Accueil / Politique

Sahara : le blocage politique et l’implication algérienne discutés au Conseil de sécurité

Temps de lecture

Organisation des Nations Unies (ONU) © DR

Lors d’une réunion à huis clos tenue mardi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a été informé du marasme actuel que le traverse le processus politique pour le règlement de la question du Sahara. Staffan De Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, a présenté un compte rendu de ses récentes discussions avec diverses parties impliquées mais aussi des pays non directement concernés par le conflit. Détails.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mardi à huis clos pour examiner les derniers développements dans le dossier du Sahara. La réunion s’est déroulée en présence de représentants de l’Algérie, qui occupe actuellement un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité jusqu’en 2025.

Alexander Ivanko, chef de la MINURSO, a fait le point sur l’évolution de la situation dans la région. Selon certaines sources, les membres du Conseil ont exprimé leur soutien aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara, Staffan De Mistura, soulignant la nécessité urgente de relancer les négociations conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. En préparation de cette session, De Mistura avait rencontré António Guterres pour lui présenter un bilan de ses activités.

Lire aussi : ONU : débats houleux au Conseil de sécurité entre Omar Hilale et le ministre algérien des AE

Le processus politique dans une impasse

Dans le contexte politique complexe du Sahara, Staffan De Mistura semble confronté à une impasse. De Mistura a admis ouvertement lors de son briefing, que le processus politique était entravé par les «conditions exigées» de toutes parts, sans faire de distinction entre les acteurs. Surprenant, il a semblé mettre toutes les parties sur un pied d’égalité, malgré le fait que le Maroc continue de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et maintient son initiative.

Lors d’une récente rencontre à Rabat avec Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, De Mistura a pris note de la position ferme du Royaume, qui insiste sur le fait qu’aucune solution n’est envisageable hors du cadre de son plan d’autonomie, plan qui jouit désormais du soutien de la majorité de la communauté internationale.

Il est important de souligner que près d’une centaine de pays, incluant quatorze nations européennes, ainsi que les États-Unis et Israël, et les vingt-quatre pays ayant des représentations consulaires au Sahara, reconnaissent officiellement la souveraineté marocaine sur la région. De plus, la France a récemment renforcé son soutien traditionnel au plan d’autonomie en décidant d’investir dans le Sahara, un geste interprété comme une reconnaissance implicite de la souveraineté du Maroc.

Durant sa visite à Laâyoune et Dakhla du 5 au 7 septembre 2023, De Mistura a également rencontré des représentants et élus locaux sahraouis, affirmant ainsi le soutien des populations locales pour l’option d’autonomie proposée par le Maroc.

Dialogues au point mort

La diplomatie marocaine continue d’insister sur l’importance d’une résolution du conflit avec la participation active de toutes les parties concernées. Pour Rabat, le dialogue doit impérativement se dérouler dans le cadre des tables rondes définies par l’ONU, nécessitant la pleine participation de l’Algérie. Cependant, du côté algérien, on continue à rabâcher que ce pays n’est pas partie prenante du conflit artificiel autour du Sahara.

À ce jour, le Maroc se positionne comme le principal acteur cherchant activement à trouver une solution durable qui respecte à la fois le droit international et sa propre intégrité territoriale. En contraste, le Polisario et l’Algérie restent attachés à l’idée d’un référendum d’autodétermination, une option que l’ONU a jugée inapplicable. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a reconnu dans son dernier rapport annuel la flexibilité du Maroc, notant que le Royaume ne tenterait pas d’imposer l’ordre du jour des tables rondes, à condition que le plan d’autonomie soit le point de départ des discussions.

Lire aussi : ONU : une session à huit clos aura lieu sur le Sahara marocain

Tensions diplomatiques et défis sécuritaires au Sahara

La position de l’Algérie a été réaffirmée par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Attaf, lorsqu’il a rencontré Joshua Harris, le représentant spécial des États-Unis pour le Sahara et qui occupera dans un futur proche le poste de nouvel ambassadeur à Alger. L’administration américaine espère que Harris pourra persuader l’Algérie de revenir à la table des négociations comme l’avait fait en 2018 et 2019.

En outre, la situation au Sahara est marquée par une grande ambiguïté, notamment parce que le Polisario se déclare toujours en retrait de l’accord de cessez-le-feu de 1991. Ce retrait pose un défi pour la MINURSO, dont les casques bleus sont souvent empêchés de circuler librement dans la zone tampon. Malgré l’appel de la Résolution 2703 pour un respect de l’accord de cessez-le-feu et une coopération totale avec la mission onusienne, le Polisario n’a pas officiellement renoncé à sa lutte armée.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive

Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Soutien public à la presse : un décret qui divise

Politique - Six organisations éditrices représentant plus de 800 entreprises médiatiques ont exprimé leur désaccord face au décret fixant les plafonds de soutien aux secteurs de la presse.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Financement du développement en Afrique : Fettah plaide pour une mobilisation collective

Politique - Lors de la 5e édition de l’Africa Investment Forum (AIF), tenue à Rabat, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé à une mobilisation collective pour améliorer l’accès au financement en Afrique

Farah Nadifi - 4 décembre 2024

PLF 2025 : 231 amendements examinés par la Chambre des conseillers

Politique - La Commission des finances de la Chambre des conseillers a reçu 231 amendements sur la première partie du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Parmi eux, 66 ont été acceptés, 55 rejetés et 110 retirés. La majorité des propositions portaient sur le volet fiscal (177 amendements), suivi des volets douanier et divers.

Rédaction LeBrief - 4 décembre 2024

Nasser Bourita reçoit le ministre djiboutien des AE, porteur d’un message au Roi

Politique - Le Royaume du Maroc s’est constamment engagé à soutenir Djibouti dans son processus de développement.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama

Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Le Maroc et l’UE veulent relancer leurs relations parlementaires

Politique - Rachid Talbi Alami et son homologue, Roberta Metsola, ont convenu à Bruxelles d’une feuille de route pour la relance des relations entre les parlements.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024
Voir plus

Feu le roi Mohammed V : 65e commémoration de la disparition du père de l’indépendance

Politique - C'est le 65e anniversaire de la disparition de Feu le roi Mohammed V, père de la Nation et symbole de l'indépendance.

Rédaction LeBrief - 21 mars 2024

Numérique : vers un âge légal de 16 ans?

Politique - Le groupe parlementaire du PPS a proposé une loi relative à la protection des données personnelles des individus.

Mouna Aghlal - 25 décembre 2024

Emmanuel Macron en Algérie : quelles sont les implications géostratégiques de cette visite ?

Afrique, Diplomatie, Politique - Le président français est arrivé ce jeudi en Algérie, où il va rester pendant trois jours. Pour que chaque partie réponde aux attentes de l’autre, un seul point est en jeu : la question du Sahara.

Nora Jaafar - 25 août 2022

SRM : une réforme qui divise

Politique - La Chambre des représentants a adopté en début de semaine le projet sur la création des sociétés régionales multi-services (SRM)

Rédaction LeBrief - 16 juin 2023

Réforme de l’éducation : un nouvel organigramme pour plus d’efficacité

Politique - Le ministère de l’Éducation dévoile une nouvelle structure organisationnelle pour moderniser et optimiser son efficacité.

Chaima Aberni - 5 juillet 2024

Samira Sitaïl : la dame de fer nommée ambassadrice du Maroc en France

Politique - Lors du Conseil des ministres, le roi Mohammed VI a nommé Samira Sitaïl ambassadrice du Maroc en France

Rédaction LeBrief - 20 octobre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire