Drapeau marocain géant à Dakhla © DR
Si l’ambassadrice du Maroc en Colombie, Farida Loudaya, a raté le coche en ne voyant pas venir le changement de position de la Colombie en faveur de l’élection du nouveau président gauchiste, Gustavo Petro, la diplomatie marocaine a fait des mains et des pieds pour rééquilibrer la balance en Amérique latine. L’inaction de Farida Loudaya a provoqué une onde de choc à Rabat à tel point que les proches collaborateurs du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, ont été rappelés d’urgence en pleines vacances gouvernementales pour contrer la décision de l’ex-guérillero des FARC.
On ne lâche rien face aux ennemis
L’Algérie, fidèle protectrice du Polisario, a su profiter de l’investiture du nouveau président colombien en dépêchant sur place le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, qui a su introduire le représentant polisarien, Salem Ould Salek. Tous les deux ont pu rallier le nouveau président colombien à leur prétendue cause. Quoiqu’il en soit, le Maroc, qui a vu ses efforts s’évaporer et les relations consolidées au fil des ans avec la Colombie éclater, a concentré ses efforts sur les autres pays latino-américains récalcitrants. Son travail a payé puisque suite à un entretien entre Bourita et son homologue péruvien, Miguel Rodriguez Mackay, le Pérou a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec la pseudo « RASD ». «Le gouvernement de la République du Pérou a décidé de retirer sa reconnaissance de la « RASD » et de rompre toute relation avec cette entité», a déclaré le ministère péruvien des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public jeudi. Les relations diplomatiques entre le Pérou et la pseudo « RASD » avaient été rétablies il y a seulement 11 mois par le président de gauche radicale, Pedro Castillo. En prime, Lima et Rabat «ont convenu de renforcer leurs relations bilatérales par la signature immédiate d’une feuille de route multisectorielle qui comprendra des consultations politiques régulières, une coopération effective dans les domaines économique, commercial, éducatif, énergétique et agricole», est-il poursuivi. Le communiqué souligne que le Pérou «apprécie et respecte l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et sa souveraineté nationale» et se rallie au plan d’autonomie présenté par Rabat pour régler le conflit.
Lire aussi : Sahara : la Colombie rétablit ses relations diplomatiques avec le Polisario
De son côté, le Royaume du Maroc s’est félicité de la décision de la République du Pérou et de son soutien à l’intégrité territoriale du Royaume et son initiative d’autonomie. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, souligne que c’est une nouvelle page dans les relations avec ce pays ami. À ce jour, sur les 193 pays membres des Nations Unies, 84% ne reconnaissent pas la pseudo « RASD », soit les deux tiers des pays africains, 68% des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, 96% des pays asiatiques et 100% des pays européens et nord-américains, conclut le ministère.
Joli coup, à refaire…
Bourita et son équipe ont de quoi se réjouir et devraient travailler en suivant le même mode opératoire avec les autres pays d’Amérique latine. Le retour à la normale, opéré par le Pérou, peut inspirer d’autres États voisins qui ont vu récemment l’arrivée de nouveaux présidents de gauche. Le Pérou avait reconnu la « RASD » le 16 août 1984 mais le président Alberto Fujimori (1990-2000) avait suspendu les relations diplomatiques en 1996. Dans l’une des premières décisions de politique étrangère, Pedro Castillo les avaient rétablies en septembre 2021. C’est le même cheminement pour la Colombie. Le nouveau président de gauche colombien Gustavo Petro, qui est entré en fonction début août, a décidé de renouer les relations avec les séparatistes gelées depuis 2001.
Sur la base du décompte fait par la diplomatie marocaine, 32% des pays latino-américains reconnaissent le Polisario et sa république chimérique. On peut citer le Honduras, la Bolivie et le Venezuela, entre autres. Pourtant, le Maroc a les moyens de mettre à profit la vague socialiste qui déferle sur ces pays. Très influent au sein de l’Internationale socialiste, le Royaume peut infléchir les décisions des dirigeants socialistes via la diplomatie partisane. L’Union socialiste des forces populaires (USFP) peut jouer un rôle dans ce sens. On se souvient de la crise de 2015 entre le Maroc et la Suède et comment le Royaume a adopté une politique agressive et participative en envoyant à Stockholm une délégation des partis de gauche pour désamorcer la crise et ouvrir une nouvelle page avec le Royaume suédois. Une chose est sûre, les rétropédalages des pays latino-américains au gré des élections présidentielles et de l’arrivée de dirigeants de gauche ne sont pas prêts de s’arrêter. Il faut faire un travail de fond pour que la cause nationale ne soit pas prise en otage entre la droite et la gauche, quel que soit le pays.
Lire aussi : Sahara : n’est-il pas temps de déclarer le polisario un « groupe terroriste » ?
Le Roi adresse un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle »
Politique - Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », organisé à Rabat
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024CDM 2030 : la BAD investit 650 M€ au Maroc
Politique - Le président de la BAD, a annoncé l’élaboration d’un projet de financement de 650M d’euros, destiné au développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires du Royaume.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Le Maroc milite pour un financement urbain agile
Politique - Lors de la deuxième session de 2024 du Conseil exécutif d’ONU-Habitat, le Maroc a appelé à une amélioration significative du financement de base de l’organisation.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Hammouchi effectue une visite de travail en Belgique
Politique - Abdellatif Hammouchi, a effectué le 5 décembre 2024 une visite de travail en Belgique à la tête d'une importante délégation sécuritaire.
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024Entretien entre Aziz Akhannouch et le président de la BAD
Politique - Aziz Akhannouch a rencontré le 5 décembre 2024 à Rabat le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD).
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive
Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Soutien public à la presse : un décret qui divise
Politique - Six organisations éditrices représentant plus de 800 entreprises médiatiques ont exprimé leur désaccord face au décret fixant les plafonds de soutien aux secteurs de la presse.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres
Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Forces auxiliaires : un corps de supplétifs ?
Composante essentielle du Makhzen marocain. Les Forces auxiliaires Maroc sont chargées du maintien de l'ordre public. Obtenez des informations précieuses sur Lebrief.
Hafid El Jaï - 16 juillet 2022Le Maroc hôte de l’African Lion 2023
Politique - le Maroc accueillera la prochaine édition de l'exercice militaire African Lion, prévue du 15 mai au 18 juillet 2023.
Rédaction LeBrief - 26 octobre 2022Chambellerie royale : la gardienne de la cour
Hafid El Jaï - 13 février 2021Sport et sport scolaire : les grandes lignes de la stratégie du développement
Politique - Les grandes lignes de la stratégie du développement du sport et du sport scolaire ont été présentées à la Chambre des représentants, par le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa.
Manal Ben El Hantati - 23 juin 2022Les bourses d’études au menu du Conseil de gouvernement
Politique - Le Conseil de gouvernement du 6 juillet suivra un exposé de la ministre du Tourisme, de l'Artisanat.
Manal Ben El Hantati - 3 juillet 2023L’Espagne cherche à consolider le dialogue avec le Maroc
Khansaa Bahra - 28 janvier 2021Sahara : la Gambie réaffirme son soutien fort au plan marocain d’autonomie
Afrique, Diplomatie, Politique - Le président de la Gambie, Adama Barrow, a réaffirmé le fort soutien de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie.
Hajar Toufik - 23 septembre 2022