Le roi Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron lors de l'inauguration d'un train à grande vitesse à Rabat en 2018. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Pour les Marocains, c’est une question réglée. Pour la plus grande partie du monde, aussi. Mais pour la France, pourtant «allié» de longue date du Maroc, c’est à celui qui jouera le mieux le jeu de la chaise musicale. Ça peut tomber sur Sarkozy, Hollande, Macron… À croire qu’ils se jettent, tour à tour, la patate chaude.
La France, ayant des liens historiques, économiques et culturels forts avec le Maroc, a souvent été perçue comme un allié de Rabat. Cependant, malgré ce soutien apparent, Paris n’a jamais franchi le pas de la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara.
Un sujet délicat, pour ce pays qui veut sauvegarder ses intérêts au Maroc ET en Algérie ?
Ce sujet a été abordé lors d’une rencontre organisée par la Tariq Ibnou Ziyad initiative (TIZI), ayant pour thème «Maroc- France- Algérie, entre héritage complexe et perspectives d’avenir».
Lire aussi : Posément, Rabat et Paris se retrouvent après «une longue traversée du désert»
Si la France aspire à jouer un rôle de médiateur dans le conflit du Sahara et cherche à promouvoir une solution négociée entre les parties, elle ne saurait donner une solution claire. Cette position la sert en priorité. Elle lui permet de maintenir des canaux de communication ouverts avec toutes les parties impliquées, et ce, sur l’ensemble des secteurs de collaboration.
«Ma perception profonde, est que la France continuera toujours d’essayer de nous séduire avec de belles paroles sur le plan d’autonomie, mais n’ira jamais dans une reconnaissance totale du Sahara», déclare Zakaria Garti, analyste économique et financier, lors de la conférence TIZI.
Les relations franco-algériennes, bien que souvent tendues, sont stratégiquement importantes pour la France, notamment en matière de coopération sécuritaire et d’approvisionnement énergétique. Une reconnaissance de la marocanité du Sahara risquerait de détériorer ces relations déjà fragiles, compromettant ainsi les intérêts français en Algérie.
«Emmanuel Macron sait que le Maroc attend une reconnaissance ferme et totale et sans ambiguïté de la marocanité du Sahara. Sa Majesté le Roi a déclaré, lors d’un discours, que le Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», explique la même source.
Plusieurs tentatives
Macron ne sera ni le premier, ni le dernier, à en croire l’histoire habituelle, à tenter ce coup. Avant lui, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou encore François Hollande, ont aussi tenté de mener la bataille sur les deux fronts.
«Entre la période de Chirac et la période de Sarkozy, ce plan était présenté avec le soutien actif de la France», déclare Xavier Driencout, ancien ambassadeur de France en Algérie.
Toutefois, si la France se targue de vouloir jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale, ses problèmes internes (notamment en cette période de remaniement) la tiennent en dehors de toute possibilité d’action.
Lire aussi : Sahara : «La France s’expose à être reléguée au rang de puissance du passé», Hafid Boutaleb
Pour le Maroc, l’absence de reconnaissance officielle de sa souveraineté sur le Sahara par la France est une source de frustration. Même si Rabat apprécie le soutien diplomatique constant de Paris au plan d’autonomie marocain, présenté comme une solution crédible et réaliste.
Du côté algérien, même son de cloche. À l’occasion de sa prise de parole lors de la conférence, l’ancien ambassadeur a raconté une anecdote intéressante, montrant que la frustration vis-à-vis de la position française demeure inchangée. Le président Bouteflika lui aurait fait part de ses inquiétudes quant au rapprochement Rabat-Paris. Selon ce dernier, la France aurait toujours favorisé le Maroc.
La position française est donc perçue comme un signe de la complexité des relations internationales et de l’importance de ses propres intérêts régionaux. Elle continue de soutenir les deux pays, tout en surveillant de près les évolutions diplomatiques et les alliances qui se dessinent.
Quelles perspectives ?
La résolution du conflit du Sahara demeure incertaine. Les négociations sous l’égide des Nations unies se poursuivent, mais les avancées sont lentes et les divergences entre les parties restent profondes. Dans ce contexte, la France sous Macron tentera toujours de jouer un rôle de médiation et de promotion de la paix, en essayant d’imiter le style Chirac, sans pour autant reconnaître officiellement la souveraineté marocaine.
Toutefois, des évolutions géopolitiques pourraient influencer la position française. Par exemple, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine en 2020 pourrait inciter d’autres pays à reconsidérer leur position. La France pourrait être amenée à ajuster sa politique en fonction des développements régionaux et des dynamiques internationales.
Concluons par une question posée par Garti : «Faudra-t-il attendre un nouveau président en 2027 ?»
Jordanie : présentation de la gestion marocaine des ressources en eau
Politique - Lors de la 16e session du Conseil ministériel arabe de l'eau, Nizar Baraka a mis en avant l’expérience du Maroc
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Naima Ben Yahia met en avant les efforts du Maroc pour l’égalité des genres au Caire
Politique - Naima Ben Yahia a mis en exergue, mercredi, les efforts déployés par le Maroc pour promouvoir l’égalité des genres.
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Hajoui rencontre son homologue gabonais
Politique - Mohamed Hajoui, Secrétaire général du gouvernement, a rencontré son homologue gabonais, Abdul Razzaq Kambogo.
Rédaction LeBrief - 27 novembre 2024Rabat : inauguration de l’ambassade de la République de Madagascar
Politique - Nasser Bourita a inauguré, mercredi, l’Ambassade de la République de Madagascar à Rabat, aux côtés de son homologue malgache.
Rédaction LeBrief - 27 novembre 2024Le Maroc promu partenaire avancé du FOPREL au Parlement
Politique - Le FOPREL a annoncé mercredi, à Rabat, l’octroi du statut de “partenaire avancé” au Parlement.
Ilyasse Rhamir - 27 novembre 2024Rencontre entre Bourita et Rasata : vers un partenariat Maroc – Madagascar renforcé
Afrique, Diplomatie, Politique - Le Maroc et la République de Madagascar ont réaffirmé leur volonté de bâtir un partenariat stratégique.
Farah Nadifi - 27 novembre 2024Le Maroc et l’AFD signent deux accords de 150 millions d’euros
Politique - Ce mercredi 27 novembre 2024, deux accords ont été signés entre le Royaume et l'Agence française de développement (AFD).
Farah Nadifi - 27 novembre 2024Sahara : la Hongrie affirme son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc
Politique - La Hongrie a affirmé son soutien aux efforts déployés par le Royaume pour la résolution de la question du Sahara.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024Réforme du Code de la famille : ce qu’en pensent les camarades
Politique - Le PPS met en garde contre toute exception qui pourrait compromettre l’élan de modernisation du Code de la famille.
Sabrina El Faiz - 26 décembre 2024Marche verte : l’épopée marocaine
Hafid El Jaï - 6 novembre 2021Samira Sitaïl : la dame de fer nommée ambassadrice du Maroc en France
Politique - Lors du Conseil des ministres, le roi Mohammed VI a nommé Samira Sitaïl ambassadrice du Maroc en France
Rédaction LeBrief - 20 octobre 2023Le roi Mohammed VI reçoit les nouveaux walis et gouverneurs
Hajar Toufik - 28 octobre 2023Al Qods : le Parlement arabe salue le rôle du roi Mohammed VI
Politique - Le Parlement arabe a salué le rôle central du roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, dans la défense de la cause palestinienne.
Ilyasse Rhamir - 15 décembre 2024Rachid Talbi Alami en Slovénie pour une visite de travail
Politique - Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, est en Slovénie pour une visite de travail.
Mbaye Gueye - 9 décembre 2024