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Pour les Marocains, c’est une question réglée. Pour la plus grande partie du monde, aussi. Mais pour la France, pourtant «allié» de longue date du Maroc, c’est à celui qui jouera le mieux le jeu de la chaise musicale. Ça peut tomber sur Sarkozy, Hollande, Macron… À croire qu’ils se jettent, tour à tour, la patate chaude.
La France, ayant des liens historiques, économiques et culturels forts avec le Maroc, a souvent été perçue comme un allié de Rabat. Cependant, malgré ce soutien apparent, Paris n’a jamais franchi le pas de la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara.
Un sujet délicat, pour ce pays qui veut sauvegarder ses intérêts au Maroc ET en Algérie ?
Ce sujet a été abordé lors d’une rencontre organisée par la Tariq Ibnou Ziyad initiative (TIZI), ayant pour thème «Maroc- France- Algérie, entre héritage complexe et perspectives d’avenir».
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Si la France aspire à jouer un rôle de médiateur dans le conflit du Sahara et cherche à promouvoir une solution négociée entre les parties, elle ne saurait donner une solution claire. Cette position la sert en priorité. Elle lui permet de maintenir des canaux de communication ouverts avec toutes les parties impliquées, et ce, sur l’ensemble des secteurs de collaboration.
«Ma perception profonde, est que la France continuera toujours d’essayer de nous séduire avec de belles paroles sur le plan d’autonomie, mais n’ira jamais dans une reconnaissance totale du Sahara», déclare Zakaria Garti, analyste économique et financier, lors de la conférence TIZI.
Les relations franco-algériennes, bien que souvent tendues, sont stratégiquement importantes pour la France, notamment en matière de coopération sécuritaire et d’approvisionnement énergétique. Une reconnaissance de la marocanité du Sahara risquerait de détériorer ces relations déjà fragiles, compromettant ainsi les intérêts français en Algérie.
«Emmanuel Macron sait que le Maroc attend une reconnaissance ferme et totale et sans ambiguïté de la marocanité du Sahara. Sa Majesté le Roi a déclaré, lors d’un discours, que le Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», explique la même source.
Plusieurs tentatives
Macron ne sera ni le premier, ni le dernier, à en croire l’histoire habituelle, à tenter ce coup. Avant lui, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou encore François Hollande, ont aussi tenté de mener la bataille sur les deux fronts.
«Entre la période de Chirac et la période de Sarkozy, ce plan était présenté avec le soutien actif de la France», déclare Xavier Driencout, ancien ambassadeur de France en Algérie.
Toutefois, si la France se targue de vouloir jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale, ses problèmes internes (notamment en cette période de remaniement) la tiennent en dehors de toute possibilité d’action.
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Pour le Maroc, l’absence de reconnaissance officielle de sa souveraineté sur le Sahara par la France est une source de frustration. Même si Rabat apprécie le soutien diplomatique constant de Paris au plan d’autonomie marocain, présenté comme une solution crédible et réaliste.
Du côté algérien, même son de cloche. À l’occasion de sa prise de parole lors de la conférence, l’ancien ambassadeur a raconté une anecdote intéressante, montrant que la frustration vis-à-vis de la position française demeure inchangée. Le président Bouteflika lui aurait fait part de ses inquiétudes quant au rapprochement Rabat-Paris. Selon ce dernier, la France aurait toujours favorisé le Maroc.
La position française est donc perçue comme un signe de la complexité des relations internationales et de l’importance de ses propres intérêts régionaux. Elle continue de soutenir les deux pays, tout en surveillant de près les évolutions diplomatiques et les alliances qui se dessinent.
Quelles perspectives ?
La résolution du conflit du Sahara demeure incertaine. Les négociations sous l’égide des Nations unies se poursuivent, mais les avancées sont lentes et les divergences entre les parties restent profondes. Dans ce contexte, la France sous Macron tentera toujours de jouer un rôle de médiation et de promotion de la paix, en essayant d’imiter le style Chirac, sans pour autant reconnaître officiellement la souveraineté marocaine.
Toutefois, des évolutions géopolitiques pourraient influencer la position française. Par exemple, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine en 2020 pourrait inciter d’autres pays à reconsidérer leur position. La France pourrait être amenée à ajuster sa politique en fonction des développements régionaux et des dynamiques internationales.
Concluons par une question posée par Garti : «Faudra-t-il attendre un nouveau président en 2027 ?»
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