Drapeau marocain géant à Dakhla © DR
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a réaffirmé le soutien de Madrid au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. Une décision qui ne semble guère plaire à l’État algérien. S’exprimant, ce mercredi, à l’occasion de son grand oral, Sánchez est resté ferme. Il a souligné que l’initiative marocaine est la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend. «Nous avons besoin d’une sortie consensuelle?et?l’Espagne a un intérêt particulier à résoudre ce conflit», a-t-il déclaré.
Quelques heures après cette déclaration, l’Algérie a annoncé la suspension de son traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne. En effet, l’arrêt de ce traité, vieux de 20 ans, a suscité plusieurs interrogations. Précisons que ce n’est pas la première fois que l’Espagne reconnait la crédibilité du plan d’autonomie marocain. Le 18 mars dernier, lors d’une visite du président espagnol au Maroc, l’État ibérique avait officiellement confirmé son soutien à cette initiative.
Pour la présidence algérienne, la nouvelle position des autorités espagnoles est en «violation de ses obligations juridique, morale et politique». Ainsi, elle a décidé de rompre le traité d’amitié conclu le 8 octobre 2002 entre Alger et Madrid.
Cherkaoui Roudani, expert en études géopolitiques et sécuritaires, nous explique que «cette décision intervient dans le cadre du soutien international du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara. D’abord, la reconnaissance américaine de la souveraineté, à part entière, du Sahara marocain, la position espagnole, la position de l’Allemagne et de plusieurs États africains qui continuent d’ouvrir leurs représentations diplomatiques à Dakhla». L’expert indique «que l’Algérie cherche à exporter sa crise politique et sa perception de la géopolitique du Maghreb et du nord d’Afrique. Son objectif est de brouiller les pistes de réflexion de son opinion publique interne. Elle a, par conséquent, choisi de faire une déclaration sur la suspension de ce traité avec l’Espagne, et demain, ce serait, peut-être, le tour des autres pays européens».
Lire aussi : Sahara : n’est-il pas temps de déclarer le polisario un « groupe terroriste » ?
Une décision qui rentre dans le cadre de la déstabilisation de la dynamique politique régionale
La décision de la présidence algérienne relative à la suspension du traité rentre dans le cadre d’une tentative de déstabilisation régionale. En mars, l’Algérie ne s’est pas attendue à l’annonce du soutien de l’Espagne au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. «C’est très connu dans la gestion des affaires internationales en Algérie. La reconnaissance espagnole de la pertinence du projet de l’autonomie implique un appui au règne du Maroc sur les provinces du Sud. Et donc, l’Algérie essaie de mobiliser certains acteurs pour diffuser un discours haineux, mais, je pense qu’ils ont échoué», explique Cherkaoui Roudani. Il ajoute que l’Algérie a essayé de «sortir sa dernière carte et de menacer les relations bilatérales entre Alger et Madrid».
Selon notre intervenant, cette décision aura certainement des répercussions majeures. «L’Algérie est en train de s’isoler, et c’est dangereux à la fois pour l’Algérie et pour la région tout entière», souligne-t-il.
Concernant les conséquences de la décision d’Alger sur la dynamique politique régionale de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), l’expert estime que «l’Algérie est en train de semer le désordre en provoquant un déséquilibre stratégique. Pour le pays, c’est le seul moyen de continuer d’exister, mais hélas, ils vont droit dans le mur».
Lire aussi : Menaces du Polisario : quels enjeux ?
Gaz naturel : quelles sont les répercussions sur les échanges entre l’Espagne et l’Algérie ?
Le contexte actuel, marqué par des tensions géopolitiques et par la crise économique en Europe, fait que l’Espagne dépend toujours de l’Algérie en matière de gaz naturel. En revanche, les données publiées par le bulletin statistique espagnol d’Enagás, gestionnaire du système gazier espagnol, ont révélé qu’en février dernier, le poids du gaz naturel d’origine américaine a représenté 32,9% du total des importations espagnoles. Cela alors que l’Algérie arrivait en deuxième position avec 23,2%.
De plus, Alger a menacé, il y’a quelques mois, de rompre son contrat de gaz avec l’Espagne. Elle a également décidé de fermer le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Une provocation unilatérale dont la seule perdante reste l’Algérie. Selon Cherkaoui Roudani, «il y a des accords qui ont été signés et je ne pense pas que l’Algérie ira jusqu’à ce point. C’est-à-dire, de rompre tout échange avec l’Espagne en matière de gaz. Cela rentre dans l’équilibre international et il y a des organisations internationales qui vont la sanctionner si cela se produit. De plus, l’équilibre budgétaire du régime algérien dépend de ces exportations».
La montée en puissance du Maroc dérange et suscite des réactions négatives et mal placées. En implantant des représentations diplomatiques dans le sud du Sahara, plusieurs pays confirment leur soutien au plan d’autonomie marocain. Une réalité dure à avaler pour la présidence algérienne, qui se bat, depuis plusieurs années, contre le Maroc.
Sanchez à Rabat : « Les principes de la souveraineté sont menacés »
Politique - A Rabat, l'IS s’est rassemblée avec des personnalités socialistes, telles que Driss Lachgar, Pedro Sanchez, ou encore Anne Hidalgo.
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024Assises de la régionalisation avancée : le roi Mohammed VI accorde une attention particulière à la réussite du développement régional
Politique - Le message du Roi adressé aux participants de la deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée met en lumière l'importance que le roi Mohammed VI accorde à la réussite du développement régional.
Farah Nadifi - 21 décembre 2024Transformation digitale au Maroc : défis et perspectives pour les régions
Politique - La transformation digitale s'impose comme une priorité stratégique pour le développement des régions marocaines, un enjeu mis en lumière lors des Assises de la régionalisation avancée.
Rédaction LeBrief - 21 décembre 2024Le roi Mohammed VI reçoit le président de la République Islamique de Mauritanie
Politique - Le roi Mohammed VI a reçu ce jeudi au Palais Royal de Casablanca, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République Islamique de Mauritanie, selon un communiqué du Cabinet Royal.
Farah Nadifi - 20 décembre 2024A Tanger, la régionalisation avancée en quête d’un nouveau souffle
Politique - À Tanger, les débats battent leur plein lors des Assises nationales de la régionalisation avancée.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Parc automobile : la Cour des comptes alerte sur une gestion inefficace et coûteuse
Politique - Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes pointe des dysfonctionnements majeurs dans la gestion du parc automobile marocain. Coûts élevés, mauvaise organisation et impact environnemental préoccupant nécessitent des réformes urgentes pour optimiser ce secteur vital.
Farah Nadifi - 20 décembre 20242e Assises nationales de la régionalisation avancée : le discours intégral du Roi
Politique - Voici le texte intégral du Message Royal, dont lecture a été donnée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Le roi Mohammed VI appelle à l’élaboration d’une feuille de route pour la régionalisation avancée
Politique - Lors des 2e Assises nationales de la régionalisation avancée, le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’élaborer une feuille de route claire pour la prochaine étape de ce chantier stratégique.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024La réforme du Code pénal bloquée
Mohamed Laabi - 11 février 2020AMO : simplification en vue
Politique - Le Conseil de gouvernement marocain a adopté un nouveau projet de loi (n° 54.23) modifiant la loi n° 65.00 relative à l'AMO.
Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024Un député du PAM s’attaque à MHE
Khansaa Bahra - 20 avril 2021Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours
Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc
Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres
Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Un Symposium international célèbre la justice transitionnelle à Rabat
Politique - Sous le patronage du roi Mohammed VI, un Symposium international sur la justice transitionnelle a débuté à Rabat.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024