hydrique défavorable a marqué la campagne de cultures sucrières, avec seulement 22.672 hectares semés en betterave à sucre, ce qui représente 42% de l’objectif initial. Cette réalisation modeste est principalement attribuée à la pénurie d’eau d’irrigation affectant les bassins de Doukkala, du Tadla et de la Moulouya. Par ailleurs, la culture de la canne à sucre a également été impactée, avec une surface plantée de 1.055 hectares en automne, soit 35% du programme envisagé de 3.000 hectares. Les projections estiment la production de betterave à sucre à 1,5 million de tonnes et celle de canne à sucre à 330.000 tonnes pour la saison.

Concernant les cultures de printemps, les précipitations bénéfiques de mars ont favorisé l’installation de diverses cultures telles que le pois chiche, le maïs grain, le tournesol, le haricot sec et diverses cultures maraîchères. Ces cultures ont presque atteint leurs objectifs avec 147.040 hectares réalisés, représentant 91% du programme de 160.970 hectares prévu.

En ce qui concerne les cultures maraîchères, la surface totale exploitée s’étend sur 249.000 hectares à travers les quatre saisons, de l’automne 2023 à l’été 2024, avec des projections pour la saison estivale. Cette vaste étendue devrait produire environ 8,4 millions de tonnes, couvrant amplement les besoins de consommation locale et les demandes d’exportation durant les périodes estivale et automnale de 2024. Notamment, la tomate d’été de la région de Souss-Massa devrait continuer à être disponible sur le marché jusqu’à fin mai 2025, soutenant ainsi les objectifs de production et de distribution.

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