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Sahara marocain : l’engagement de la France constitue un véritable « game-changer » (Expert)

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Drapeau marocain géant à Dakhla © DR

Dans son discours adressé au Parlement, le roi Mohammed VI, à l’occasion de l’ouverture de première session de la quatrième législative de la onzième législature, a évoqué l’importance de la question du Sahara marocain considéré comme la première cause nationale. Le Souverain a lancé un appel pour une coordination accrue entre les institutions marocaines et à un renforcement des efforts diplomatiques. Cherkaoui Roudani, expert en géostratégie et sécurité, nous apporte son analyse.

Lors de son discours adressé au Parlement a l’occasion de la première session de la quatrième législative de la onzième législature, le roi Mohammed VI, a évoqué l’importance de la question du Sahara marocain considéré comme la première cause nationale. Le Souverain a également rappelé son engagement à promouvoir une dynamique proactive pour défendre l’intégrité territoriale du Maroc.

Tout en saluant le soutien de la communauté internationale sur ce sujet, le roi Mohammed VI a exhorté les parlementaires à se mobiliser pour contrer les manœuvres des adversaires et renforcer la position du Maroc. Toujours dans son allocution, il a appelé à une coordination accrue entre les institutions marocaines et à un renforcement des efforts diplomatiques pour élargir le soutien à la marocanité du Sahara.

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Lebrief : Quelle lecture faites-vous du discours ?

Cherkaoui Roudani : La lecture du discours de sa majesté le roi Mohammed VI, prononcé lors de l’ouverture de la première session de la quatrième année législative de la 11e Législature, révèle une affirmation puissante de la vision stratégique marocaine, centrée sur sa souveraineté et son intégrité territoriale, la paix et le développement durable. Ce discours, qui s’inscrit dans la continuité d’une démarche royale claire, aborde des enjeux cruciaux pour le Maroc, notamment la défense de son intégrité territoriale et la nécessité de promouvoir des relations bilatérales solides, en particulier avec la France et le reste du monde. De fait, le discours royal propose une vision géopolitique basée sur la stabilité, la sécurité et le développement dont le cœur est constitué d’une vision multidimensionnelle basée sur le respect de son intégrité territoriale.

Dans un autre registre, le discours met en lumière le rôle essentiel que joue le Maroc dans un contexte géopolitique complexe, où la question du Sahara marocain devient un prisme d’évaluation de ses relations internationales. La reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine par des puissances telles que les États-Unis, la France et d’autres pays européens témoigne d’une dynamique internationale favorable. Ce soutien, notamment celui de la France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, confère une légitimité accrue aux initiatives marocaines, tout en positionnant le pays comme un acteur clé dans la recherche de solutions durables à cette problématique historique.

Ainsi, l’évolution stratégique des relations entre le Maroc et la France, soulignée par l’engagement du président Emmanuel Macron, constitue un véritable « game-changer » . Cela indique non seulement un changement dans la perception de la question du Sahara, mais également un alignement des efforts internationaux en faveur des intérêts marocains et ses droits légitimes et historiques . Ce tournant géopolitique, tout en solidifiant les alliances, a permis au Maroc d’adopter une approche proactive, tournée vers l’initiative et la fermeté, rompant ainsi avec les paradigmes réactifs précédents.

De plus, l’intégration du Sahara marocain dans les projets de développement économiques ambitieux, tels que le gazoduc Maroc-Nigeria et les initiatives de coopération régionale comme les deux initiatives d’ouvrir l’espace atlantique aux pays du sahel et la vision géostratégique royale concernant les pays afro-atlantiques, témoigne d’une vision à long terme qui vise à transformer cette région en un axe stratégique pour le développement national et continental. Le Sahara marocain, en tant que levier économique et diplomatique, renforce le rôle du Maroc en tant que pont entre l’Afrique subsaharienne et le reste du monde.

Enfin, le discours réaffirme le positionnement du Maroc comme un leader dans la promotion de la paix et du développement en Afrique. Cette stratégie, fondée sur une diplomatie proactive et une capacité à transformer les défis en opportunités, renforce la légitimité de la souveraineté marocaine et positionne le pays comme un acteur incontournable sur la scène internationale. De fait, sous l’impulsion éclairée de sa Majesté, le Maroc continue d’affirmer sa vision géopolitique, faisant du Sahara un moteur de développement, tout en consolidant ses alliances et en contribuant à la paix et à la stabilité régionales.

Lebrief : Comment avez-vous vu évoluer la dynamique internationale autour de la question du Sahara, en particulier avec le soutien de pays influents comme la France et les États-Unis ?

Cherkaoui Roudani : La dynamique internationale autour de la question du Sahara marocain a connu une évolution significative au cours des dernières années, marquée par un soutien croissant de pays influents, notamment la France et les États-Unis. Cette évolution peut être décomposée en plusieurs points clés notamment le renforcement des alliances diplomatiques du Maroc avec le reste du monde. Ainsi, le Maroc a réussi à solidifier ses relations avec des puissances majeures comme la France et les États-Unis. La France, allié stratégique  et traditionnel du Maroc, a recentré son approche sur la question de l’intégrité territoriale, affirmant clairement son soutien à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc. Ce soutien est crucial, étant donné que la France est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui lui confère une influence considérable sur les questions de sécurité internationale.

De plus, l’adoption par les États-Unis, en décembre 2020, d’une déclaration reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara a marqué un tournant dans la dynamique régionale et internationale. Cette reconnaissance a non seulement renforcé la position du Maroc sur la scène internationale, mais a également incité d’autres pays à suivre cet exemple, créant un climat favorable pour le Maroc dans ses efforts diplomatiques.

Un autre point de dimension stratégique réside dans l’ouverture de Consulats généraux dans les provinces du sud, ce qui témoigne d’une reconnaissance croissante de la marocanité du Sahara.

De surcroît, l’approche proactive du Maroc dans les initiatives de développement régional et continental, comme le gazoduc Maroc-Nigeria et d’autres projets d’infrastructure, démontre sa volonté de transformer la question de l’intégrité territoriale en un levier de coopération et de développement. Cela place le Maroc non seulement comme un acteur régional majeur, mais aussi comme un pont entre l’Afrique subsaharienne et le reste du monde.

Il est important de souligner que dans un contexte international de tensions géopolitiques, le Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le roi Mohammed VI, a su tirer parti des opportunités pour affirmer sa position et défendre ses intérêts vitaux et suprêmes. La capacité du Maroc à transformer les défis en opportunités renforce sa légitimité et son rôle de leader dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afrique et dans le monde.

De fait, l’évolution de la dynamique internationale autour de la question du Sahara, particulièrement avec le soutien de pays influents comme la France et les États-Unis, témoigne d’un changement de paradigme qui favorise le Maroc dans sa quête de reconnaissance et de souveraineté. Cette situation offre au Maroc une plateforme solide pour poursuivre ses efforts diplomatiques et renforcer ses relations internationales tout en consolidant son rôle en tant qu’acteur clé de la stabilité et du développement en Afrique.

Lebrief : La diplomatie partisane et parlementaire est soulignée comme un levier pour obtenir plus de reconnaissance internationale. Comment peut-on mieux structurer cette diplomatie pour maximiser son impact sur la scène mondiale ?

Cherkaoui Roudani : Pour structurer efficacement la diplomatie partisane et parlementaire du Maroc et maximiser son impact sur la scène mondiale, plusieurs stratégies peuvent être envisagées :

D’abord le renforcement des réseaux internationaux à travers un établissement et consolidation des réseaux avec des parlements étrangers et des organisations internationales. Cela implique de créer des partenariats avec des groupes parlementaires, amis, des organisations interparlementaires et des institutions internationales afin de promouvoir la vision et les intérêts du Maroc.

Aussi, la formation et la sensibilisation des parlementaires marocains sur les enjeux internationaux, notamment en matière de diplomatie, de droits humains, les enjeux sécuritaires et de développement durable. Cette sensibilisation leur permettra de mieux représenter le Maroc lors de rencontres internationales et d’apporter une perspective éclairée sur la question du Sahara marocain et d’autres enjeux géopolitiques.

Un autre aspect concerne la stratégie de communication. Pour ce faire, il est important d’élaborer une stratégie de communication claire et cohérente pour présenter les positions du Maroc sur la scène internationale. Cela peut inclure la diffusion d’informations sur les réalisations et les engagements du Maroc, notamment en matière de développement durable, de droits humains, de sécurité et de coopération régionale.

Bien sûr, comme il a été bien souligné par Sa Majesté, le choix des profils et de la compétence sont des éléments essentiels qui jouent un rôle crucial dans la défense des intérêts du Maroc. La compétence dans la diplomatie n’est pas seulement un atout, mais une nécessité. Car elle façonne notre capacité à défendre nos intérêts sur la scène internationale en articulant une vision claire et convaincante pour les questions de dimension vitale et suprême. De plus, chaque diplomate est un architecte de notre image à l’étranger. C’est pourquoi, pour défendre nos intérêts nous devons non seulement avoir des voix fortes, mais aussi des esprits brillants.

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