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L’intelligence artificielle (IA) transforme de nombreux secteurs et la photographie n’échappe pas à cette révolution. Les technologies basées sur l’IA sont désormais capables de générer des images réalistes, d’améliorer la qualité des photos ou encore de faciliter le travail des photographes. Mais cette avancée pose plusieurs questions : les photographes doivent-ils craindre pour leur métier ? L’IA peut-elle remplacer la créativité humaine ? Pour éclairer ce débat, nous avons recueilli les propos de Zouheir Lakhdissi, consultant international en transformation digitale et expert en IA, lors de la conférence dédiée à l’IA organisée par les Rencontres de la Photographie de Marrakech (RPM) 2024.
L’IA, un outil puissant pour la photographie
Selon Zouheir Lakhdissi, l’impact de l’IA sur la photographie est indéniable. «Aujourd’hui, l’IA impacte énormément de métiers, dont celui de la photographie», affirme-t-il. En effet, les technologies d’IA sont capables d’automatiser certaines tâches autrefois longues et coûteuses. Que ce soit pour retoucher des images, améliorer leur netteté ou même générer des photos entièrement artificielles, l’IA offre aux professionnels un large éventail d’outils pour optimiser leur travail.
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«L’IA permet de faire très rapidement et à très faible coût beaucoup de transformations de photos», ajoute Lakhdissi. Les photographes peuvent désormais utiliser des logiciels pour effectuer des retouches complexes en quelques minutes, libérant ainsi du temps pour d’autres aspects de leur métier, notamment la créativité. Cela leur permet de rester compétitifs dans un environnement où la demande pour des contenus visuels de qualité est en constante augmentation.
Un avantage aussi pour les amateurs
L’IA ne se contente pas d’améliorer le quotidien des professionnels, elle s’adresse également aux amateurs. Grâce à des outils de plus en plus accessibles, ces derniers peuvent désormais créer des photos qui rivalisent avec celles des professionnels. «L’IA peut aussi faciliter la tâche à un certain nombre d’amateurs de la photographie pour pouvoir aller très loin en termes de production photographique», note Lakhdissi. Cela pose la question de la place des photographes dans un monde où tout un chacun peut potentiellement produire des images de qualité professionnelle.
Toutefois, même si certains amateurs peuvent désormais s’aventurer dans le domaine grâce à l’IA, cela ne signifie pas que le métier de photographe est voué à disparaître. La touche humaine reste un élément fondamental de la photographie et un aspect que l’IA ne peut remplacer complètement, comme l’explique Lakhdissi.
Faut-il craindre l’IA ?
Pour de nombreux photographes, la montée en puissance de l’IA pourrait représenter une menace. Mais selon Zouheir Lakhdissi, l’histoire prouve que s’opposer aux nouvelles technologies est une erreur. Il rappelle l’exemple de Kodak, autrefois leader dans le domaine de la photographie qui est tombé dans le déclin après avoir refusé de s’adapter à l’ère du numérique : «Il y a 20 ou 25 ans, Kodak était dans la photographie et elle a refusé le numérique. Aujourd’hui, le leader de l’époque a disparu parce qu’il a refusé le progrès.»
Il est donc essentiel pour les photographes de voir l’IA comme un allié plutôt qu’un adversaire. «Le progrès va venir. L’idée, c’est d’en faire un allié plutôt qu’un ennemi», affirme-t-il. L’IA offre des outils qui peuvent augmenter la productivité, améliorer les performances et permettre aux photographes de se concentrer davantage sur les aspects créatifs de leur travail. Ce qui était autrefois une tâche longue et répétitive peut désormais être automatisé, laissant ainsi plus de place à l’innovation artistique.
L’IA, une menace pour la créativité ?
L’une des craintes souvent exprimées est que les photographies générées par l’IA pourraient remplacer celles créées par les photographes humains. Pourtant, pour Zouheir Lakhdissi, ce scénario est peu probable. «De manière générale, je pense que l’IA ne va jamais remplacer l’humain. C’est un humain qui utilise l’IA qui va probablement remplacer un humain qui ne l’utilise pas.» Cette distinction est cruciale : l’IA n’est qu’un outil et non un créateur en soi.
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Certes, l’IA peut générer des images techniquement parfaites, mais elle ne peut pas reproduire la vision unique et la sensibilité artistique d’un photographe. «Il n’y a pas la touche humaine, il n’y a pas la touche artistique que peut proposer le photographe», souligne Lakhdissi. Ainsi, même si l’IA est capable de produire des images impressionnantes, elle ne peut remplacer l’instinct créatif et la vision artistique qui font la force des photographes.
L’intelligence artificielle et la photographie sont loin d’être incompatibles. Au contraire, l’IA peut être un atout puissant pour les photographes, qu’ils soient professionnels ou amateurs en leur offrant des outils pour améliorer leur productivité et repousser les limites de leur créativité. Toutefois, comme le rappelle Zouheir Lakhdissi, la clé réside dans l’adoption de ces technologies. Les photographes doivent intégrer l’IA dans leur processus de travail tout en conservant leur vision artistique unique. Ainsi, plutôt que d’opposer l’humain à la machine, l’avenir de la photographie pourrait bien être celui d’une collaboration fructueuse entre l’homme et l’IA.
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