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Avec une feuille de route bien précise conforme à la résolution 2602, Staffan De Mistura, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies (ONU) pour le Sahara, a bouclé, dimanche dernier, sa deuxième tournée régionale. Cette dernière l’avait déjà amené à Rabat, à Tindouf, à Alger avant Nouakchott depuis dimanche. Si l’ONU préconise la participation de toutes les parties concernées par la question du Sahara à des tables rondes, l’Algérie est bien décidée à entraver ce processus diplomatique.
Rabat, première étape
Nommé en octobre 2021 pour reprendre les responsabilités de l’Allemand Horst Köhler, Staffan de Mistura s’est rendu à Rabat en juillet dernier. Il s’était entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d’une séance de travail à laquelle a également participé le représentant permanent du Royaume auprès de l’ONU, Omar Hilale, et le directeur des Nations unies et des organisations internationales, Redouane El Housseini.
Une discussion durant laquelle les trois diplomates ont réaffirmé les positions inchangées du Maroc, telles que rappelées dans les discours du roi Mohammed VI à l’occasion des 45? et 46? anniversaires de la Marche Verte. Le Souverain avait réaffirmé l’attachement du pays à la reprise du processus politique conduit sous l’égide exclusive de l’ONU, afin de parvenir à une solution politique sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre du processus des tables rondes, en présence des quatre participants (Algérie, Mauritanie, Maroc et Polisario).
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Des bâtons dans les roues
La tournée de l’émissaire onusien s’est poursuivie la semaine dernière. Dimanche 4 septembre, il a fait escale dans les camps de Tindouf où il a rencontré le chef du Polisario, Brahim Ghali. Il s’est également entretenu avec plusieurs responsables séparatistes, dont celui qui se dit « premier ministre », Bouchraya Hammoudi Bayoun, et le prétendu représentant du front aux Nations Unies, Sidi Mohamed Omar.
Résultat : ils tiennent toujours le même discours, en rejetant la dernière résolution du Conseil de sécurité. Ils s’attachent ainsi à l’option de « l’autodétermination ». Aucun signe de coopération ou de volonté de se mettre à table n’a été d’ailleurs perçu.
Après Tindouf, De Mistura s’est dirigé vers Alger. Visiblement, le pays dirigé par Abdelmadjid Tebboune ne semble toujours pas disposé à participer au processus onusien pour discuter du règlement de ce différend. Selon le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, la reprise des négociations directes doit avoir lieu entre les deux parties du conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario.
En d’autres termes, l’Algérie refuse de reprendre le format des « tables rondes », auxquelles elle avait participé à deux reprises en décembre 2018 et en mars 2019 à Genève en Suisse. Pourtant, le Maroc estime qu’une implication du voisin de l’Est est une condition sine qua non à la résolution du dossier du Sahara. En souhaitant donc imposer son dictat, l’Algérie veut renier les efforts et les engagements de ces dernières années.
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Et pour finir, Staffan de Mistura a atterri dimanche dernier dans la capitale mauritanienne pour rencontrer le président Mohamed Ould Ghazouani. Selon l’agence de presse espagnole EFE, les discussions entre les deux hommes ont porté sur les résultats des visites de l’émissaire onusien et le rôle de Nouakchott dans la facilitation d’une solution au différend. La même source précise également que la Mauritanie, qui reconnaît officiellement l’entité séparatiste « Rasd », a rappelé lors de cette rencontre sa position « neutre » dans ce dossier.
À l’issue de son voyage et de ses entretiens, De Mistura doit remettre un rapport de la situation sur le terrain au Conseil de sécurité, au cours de la seconde quinzaine du mois d’octobre, soit quelques jours avant le vote sur la prolongation du mandat de la mission onusienne au Sahara (Minurso).
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