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Sahara : regain des tensions après des incursions du Polisario

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Depuis quelques jours, le Sahara marocain est le théâtre d’une résurgence des tensions. Après les attaques perpétrées dans les villes d’Es-Smara, le 29 octobre dernier, et d’Aousserd à la mi-décembre, des sources locales ont affirmé que le Polisario planifiait, fin décembre, de mener des frappes contre la région sud du Royaume. Les tentatives ont toutes été déjouées par les Forces armées royales (FAR).

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Ce dimanche 31 décembre, des drones de l’armée marocaine ont bombardé à deux reprises des véhicules appartenant au Polisario, qui se trouvaient dans la localité de Mijek, située dans la zone tampon à l’Est du Mur des Sables, faisant quatre morts. L’annonce, faite par un média proche du Front, affirme que les individus qui étaient à bord des véhicules tout terrain «sont des orpailleurs mauritaniens et sahraouis».

SaharaIl convient de noter qu’en 2019, l’armée mauritanienne a décidé de désigner la région nord de la Mauritanie comme zone interdite aux civils. E en décembre 2022, Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani avait exhorté les orpailleurs à «respecter les règles légales de préservation des vies et de ne pas s’exposer aux dangers». Le chef d’État mauritanien a ordonné aux «autorités administratives, militaires et sécuritaires concernées à exercer strictement leurs fonctions et à appliquer les décisions rendues sans hésitation ni favoritisme».

Lire aussi : Le Conseil de sécurité de l’ONU, cette instance convoitée par les diplomaties

Les médias officiels du Polisario ont affirmé que ce sont les bombardements les plus importants depuis la fin de la guerre en 1991. Le gouvernement mauritanien n’a, pour sa part, pas fait de commentaire. Des membres de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) se sont rendus sur les lieux pour enquêter.

Ces récentes attaques polisariennes marquent un écart inquiétant par rapport aux schémas de conflit établis.

Des hauts gradés du Polisario éliminés

Lundi après-midi, le Front séparatiste a reconnu qu’au moins quatre membres de ses milices ont été tués dans le Sahara marocain, à la suite d’une frappe aérienne menée par les FAR. Selon les mêmes sources, les morts du Polisario appartenaient à ce que le Front appelle la «Quatrième zone militaire sahraouie», précisant que leur mort est survenue après qu’ils aient mené des attaques contre certaines bases militaires marocaines situées près du Mur de Sable, et qu’ils aient été soumis à des bombardements aériens.

Lire aussi : Tirs de projectiles à Es-Smara, «un acte de guerre» selon Omar Hilale

Des sources affiliées au Front ont rapporté que quatre de ses membres ont été tués par un drone marocain dans la zone d’Amhiriz, dans la zone tampon, à 100 km d’Es-Smara. Il s’agit d’Abou Hamoudi Al-Daf, qui appartient au deuxième bataillon des milices du Front, et à Mohamed Al-Najem, à Al-Salik et Hosni Ibrahim, du 7ᵉ bataillon, tandis qu’Aghla Balahi du 7e bataillon et Nafi Muhammad Salem du 7e bataillon Signal Corps, ont été grièvement blessés.

Les données des partisans du Polisario indiquent que parmi les blessés figuraient également Hamdi Habib, du quartier général du commandement, et Bashar Al-Mukhtar, du 7ᵉ bataillon, mais ont décrit leurs blessures comme mineures, confirmant également qu’une neuvième personne n’avait pas été retrouvée. Il s’agit d’Al-Salik Ali Musa du 6ᵉ bataillon, et les survivants ont pu regagner les camps de Tindouf, à l’intérieur de la frontière algérienne.

L’usage de drones, nouvelle tactique militaire

Confronté aux menaces des milices du Polisario, le Maroc recourt plus fréquemment aux drones. Un outil de pointe qui pourrait faire la différence lors d’un éventuel conflit armé et qui a déjà changé la donne au Sahara.

Un site espagnol spécialisé dans la défense rapporte que durant les premiers mois de 2021, des drones armés ont été utilisés clandestinement. La première utilisation de ces systèmes au combat a été enregistrée le 7 avril 2021, lorsque le commandant de la gendarmerie du Polisario a été assassiné ainsi que plusieurs membres qui l’accompagnaient lors de sa tentative d’exécution d’une opération offensive contre le mur marocain dans la région de Tifariti.

Lire aussi : El Guerguarate : le poste-frontière fait sa mue

Après cela, le Maroc a commencé à utiliser des drones armés dans plusieurs opérations qui ont abouti à l’assassinat de dizaines de membres du Polisario qui tentaient de s’approcher du mur marocain ou d’introduire des armes dans la zone tampon, comme des lance-roquettes ou des mortiers.

Périodiquement, depuis plus de 25 ans, le Polisario affiche fièrement ses défilés et même ses manœuvres militaires dans ce qu’il appelle les «zones libérées». Mais tout a changé en 2020, le 21 octobre de la même année, les partisans du Polisario ont fermé le poste frontière de Guerguerat, principal corridor économique entre le Maroc et la Mauritanie. Mais après plusieurs semaines de fermeture continue du passage terrestre, l’armée marocaine est intervenue par la force et a mis fin à la situation le 13 novembre 2020. Les FAR alors publié un communiqué dans lequel ils ont indiqué que les zones tampons font partie intégrante du territoire marocain et que toute transgression aux frontières connaîtrait une riposte de la part du Royaume.

Les drones sont exploités au Maroc par un escadron spécial au sein de l’armée de l’air marocaine, appelé SACR, acronyme de Système Aéroporté de Contrôle et Reconnaissance. L’escadron exploite actuellement 5 types différents de drones : HERON 1, Hermes-900 et Wing Loong1, Bayraktar TB2 et Wing Loong 2.

La deuxième base aérienne, à Meknès, et la sixième, à Ben Geurir, abritent des drones Bayraktar TB2, en plus des principales bases aériennes et celles de soutien tactique et logistique dans le désert : la quatrième base, proche de la ville de Laâyoune, la base militaire de l’aéroport d’Es-Smara et la base militaire de l’aéroport de Dakhla, qui abrite les drones HERON 1.

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