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Le diplomate italo-suédois, Staffan de Mistura, est arrivé samedi à Tindouf pour rencontrer les représentants du Polisario, à leur tête Brahim Ghali. C’est la deuxième étape de la deuxième tournée régionale de l’émissaire onusien, après une visite exclusive au Maroc au mois de juillet. À Rabat, de Mistura s’était entretenu avec le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, accompagné de Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc à l’ONU, et de Redouane Houssaini, le directeur des Nations unies au ministère des Affaires étrangères. Les responsables marocains lui avaient signifié clairement l’attachement du Royaume au processus des tables rondes auquel l’Algérie avait adhéré et qu’elle veut à présent enterrer. Lors de sa visite au Maroc, de Mistrura avait renoncé à se rendre dans les provinces du Sud, espérant pouvoir le faire à une date ultérieure. En annonçant la poursuite de cette tournée entamée en juillet au Maroc et qui le conduira à Tindouf, Alger et Nouakchott, une porte-parole de l’ONU avait indiqué que Staffan de Mistura «a toujours hâte de pouvoir approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur la perspective de faire avancer de façon constructive le processus politique».
Le jeu d’Alger et du Polisario
Chaque tournée régionale de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU donne lieu à des stories scénarisées produites par l’Algérie et le Polisario. Cette fois-ci, c’est l’Espagne qui est en ligne de mire. Accusée de partialité parce qu’elle a soutenu l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc, Madrid a fait face aux cinglantes attaques verbales de la part des responsables algériens et des représentants du mouvement séparatiste. Ce nouveau paramètre est un signal fort en faveur du Maroc, surtout qu’il est émis par l’ancienne puissance administrante du Sahara. Pire encore, l’Algérie a refusé qu’un avion de l’armée de l’air espagnole transporte de Mistura. Ce dernier avait pourtant effectué en janvier sa première tournée dans la région à bord d’un avion militaire ibérique.
De par son agressivité envers l’Espagne, l’Algérie montre encore une fois qu’elle est partie prenante dans ce dossier, alors qu’elle s’en défend constamment. Quoi qu’il en soit, de Mistura a pris acte du changement de la position de l’Espagne, mais aussi de l’Allemagne et d’autres pays européens, sans oublier la reconnaissance par les USA de la marocanité du Sahara. Et puis il y a les représentations diplomatiques étrangères ouvertes à Laâyoune et à Dakhla.
«Nous allons œuvrer durant les prochains mois pour la tenue d’une réunion, que ce soit à Laâyoune ou à Dakhla, en présence tous les pays ayant ouvert des consulats dans les provinces du Sud, pour confirmer cette dynamique et créer une plus grande coordination entre ces États», a indiqué Bourita lors d’un point de presse avec son homologue capverdien, Rui alberto De Figueiredo Soares, tenu le 31 août à l’issue de l’inauguration à Dakhla d’un consulat général de la République de Cabo Verde. Cette dynamique d’ouverture des consulats démontre l’évolution positive que connaît la question de l’intégrité territoriale du Royaume et provoque l’ire des ennemis du Maroc.
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Depuis sa nomination en octobre 2021, le diplomate italo-suédois n’a pas pu faire bouger d’un iota le processus politique pour le règlement du différend régional sur le Sahara. Comment le pourrait-il face à l’entêtement algérien et à l’instrumentalisation d’un mouvement illégitime qui détourne les aides fournies aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf et autres en plein désert ? De Mistura devrait suivre le conseil de feu Hassan II qui jugeait qu’il ne fallait pas perdre de temps à avancer des arguments de bonne foi face à des gens de mauvaise foi.
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Au terme de son périple, de Mistura doit rendre compte de la situation sur le terrain. C’est sur cette base que le numéro 1 de l’ONU, Antonio Guterres, rédigera un rapport à destination du Conseil de sécurité. Ce dernier se penchera mi-octobre sur le vote concernant le prolongement du mandat de la Minurso.
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