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LeBrief : Quelle est l’ampleur des dernières menaces du polisario ciblant spécifiquement Laâyoune et Dakhla ?
Nabil Adel : Ce qui se passe aujourd’hui dans cette région du monde est institué aussi bien sur le plan historique que géopolitique.
Sur le plan historique, le Maroc a, depuis deux ans, depuis le conflit de Guerguarate, enregistré une série de victoires décisives dans le dossier du Sahara. Des réussites qui vont à l’encontre des ambitions de l’Algérie de créer une pseudo république sahraouie. Quand on sait qu’Alger a dépensé quelque 500 milliards de dollars dans ce conflit, pour scinder le Maroc en deux et se frayer un chemin vers l’Océan atlantique, on comprend l’ampleur de sa frustration de voir ses projets tomber à l’eau.
Une frustration qui a été attisée par la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, l’ouverture de plusieurs consulats dans les provinces du Sud et la reconnaissance de plusieurs pays de la crédibilité de l’initiative d’autonomie proposée par le Royaume. Donc, après ces réalisations, il est clair que cette question est en train d’être scellée.
Compte tenu de la consolidation de la position du Maroc à ce sujet, et l’imminence de la clôture de ce dossier, la seule solution qui se profile devant le polisario est le recours au terrorisme. C’est d’ailleurs pour cette raison que le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, a mis en garde, lors de la réunion de la Coalition anti-Daech à Marrakech, contre les risques d’alternance entre le séparatisme et le terrorisme.
Beaucoup d’études et de revues scientifiques ont démontré la proximité entre les mouvements terroristes et séparatistes. C’est le cas des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et du mouvement des Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), entre autres. Ces fronts ont tous commencé par des ambitions séparatistes, mais faute d’atteindre leurs objectifs, ils se sont transformés en groupes terroristes.
Sur le plan géopolitique, nous assistons aujourd’hui à l’apparition de plusieurs foyers de tensions, dont la guerre en Ukraine. L’un de ces foyers se trouve justement dans la région des provinces du Sud du Maroc. Profitant de l’instabilité politique actuelle, l’Algérie pourrait être tentée de lancer une action « aventurière » contre le Maroc via le polisario.
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LeBrief : Pourquoi le choix de Laâyoune et Dakhla comme cibles ?
Nabil Adel : Ce sont d’abord des villes qui comptent plusieurs représentations diplomatiques, mais qui connaissent surtout un important développement économique. Les États-Unis ont d’ailleurs annoncé un ambitieux programme d’investissement dans la région. De plus, ces provinces attirent de plus en plus de capitaux étrangers et de financements et projets de pays européens.
Et c’est exactement ce que le polisario cherche à viser. De par ces menaces, le front veut faire fuir les investisseurs. Il vise à détruire tout ce que le Maroc a pu ériger dans cette région depuis des décennies, comme constructions et structures.
En menaçant Dakhla et Laâyoune, le front séparatiste déclare ouvertement que s’il n’obtient pas ce qu’il veut, il va semer la terreur dans la région.
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LeBrief : Pourquoi le Maroc n’a-t-il pas encore inscrit le polisario en tant qu’organisation terroriste ?
Nabil Adel : Je n’en ai aucune idée ! Honnêtement, je ne sais pas ce qu’on attend pour le faire. Peut-être que le gouvernement dispose d’informations à ce sujet qu’il n’a pas encore dévoilées. Mais aujourd’hui, nous sommes en train de lancer un collectif, qui comprend des personnalités des médias, des intellectuels, des influenceurs et des gens de la société civile, pour documenter les différentes menaces à peine voilées proférées par le polisario.
Il faut que le Maroc entreprenne sérieusement des actions d’inscription de ce groupe en tant que mouvement terroriste. D’autant plus que les éléments requis pour construire ce dossier sont désormais disponibles. Il s’agit d’un groupe qui menace ouvertement d’attaques deux villes, qui comptent un grand nombre de civils ; qui revendique quelque 300 à 500 attentats contre des cibles marocaines ; qui exploite et force des mineurs à rejoindre ses rangs et à apprendre à utiliser des armes (notamment dans les camps de Tindouf) ; qui déclare obsolète l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 avec le Maroc ; et qui a des liens avec d’autres mouvements terroristes.
Je pense que le moment est venu de monter ce dossier et de le déposer auprès des instances concernées, pour éviter et prévenir du risque d’une quelconque attaque terroriste du polisario. Il vaut mieux prévenir que guérir.
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